Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee
Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee
Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
engagee provenait du fait des habitants.” Un recit aussi insense ne saurait trouver accueil aupres de toute<br />
personne impartiale. <strong>La</strong> verite est que les autorites belges avaient organise le soulevement popu<strong>la</strong>ire, installe<br />
des depots d'armes, chaque fusil portant le nom de l'habitant auquel il etait destine. Louvain s'etait rendu, <strong>la</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion semb<strong>la</strong>it garder une attitude paisible. Elle fit concorder une attaque criminelle <strong>dans</strong> les rues avec<br />
une sortie de <strong>la</strong> garnison d'Anvers. De toutes les fenetres, de tous les toits, <strong>la</strong> fusil<strong>la</strong>de fut engagee, meme avec<br />
des mitrailleuses que servaient des etudiants. Il fallut vingt−quatre heures avant que le feu ne fut<br />
completement eteint.<br />
Temoignage des Peres dominicains belges (Koelnische Volkszeitung ):<br />
“Dans l'apres−midi du 25 aout, a 5 heures, arriverent de nouvelles troupes allemandes, qui furent logees <strong>dans</strong><br />
<strong>la</strong> ville comme les precedentes, lesquelles avaient quitte Louvain. Bientot apres, le bruit circu<strong>la</strong> que les<br />
Ang<strong>la</strong>is et les Francais marchaient sur <strong>la</strong> ville de deux cotes. On entendit en meme temps une canonnade et<br />
une fusil<strong>la</strong>de. Quelques coups de feu isoles furent deja tires des maisons sur les soldats, et en consequence,<br />
ceux−ci se trouvaient rassembles sous les armes a 7h 30 du soir. Les citoyens commencerent alors a tirer en<br />
grand nombre des maisons sur les Allemands. Ceux−ci riposterent par une fusil<strong>la</strong>de et le feu des mitrailleuses.<br />
Le combat se prolongea toute <strong>la</strong> nuit. Deja des maisons etaient en f<strong>la</strong>mmes, principalement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> rue de <strong>la</strong><br />
gare. Chaque individu se montrant a <strong>la</strong> fenetre servait immediatement de cible aux coups de feu. On se saisit<br />
de nouveau des otages pour les conduire a l'Hotel de Ville. Parmi eux se trouvaient Mgr Coenraets,<br />
vice−recteur de l'Universite, le sous−prieur des Dominicains et encore deux pretres. De l'Hotel de Ville, ces<br />
otages furent conduits sous escorte par les rues de <strong>la</strong> ville, afin d'exhorter les habitants au calme, par des<br />
discours en francais et en f<strong>la</strong>mand, aux differents carrefours. Ce<strong>la</strong> dura jusqu'a 4 heures du matin, et pendant<br />
ce temps le feu continua a etre dirige des maisons. Les soldats y repondaient et les incendies augmenterent. Le<br />
mercredi a midi, les otages furent conduits de nouveau par les rues, annoncant <strong>dans</strong> les deux <strong>la</strong>ngues qu'ils<br />
al<strong>la</strong>ient etre eux−memes fusilles, si <strong>la</strong> resistance ne cessait pas. Vains efforts, le feu ne fut meme pas<br />
interrompu pendant cette promenade, et meme on tira sur les soldats qui accompagnaient les otages, ainsi que<br />
sur le medecin. Ces scenes honteuses se prolongerent pendant toute <strong>la</strong> nuit jusqu'au jeudi.”<br />
Le magnifique Hotel de Ville fut epargne par les troupes allemandes; de meme, <strong>dans</strong> <strong>la</strong> mesure du possible,<br />
l'eglise Saint−Pierre, bien qu'on y eut trouve un depot d'armes. Seule, <strong>la</strong> toiture de cette eglise a ete<br />
endommagee. Th. Wolff ecrit <strong>dans</strong> le Berliner Tageb<strong>la</strong>tt: “Impossible de garantir une surete complete, si<br />
l'autel de Van Dyck sert a cacher des assassins.”<br />
(<strong>La</strong> Soupe, n deg. 303.)<br />
L'autre temoignage publie se rapporte egalement a Louvain. Nous l'avons connu par une brochure de<br />
propagande: Die Wahrheit ueber den Krieg (<strong>La</strong> Verite au sujet de <strong>la</strong> guerre). <strong>La</strong> soi−disant dec<strong>la</strong>ration de<br />
Mgr Coenraets a ete reproduite par <strong>La</strong> Soupe, qui y a ajoute le dementi formel de l'interesse:<br />
<strong>La</strong> sincerite allemande.<br />
<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />
Les Allemands ont fait grand bruit autour d'une pretendue deposition faite par Mgr Coenraets, vice−recteur de<br />
l'Universite de Louvain, qui fut otage a Louvain.<br />
Voici le recit que lui attribuent les Allemands. Il est traduit de Die Wahrheit ueber den Krieg (<strong>La</strong> Verite au<br />
sujet de <strong>la</strong> guerre) (E.S. Mittler und Sohn, Berlin, 1914. 2e edition, 20 sept. 1914, p. 66).<br />
“Quand j'entrai en fonctions le 25 aout, l'apres−midi, on commenca a tirer formidablement sur les troupes<br />
allemandes. Ce n'etaient pas des troupes regulieres qui tiraient puisqu'il n'y avait plus de soldats belges a<br />
Louvain.<br />
1. Quelques exemples d'inhumanite. 170