26.06.2013 Views

Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Journal de <strong>la</strong> Guerre.<br />

Depuis le mois de septembre, les Allemands inondent de brochures de propagande l'Amerique, <strong>la</strong> Hol<strong>la</strong>nde,<br />

les Pays scandinaves, <strong>la</strong> Suisse et les autres pays neutres.<br />

<strong>La</strong> principale de ces publications est mensuelle: elle s'appelle en francais Journal de <strong>la</strong> Guerre. Nous <strong>la</strong><br />

connaissons aussi en allemand et en hol<strong>la</strong>ndais; elle est traduite sans doute en d'autres <strong>la</strong>ngues. Chaque<br />

fascicule compte de 40 a 72 pages et renferme des renseignements generaux, une chronique de <strong>la</strong> guerre, des<br />

photographies et des dessins, des recits de combats, etc., bref tout ce qui peut influencer l'opinion publique des<br />

neutres. Il y a presque chaque fois un article tendant a montrer que l'Allemagne etait obligee, pour sa defense<br />

personnelle, d'investir <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong>, que celle−ci avait d'ailleurs viole d'avance sa neutralite, que les Belges<br />

meriterent amplement leur sort par les traitements qu'ils infligerent aux blesses (yeux creves, etc.), par les<br />

scandaleuses attaques de francs−tireurs... Si les Allemands ont detruit des villes belges, c'est a contre−coeur<br />

qu'ils ont du s'y resoudre; ils cherchaient plutot a les sauver. Ainsi <strong>dans</strong> un article sur le bombardement de <strong>la</strong><br />

cathedrale de Reims, M. le Dr Maximilien Pfeiffer, bibliothecaire de <strong>la</strong> bibliotheque royale de Baviere,<br />

membre correspondant de <strong>la</strong> Societe royale d'Archeologie de Bruxelles, dit textuellement: “En face de ces<br />

accusations on doit se rappeler que ce sont des soldats et des officiers allemands qui ont sauve l'Hotel de Ville<br />

et les tresors d'art a Louvain et a Liege. En <strong>Belgique</strong>, en general,—des temoins belges l'assurent—ce sont des<br />

soldats et officiers allemands qui ont pourvu a ce que les oeuvres d'art restent aussi parfaitement conservees<br />

qu'elles l'etaient auparavant.” (Fascicule de septembre, p. 17.) Le numero d'octobre donne d'ailleurs un p<strong>la</strong>n de<br />

Louvain, dont voici <strong>la</strong> legende: “<strong>La</strong> Verite sur Louvain. Explication: <strong>la</strong> partie non rayee est intacte. <strong>La</strong> carte<br />

ci−dessus prouve qu'on ne peut pas parler d'une complete destruction de <strong>la</strong> ville de Louvain. Seules les parties<br />

rayees ont ete endommagees pendant le combat qui nous a ete impose.”<br />

Un seul point montre combien ce p<strong>la</strong>n est inexact. Tous ceux qui ont visite Louvain depuis le desastre savent<br />

que le Vieux−Marche est entierement brule [57], sauf le college des Josephites et quelques maisons voisines.<br />

Or, d'apres le p<strong>la</strong>n le Vieux−Marche est absolument intact: les abords ne sont nulle part rayes. Tout est a<br />

l'avenant.<br />

(<strong>La</strong> Soupe, n deg. 311.)<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

[Note 57: Voir Comment les Belges resistent..., fig. 20. (Note de J.M.)]<br />

Il etait trop difficile de reproduire <strong>dans</strong> <strong>La</strong> Soupe le p<strong>la</strong>n de Louvain annexe au numero d'octobre du Journal<br />

de <strong>la</strong> Guerre. Nous le donnons ici (pl. X).<br />

Ce p<strong>la</strong>n porte bien d'autres inexactitudes que celles que signale <strong>La</strong> Soupe. En voici deux. Aucune distinction<br />

n'est faite entre <strong>la</strong> partie batie du territoire de Louvain et <strong>la</strong> partie non batie. Ce p<strong>la</strong>n donne l'impression que<br />

tout ce qui est a l'interieur des boulevards circu<strong>la</strong>ires est garni de maisons. Or, au moins <strong>la</strong> moitie de cet<br />

espace est occupee par des cultures maraicheres. <strong>La</strong> surface incendiee est donc proportionnellement amoindrie<br />

sur le p<strong>la</strong>n allemand. Puis faisons observer ceci. Pour augmenter l'etendue de ce qui est reste indemne, le p<strong>la</strong>n<br />

marque des pates de maisons intactes, sur <strong>la</strong> P<strong>la</strong>ce du Peuple et sur le Marche au Grain. Ces pates inexistants<br />

sont indiques sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nche X par de petits cercles coupes d'une croix (ajoutes par nous). Remarquons enfin<br />

que <strong>la</strong> legende parle de combat; chacun sait en <strong>Belgique</strong> que ce combat a ete invente de toutes pieces par nos<br />

ennemis.<br />

Ce sont surtout les architectes et les artistes allemands qui ont assume <strong>la</strong> tache de faire croire que les degats<br />

sont imputables a des batailles et a des bombardements, ou bien a des causes fortuites. MM. Clemen, v. Falke,<br />

Stuebben et v. Bode se sont distingues <strong>dans</strong> ce genre de mensonges. <strong>La</strong> Soupe a publie en entier <strong>la</strong> traduction<br />

(n deg. 468) d'une conference faite par M. Stuebben a l'occasion de <strong>la</strong> fete organisee en l'honneur de<br />

l'architecte allemand Schinkel; <strong>dans</strong> son n deg. 348, elle avait commente un passage de <strong>la</strong> conference:<br />

1. Quelques exemples d'inhumanite. 162

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!