26.06.2013 Views

Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

“Comme nous etions perplexes et effrayes <strong>dans</strong> <strong>la</strong> chambre, un officier superieur allemand entra, nous<br />

dec<strong>la</strong>rant qu'une conjuration avait du etre preparee. Quand vers le soir le tir cessa, nous nous promenames rue<br />

de <strong>la</strong> Station pour recommander le calme aux habitants. Le pere Dillon par<strong>la</strong> en f<strong>la</strong>mand, le senateur Orban de<br />

Xivry en francais. Nous retournames alors a l'Hotel de Ville et al<strong>la</strong>mes nous coucher.<br />

“Le lendemain matin on nous conduisit a <strong>la</strong> gare pour nous loger <strong>dans</strong> des wagons de chemin de fer. Dans <strong>la</strong><br />

salle d'attente les officiers allemands preparaient une proc<strong>la</strong>mation qui devait etre lue en ville; voici ce qu'elle<br />

disait:<br />

“Nous avons de vous des otages. Si un seul coup est encore tire, nous “les fusillons. <strong>La</strong> ville sera punie et nous<br />

exigerons une contribution de “20 millions de francs.”<br />

“Nous avons parcouru <strong>la</strong> ville avec cette proc<strong>la</strong>mation. Le pere Dillon l'a lue quarante a cinquante fois; a cote<br />

de nous deux officiers tenaient leur revolver sur nous, prets a tirer. Vingt fantassins allemands suivaient, des<br />

soeurs de charite se joignirent au cortege.<br />

“Des femmes, des enfants, des hommes pleuraient autour de nous, levant les bras et criant qu'ils feraient tout<br />

pour nous sauver de <strong>la</strong> mort. Pendant que nous lisions <strong>la</strong> proc<strong>la</strong>mation au coin de <strong>la</strong> rue Frederic Lints des<br />

coups furent de nouveau tires sur les Allemands. Nous avons ainsi parcouru les rues pendant cinq heures en<br />

lisant <strong>la</strong> proc<strong>la</strong>mation.<br />

“Puis je demandai de pouvoir aller a <strong>la</strong> maison, le temps de mes fonctions etant ecoule. Un medecin−major<br />

allemand, le Dr Berghausen, de Cologne, s'offrit genereusement a me reconduire. C'est a lui que je dois <strong>la</strong> vie.<br />

“Nous etions deja arrives rue Leopold, quand un coup ec<strong>la</strong>ta de <strong>la</strong> rue Marche−aux−Grains. Aussitot des<br />

soldats allemands s'appretent de l'autre cote a tirer sur moi. Mon compagnon se precipite devant moi, me<br />

couvre de son corps, et je suis sauve.”<br />

UN DEMENTI DE Mgr COENRAETS<br />

<strong>La</strong> Metropole (paraissant a Londres) du 8 avril 1915:<br />

Il est bon que nous mettions sous les yeux de nos lecteurs <strong>la</strong> lettre que le vice−recteur de l'Universite de<br />

Louvain a adressee au Tijd en reponse a l'accusation allemande au sujet de pretendus francs−tireurs:<br />

“Je vous autorise a publier ce qui suit: Jamais je n'ai fait un recit a <strong>la</strong> Rheinisch−Westfuelische Zeitung; on ne<br />

me l'a jamais demande; je n'ai jamais vu aucun reporter de ce journal et—faut−il l'ajouter?—je n'ai jamais rien<br />

dit de ce qu'on ose ecrire <strong>dans</strong> cette feuille.<br />

“Il y a quelques mois, d'autres journaux ont publie des informations de ce genre. J'ai fait alors inserer <strong>dans</strong> des<br />

journaux belges et hol<strong>la</strong>ndais le dementi suivant:<br />

“Des journaux induisent leurs lecteurs en erreur en disant que, suivant mon temoignage, des civils de Louvain<br />

auraient tire sur des soldats allemands. Vous me permettrez a ce propos de dec<strong>la</strong>rer publiquement et avec<br />

energie par <strong>la</strong> presente que j'ignore totalement de qui venaient les premiers coups de feu, que j'entendis de loin<br />

seulement et qui n'etaient certainement pas diriges sur les soldats qui m'accompagnaient. Je n'ai aucune<br />

connaissance d'un seul coup de fusil tire par un seul civil de Louvain.”<br />

(s) E. COENRAETS,<br />

Vice−Recteur.<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

1. Quelques exemples d'inhumanite. 171

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!