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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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Voyons ce qu'il y a de vrai <strong>dans</strong> les assertions de M. Stuebben.<br />

Vise.—Brule le 15−16 aout 1914, parce qu'un commandant allemand avait ete tue sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> Station.<br />

Les soldats, d'ailleurs ivres, ne se sont pas donne <strong>la</strong> peine de rechercher par qui l'officier avait ete atteint: ils<br />

ont brule l'eglise, <strong>la</strong> maison communale, les ecoles et 575 maisons, c'est−a−dire presque tout Vise, sauf les<br />

faubourgs (Devant−le−Pont et Souvre). Les maisons non brulees de Vise et des faubourgs ont ete<br />

consciencieusement pillees. Une quarantaine d'habitants furent fusilles, le 4 et le 16 aout.<br />

Aerschot.—Incendie le 19 aout. L'incendie et le massacre furent ordonnes par le general Jacobi parce que le<br />

general Stenger avait ete tue sur le balcon du bourgmestre. Les Allemands accuserent le fils du bourgmestre,<br />

un enfant inoffensif; il est demontre maintenant que le coup de fusil a ete tire par un soldat polonais. Le feu<br />

fut mis a l'eglise, mais elle ne bru<strong>la</strong> pas. L'Hotel de Ville et 386 maisons furent incendies; 151 civils furent<br />

fusilles. Toutes les maisons non brulees ont ete saccagees; on a retrouve partout les traces d'ivrognerie.<br />

Louvain.—Incendie surtout le 25−26 aout; le pretexte fut que les habitants avaient tire sur les soldats; en<br />

verite, les Allemands avaient tire les uns sur les autres. 1.120 maisons furent detruites; 500 fortement<br />

endommagees. Beaucoup de monuments ont ete brules. Au moins 150 civils furent tues.<br />

Dans les faubourgs de Louvain:<br />

129 maisons furent incendiees a Corbeek−Loo. 312 — — a Herent.<br />

95 — — a Heverle. 461 — — a Kessel−Loo.<br />

57 — — a Winxele.<br />

Toutes les maisons non brulees ont ete pillees.<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

Lierre.—<strong>La</strong> ville fut bombardee a diverses reprises, surtout par les Allemands, entre le 28 septembre et le 4<br />

octobre. Le nombre des maisons qui ont souffert du bombardement est de 753; mais le dommage est en<br />

general facilement reparable. L'eglise Saint−Gommaire, l'eglise des Jesuites, plusieurs chapelles, l'ecole<br />

normale de l'Etat, l'ecole moyenne de l'Etat, l'Academie de dessin et 659 maisons ont ete brulees<br />

completement, entre le 8 et le 10 octobre, alors que tous les habitants avaient fui et qu'il n'y avait plus aucun<br />

combat <strong>dans</strong> les environs. Toutes les maisons non brulees ont ete pillees.<br />

Termonde.—<strong>La</strong> ville a ete bombardee, mais ce ne sont pas les degats causes par les obus qui sont les plus<br />

graves: ils n'interessent que les maisons et les fabriques situees contre <strong>la</strong> Porte d'Eau, tout pres de l'Escaut. Les<br />

dommages les plus importants ont ete causes par l'incendie intentionnel, allume le 5 septembre, apres <strong>la</strong><br />

retraite des troupes belges. L'Hotel de Ville, plusieurs eglises, des ecoles, presque toutes les usines, l'hopital et<br />

environ 1.300 maisons sont reduits en cendres. On peut encore voir en certains points de quelle maniere les<br />

troupes allemandes preparaient les maisons pour y mettre plus facilement le feu.<br />

Dans le faubourg de Saint−Gilles, l'eglise, <strong>la</strong> maison communale et 152 maisons ont ete entierement detruites<br />

par le feu, 250 maisons sont fortement endommagees, dont quelques−unes, peu nombreuses, par le<br />

bombardement.<br />

Ypres, Nieuport, Furnes, Dixmude, ont ete bombardes par les Allemands. L'eglise de Dixmude possedait un<br />

jube dont M. Stuebben lui−meme disait recemment que s'il etait aneanti ce serait une perte irreparable (Die<br />

Bauwelt, 14 janvier 1915, p. 15). Or ce jube fameux avait resiste par miracle au bombardement, mais il<br />

succomba a <strong>la</strong> visite que lui firent, a coups de crosse de fusil, les soldats allemands qui prirent <strong>la</strong> ville (Le<br />

Petit Parisien, 17 decembre 1914).<br />

1. Quelques exemples d'inhumanite. 164

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