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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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c<strong>la</strong>ndestines, deja citees (p. 8 et 20), s'occupent aussi des sevices allemands. Mais <strong>la</strong> plupart de ces recits ont<br />

ete repris par <strong>la</strong> presse etrangere et par les Rapports de <strong>la</strong> Commission d'enquete; il serait donc superflu de les<br />

reimprimer.<br />

1. Quelques exemples d'inhumanite.<br />

Pour donner une idee du genre de re<strong>la</strong>tions qui ont paru en <strong>Belgique</strong>, nous copierons les trois premiers<br />

numeros des Pages du Livre des douleurs de <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong>. Cette serie a paru d'abord <strong>dans</strong> <strong>La</strong> Soupe (n deg..<br />

276, 280, 315, 322, 403, 442, 449), puis en une brochure separee (voir p. 20).<br />

Dans les Fonds−de−Leffe, pres de Dinant[54].<br />

[Note 54: C'est le vil<strong>la</strong>ge dont parle le soldat allemand Philipp, <strong>dans</strong> BEDIER, Les Crimes allemands, p. 12 et<br />

fac−simile 4. Ce soldat cite quelques details abominables. Voir aussi BEDIER, Comment l'Allemagne essaye<br />

de justifier ses crimes, p. 17, (Note de J. M.)]<br />

Les Allemands occupaient les vil<strong>la</strong>ges du p<strong>la</strong>teau, Sorinne, Thynes, Lisogne, etc., depuis le 14 ou le 15 aout.<br />

Le 15 il y avait eu un combat a Dinant entre Allemands et Francais.<br />

Le samedi 22 ils arrivent <strong>dans</strong> <strong>la</strong> partie d'amont des Fonds−de−Leffe, pres du chateau de M. Boucher. Ils<br />

entrent <strong>dans</strong> une maison en disant a <strong>la</strong> femme: “Votre mari a tire sur nous; nous venons de le voir <strong>dans</strong> les<br />

buissons.—C'est impossible, repondit−elle, mon mari est absent; il est a <strong>la</strong> guerre.” Dans une deuxieme<br />

maison, meme accusation: <strong>la</strong> aussi le mari etait parti comme soldat.<br />

Dans une troisieme habitation ils trouvent le pere et le fils Jacquet: “Vous etiez derriere votre maison, disent<br />

les Allemands, d'ou vous avez tire sur nous.—Non, nous ne sommes pas sortis, et nous n'avons d'ailleurs pas<br />

d'armes.—Vous mentez, venez avec nous.” On leur lie les mains derriere le dos et on les emmene.<br />

Dans une autre maison, ils prennent, toujours sous le meme pretexte, un marbrier nomme Bertulot.<br />

En meme temps deux autres groupes de soldats descendent de Lisogne et de Thynes; les premiers amenent<br />

huit hommes prisonniers, les seconds deux seulement.<br />

D'autres troupes, au lieu de descendre directement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vallee, continuent par <strong>la</strong> route de Liege a Dinant.<br />

Eux aussi font prisonniers indistinctement tous les hommes qu'ils trouvent <strong>dans</strong> les maisons, notamment Louis<br />

Neiper et son fils, age de treize a quatorze ans. Arrives devant <strong>la</strong> rangee de trente−trois petites maisons qui<br />

bordent <strong>la</strong> route <strong>dans</strong> le fond de <strong>la</strong> vallee, ils tirent des centaines de coups de feu <strong>dans</strong> les fenetres.<br />

Ce jour−<strong>la</strong> ils ne commettent pas d'autres mefaits.<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

Le dimanche 23 aout, des le matin, ils arrivent par milliers, descendant du p<strong>la</strong>teau <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vallee.<br />

Les trois hommes des Fonds−de−Leffe, pris <strong>la</strong> veille, les huit de Lisogne et les deux de Thynes, sont menes<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> prairie de M. Capelle. On en lie un a un arbre et on le tue a coups de fusil. Le cadavre est detache, et.<br />

on en lie un second a l'arbre; il est fusille. Et ainsi de suite jusqu'au treizieme qui a vu abattre successivement<br />

ses douze compagnons.<br />

Pendant que cette execution se poursuit, les Allemands fouillent les maisons et s'emparent systematiquement<br />

de toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion masculine agee de plus de treize ou quatorze ans. Des qu'un groupe de soldats a capture<br />

une demi−douzaine de civils, on les met contre un mur et on les fusille. Parfois le supplice a lieu en presence<br />

des femmes, des meres, des soeurs, des enfants. Lorsque les femmes n'assistent pas directement a l'execution,<br />

1. Quelques exemples d'inhumanite. 148

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