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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

qu'il n'y a que des cerveaux de fous qui puissent y ajouter foi.” Le plus eminent des hommes d'Etat modernes,<br />

d'apres le professeur berlinois <strong>La</strong>sson, a encore effrontement menti en prononcant les paroles ci−dessus.<br />

Comme chef du service administratif politique de l'Empire, il a eu certainement connaissance des enquetes<br />

faites par les Allemands eux−memes en <strong>Belgique</strong>, depuis que les faits odieux reproches aux Allemands se<br />

sont passes. Entre autres enquetes, il y en eut une, faite en novembre 1914, sur les lieux a Louvain, par M. von<br />

Bissing lui−meme, et ou le gouverneur general de <strong>Belgique</strong> fut pilote longuement par le professeur Nerinckx,<br />

le devoue faisant fonction de bourgmestre louvaniste.<br />

Des temoins nombreux ont assiste a distance aux pourparlers de M. von Bissing et de M. Nerinckx, et ont pu<br />

voir que le gouverneur temporaire de <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> ne paraissait nullement fier des agissements des detracteurs<br />

de <strong>la</strong> cite universitaire.<br />

D'autres personnages importants ont egalement passe par Louvain depuis dix mois. Le chancelier n'a pu<br />

ignorer l'impression qu'ils ont ressentie et les rapports qu'ils ont faits de leur visite. Il doit donc etre bien<br />

convaincu de <strong>la</strong> realite des horreurs commises par l'armee envahissante; elles depassent, en effet, ce que peut<br />

concevoir un cerveau bien equilibre. Sous ce rapport, M. von Bethmann n'a pas exagere <strong>la</strong> verite. Mais il nie<br />

ces horreurs <strong>dans</strong> l'interet de <strong>la</strong> Grande Allemagne. Comme il l'a proc<strong>la</strong>me lui−meme, au 4 aout 1914, <strong>dans</strong><br />

une seance a jamais historique: “Necessite ne connait pas de loi. Quand on lutte pour un bien supreme, on<br />

s'arrange comme on peut.”<br />

M. le chancelier reste fidele a ses principes. Ce<strong>la</strong> lui est tres facile, puisque ces principes sont d'une e<strong>la</strong>sticite<br />

vraiment ideale. Ils sont l'e<strong>la</strong>sticite meme.<br />

HELBE. (<strong>La</strong> Libre <strong>Belgique</strong>, n deg. 29, juin 1915, p. 1, col. 1.)<br />

Resumons. Les temoignages belges produits devant les commissions allemandes officielles sont soit ecartes,<br />

soit falsifies; les temoignages produits devant des commissions non officielles, allemandes ou autrichiennes,<br />

sont passes sous silence par l'autorite; les temoignages recueillis par les Allies sont dec<strong>la</strong>res apocryphes. Que<br />

nous restait−il a faire? Provoquer une enquete dont les resultats ne pussent etre revoques par personne,<br />

c'est−a−dire une enquete poursuivie contradictoirement par des Allemands et par des Belges, en nombre egal,<br />

sous <strong>la</strong> presidence d'un neutre; elle a ete offerte une dizaine de fois a l'Allemagne; en dernier lieu, en mars<br />

1916, par l'auteur de ce livre, s'adressant aux 93 signataires de l'Appel aux Intellectuels. Le refus oppose par<br />

les Allemands a un examen loyal et impartial des crimes commis en <strong>Belgique</strong>, en dit long sur leur sincerite.<br />

N'insistons pas.<br />

Non contents de s'esquiver courageusement chaque fois qu'on leur propose une enquete honnete, ils<br />

continuent a <strong>la</strong>ncer sans repit leurs accusations contre notre popu<strong>la</strong>tion civile. En voici encore deux exemples.<br />

D'abord un articulet de L'Ami de l'Ordre, commente par L'Echo belge:<br />

On peut lire <strong>dans</strong> un journal imprime en <strong>Belgique</strong> <strong>la</strong> petite infamie que voici:<br />

“Henri Collin, cocher a Givet, a participe aux combats pres de Givet en qualite de franc−tireur. Il a fait le<br />

coup de feu sur les soldats allemands au moyen d'un fusil militaire francais. Le tribunal l'a condamne a cinq<br />

ans de travaux forces.”<br />

A ce<strong>la</strong>, deux mots de reponse: si, vraiment, Henri Collin avait tire sur des soldats allemands, le tribunal l'eut<br />

condamne a mort. Il y a eu des precedents. Il n'y a pas d'exemple, <strong>dans</strong> les annales judiciaires en <strong>Belgique</strong>,<br />

depuis l'Invasion, d'une telle generosite <strong>dans</strong> l'application d'une peine. Cinq ans de prison pour avoir tire sur<br />

des soldats boches, c'est pour rien, quand on sait <strong>la</strong> severite de nos ennemis pour ce genre de delit. On voit par<br />

1. Quelques exemples d'inhumanite. 173

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