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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

—Le Comite d'alimentation etend ses secours a plusieurs localites francaises que l'ennemi <strong>la</strong>isse egalement<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> detresse.—Von Bissing reglemente <strong>la</strong> confection des patisseries.—Mieux avise, le Comite<br />

belge−americain installe des magasins communaux qui mettent un frein a <strong>la</strong> hausse des denrees.—En<br />

encaissant 40 millions par mois, von Bissing s'est engage a ne plus imposer provinces ni communes; mais il<br />

s'est reserve le droit d'infliger des amendes, et il en use immoderement.—Redoublement de <strong>la</strong> traque aux<br />

apporteurs d'argent d'Etat.—Il taxe les morts (permis d'exhumer), les chasseurs, les pecheurs; il etablit un<br />

impot extraordinaire a charge des citoyens ayant quitte le pays!<br />

—Malgre les efforts du Comite d'alimentation, lequel n'obtient aucune espece d'aide des Prussiens, une partie<br />

de <strong>la</strong> nation s'anemie <strong>dans</strong> les privations; sans railway, sans automobiles, sans chevaux, meme sans<br />

bicyclettes, <strong>la</strong> distribution des vivres en province devient presque impossible.—Grace a l'Assurance mutuelle,<br />

<strong>la</strong> batisse reprend. En face de l'incurie et de <strong>la</strong> mauvaise volonte de l'occupant, ces realisations representent<br />

des efforts admirables.<br />

Fevrier.—Von Bissing interdit les reunions politiques, traque les mobilises qui partent pour le front et vole le<br />

pain des ouvriers du railway en confisquant les fonds destines au paiement de leurs demi−sa<strong>la</strong>ires.<br />

—Pour pouvoir donner de <strong>la</strong> farine a tout le monde, <strong>la</strong> ration de pain est limitee <strong>dans</strong> les villes.—Von Bissing<br />

protege le cochon que le paysan abat, faute de pouvoir l'engraisser. Cette mesure ne sert a rien. Mais le<br />

Comite impose a Bruxelles et a Anvers le pain b<strong>la</strong>nc, ce qui permet de prelever le son necessaire a l'elevage<br />

des porcs.<br />

—Le gouverneur imperial limite les dep<strong>la</strong>cements <strong>dans</strong> les differentes provinces. Il en resulte que 5 millions<br />

de Belges se voient c<strong>la</strong>quemures <strong>dans</strong> leurs cantons.—Il soumet a son controle les prostituees et prevoit de<br />

fortes amendes: l'argent n'a pas d'odeur!—Des commerces teutons se multiplient a Bruxelles.<br />

Mars.—Sous pretexte d'empecher <strong>la</strong> contrebande de guerre, von Bissing interdit l'exportation de nombreux<br />

produits industriels; ce<strong>la</strong> lui permet de connaitre les stocks. Meme les transactions interieures sont soumises a<br />

autorisation, c'est−a−dire entravees pour les Belges.—Accapareurs et haussiers operent librement. Les<br />

magasins communaux s'epuisent a cause de <strong>la</strong> piraterie en mer. De nouveaux arrivages regu<strong>la</strong>riseront plus ou<br />

moins le marche.—Poursuites et condamnations du chef de recrutement militaire se succedent. Pour d'autres<br />

motifs, les amendes s'accumulent: les kommandanturs et les bureaux allemands, encombres de sinecuristes,<br />

battent <strong>la</strong> deche.—Les oeuvres d'assistance et d'entr'aide, creees par les Belges, font beaucoup de bien: <strong>la</strong><br />

mendicite diminue de jour en jour. Le Comite Solvay patronne et subsidie toute initiative interessante; <strong>la</strong><br />

solidarite supprime le pauperisme.<br />

Avril.—Pour avoir refuse de refectionner <strong>la</strong> route de Malines (abimee par le charroi militaire) <strong>la</strong> ville de<br />

Bruxelles est frappee d'une penalite de 500.000 marks...<br />

—Grace a l'activite de <strong>la</strong> section agricole du “Comite", les terrains vagues se convertissent en cultures. Une<br />

cooperative intercommunale fait des provisions de vivres.—<strong>La</strong> Croix−Rouge de <strong>Belgique</strong> disparait plutot que<br />

d'assurer le service civil du corps de sante allemand; l'encaisse est confisquee et une fausse Croix−Rouge de<br />

<strong>Belgique</strong> est constituee par les Allemands.<br />

—Un tarif prussien refrene <strong>la</strong> hausse des vivres et des fourrages. Seule, l'intendance militaire tire profit de<br />

cette mesure, qui demeure lettre morte pour le public. Le regu<strong>la</strong>teur des comptoirs communaux arrete<br />

l'ascension des prix: ils restent neanmoins en hausse.<br />

Mai.—Les extorsions d'argent continuent en raison des besoins des budgetivores qui se casent en <strong>Belgique</strong>.<br />

C'est vraiment du brigandage. En Hol<strong>la</strong>nde, en Angleterre, des agents allemands substituent nos billets a leurs<br />

marks deprecies. <strong>La</strong> Deutsche Bank, de Bruxelles, ratisse <strong>la</strong> monnaie d'or et les billets par l'appat d'une prime.<br />

D. L'EXPLOITATION SYSTEMATIQUE DE LA BELGIQUE 204

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