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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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Le billon de nickel est draine egalement.<br />

—Von Bissing met a <strong>la</strong> ration nos prisonniers en interdisant de leur envoyer plus de 5 kilogrammes de vivres<br />

par mois.—Le pain rencherit encore. En F<strong>la</strong>ndre, <strong>la</strong> ration tombe a 200 et 175 grammes. Sur tous les points du<br />

pays, on constate l'affaissement physiologique des ouvriers et des ouvrieres, ce qui les rend moins resistants a<br />

<strong>la</strong> fatigue et diminue leur production. Des emeutes provoquees par <strong>la</strong> cherte des vivres ec<strong>la</strong>tent a Liege: les<br />

baionnettes prussiennes aident <strong>la</strong> police a retablir l'ordre... Toutefois, le pain et les denrees sont tarifes.<br />

Juin.—Dans un communique publie par <strong>la</strong> presse a tout faire, von Bissing expose comment ses “intentions de<br />

faire renaitre <strong>la</strong> vie economique en <strong>Belgique</strong> sont remises en question”: c'est <strong>la</strong> faute aux ouvriers de l'arsenal<br />

de Malines! Ils refusent de reprendre le travail. Voi<strong>la</strong> pourquoi ledit gouverneur pressure et affame le pays! Si<br />

l'on travail<strong>la</strong>it a l'atelier de Malines, <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> entiere serait un paradis! Rien de plus simple! Mais voici <strong>la</strong><br />

verite: afin que tout le personnel prussien soit disponible pour les travaux urgents d'une grande ligne militaire<br />

al<strong>la</strong>nt d'Aix−<strong>la</strong>−Chapelle a Bruxelles, par Vise et Louvain, les ouvriers belges des arsenaux de Gand, de<br />

Malines, de Jemelle, de Luttre, etc., furent sommes de reprendre le travail. Pour les y contraindre, a Gand on a<br />

arrete leurs femmes; a Malines on les isole et, avec eux, tout le district. En attendant, <strong>la</strong> nouvelle ligne<br />

n'avance guere! D'ou <strong>la</strong> fureur de von Bissing! Il etait c<strong>la</strong>ir qu'il ne se serait pas fait une telle bile s'il se fut agi,<br />

comme il le dit mensongerement, de l'interet des popu<strong>la</strong>tions belges! Les interets allemands, voi<strong>la</strong> uniquement<br />

ce dont il s'occupe.<br />

—Le Prussien fixe un tarif des viandes dont beneficie seule l'intendance prussienne, aux abattoirs.<br />

Conclusion.—Les gouverneurs imperiaux ne sont que des pantins: Berlin tire les ficelles. C'est l'Allemagne<br />

qui administre <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong>, et sa science d'organisation devait etonner le monde. Elle l'etonne, en effet, et<br />

l'indigne, par son impuissance a reparer les maux de <strong>la</strong> sauvagerie militaire. L'Allemagne excelle uniquement a<br />

piller et a affamer le pays, a en extraire des tonnes de vivres et des milliards de francs, a voler son outil<strong>la</strong>ge<br />

et a detruire le reste [75].<br />

Notre revanche consistera a mettre dehors les fournisseurs alboches, a boycotter leur commerce et leur<br />

industrie. <strong>La</strong> nouvelle orientation economique nous tournera vers les produits francais, ang<strong>la</strong>is, italiens, etc.,<br />

etc.; en outre, nous favoriserons les initiatives nationales qui se creent pour expulser du marche belge les<br />

Allemands.<br />

[Note 75: Le meme brigandage s'opere <strong>dans</strong> le nord de <strong>la</strong> France, ainsi qu'en Pologne.]<br />

Leur geste consiste a nous mettre sous le nez un browning... puis un prix courant. Notre reponse sera le coup<br />

de pied au derriere.<br />

(<strong>La</strong> Verite, n deg. 5, 12 juin 1915, p. 2.)<br />

Il sera interessant pour le lecteur d'apprendre avec quelle desinvolture les autorites allemandes, emportees par<br />

leur besoin d'extorsion, violent, a deux jours de distance, les engagements souscrits par elles−memes. Les<br />

pages suivantes sont extraites de <strong>la</strong> brochure sur M. Max:<br />

<strong>La</strong> contribution de guerre et les requisitions.<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

L'autorite allemande avait des le debut considere M. Adolphe Max comme le bourgmestre de toute<br />

l'agglomeration bruxelloise, c'est−a−dire de quinze communes qui, au point de vue legal, sont des<br />

administrations independantes et ne relevent que du Gouvernement. Le representant de celui−ci, M. Beco,<br />

gouverneur du Brabant, etait parti avant l'entree des troupes allemandes a Bruxelles. Le Gouvernement etait<br />

<strong>dans</strong> le refuge d'Anvers. C'est sur Bruxelles que retombait tout le poids de l'occupation des armees etrangeres,<br />

D. L'EXPLOITATION SYSTEMATIQUE DE LA BELGIQUE 205

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