Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee
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une insistance significative.<br />
Quoiqu'il soit defendu de photographier, de nombreux amateurs bravent les rigueurs de <strong>la</strong> “justice” allemande,<br />
et prennent des cliches des ruines de Louvain[10], de Dinant, de Termonde[11], de Vise, des vil<strong>la</strong>ges du<br />
Luxembourg, etc.<br />
[Note 9: Comment les Belges resistent..., fig. 26.] [Note 10: Ibid., fig. 20.] [Note 11: Ibid., fig. 23.]<br />
4. Les arretes allemands sur <strong>la</strong> presse.<br />
Sont en presence: d'une part les Allemands detenteurs de l'autorite, et decides a en abuser sans le moindre<br />
scrupule, ne cherchant qu'a nous demoraliser pour pouvoir plus facilement nous ecraser sous leur botte;<br />
d'autre part les Belges, abandonnes a eux−memes, exposes a toutes les rigueurs des tribunaux militaires<br />
chaque fois qu'ils font un effort pour se degager de l'etouffoir. Dans cette lutte, tellement inegale que les<br />
Belges semblent vaincus d'avance, ce sont pourtant eux qui gardent le dessus; rien ne prouve mieux <strong>la</strong> victoire<br />
de nos compatriotes et <strong>la</strong> rage impuissante de nos ennemis que les peines de plus en plus excessives<br />
comminees par les reglements sur <strong>la</strong> presse.<br />
Un avis du gouvernement militaire de Bruxelles, le 22 novembre 1914, par<strong>la</strong>it d'emprisonnement prolonge:<br />
Avis.<br />
Je rappelle a <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de Bruxelles et des faubourgs qu'il est strictement defendu de vendre ou de<br />
distribuer des journaux qui ne sont pas expressement admis par le gouverneur militaire allemand. Les<br />
contraventions entrainent l'arrestation immediate des vendeurs ainsi que des peines d'emprisonnement<br />
prolonge.<br />
Bruxelles, le 22 septembre 1914.<br />
Le Gouverneur militaire, Baron VON LUeTTWITZ, General.<br />
L'arrete du 13 octobre 1914, signe baron von der Goltz, menacait d'une punition, “conformement a <strong>la</strong> loi<br />
martiale, celui qui propage des ecrits non censures"[12].<br />
L'avis du 4 novembre 1914, signe egalement baron von der Goltz, disait que les contrevenants seraient “punis<br />
d'emprisonnement de longue duree"[13].<br />
Des condamnations furent effectivement prononcees a cette epoque, par exemple: Louis Prost, condamne a six<br />
mois de prison “pour avoir repandu des copies de nouvelles menteuses de <strong>la</strong> guerre, reproduites par<br />
dactylographie"[14].<br />
[Note 12: Comment les Belges resistent..., p. 4.] [Note 13: Ibid., p. 6, 7.] [Note 14: lbid., p. 5.]<br />
Mais les rigueurs allemandes n'empecherent pas l'introduction de journaux etrangers ni <strong>la</strong> creation de journaux<br />
c<strong>la</strong>ndestins. Dans un communique officiel, reproduit par les journaux censures, du 14 juin 1915, M. le baron<br />
von Bissing, gouverneur general en <strong>Belgique</strong>, se p<strong>la</strong>int de cette situation.<br />
Quelques jours plus tard, un autre communique precise ces notions: les contrevenants seront punis d'un<br />
emprisonnement de un jour a trois ans et frappes d'une amende de 3.000 marks au maximum.<br />
Un arrete du gouverneur, en date du 25 juin 1915, dit:<br />
<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />
I. CE QUI EST DEFENDU ET CE QUI EST TOLERE 16