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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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(<strong>La</strong> Libre <strong>Belgique</strong>, n^o 49, octobre 1915, p. 1, col. 1.)<br />

Quand ils ont a se debarrasser de quelqu'un contre qui aucun pretexte, absolument aucun, ne peut etre<br />

invoque, ils le mettent en prison “par mesure administrative", puis ils le deportent en Allemagne. C'est ainsi<br />

qu'ils ont agi envers M. Max, le bourgmestre de Bruxelles, qui leur tenait trop efficacement tete, envers MM.<br />

P. Fredericq et Pirenne, professeurs a l'Universite de Gand, qui ne vou<strong>la</strong>ient pas se preter a <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mandisation<br />

de cet etablissement, et envers bien d'autres. Peut−on imaginer rien de plus arbitraire que cette guillotine<br />

seche!<br />

Voici un articulet re<strong>la</strong>tif a M. de <strong>La</strong>lieux, bourgmestre de Nivelles:<br />

“Indesirable” comme M. Max.<br />

Le respectable et tres aime bourgmestre de Nivelles vient d'etre l'objet d'une inqualifiable mesure de <strong>la</strong> part du<br />

gouverneur allemand. Cette mesure a plonge sa famille et <strong>la</strong> ville de Nivelles <strong>dans</strong> un emoi bien<br />

comprehensible.<br />

M. de <strong>La</strong>lieux avait ete l'objet d'une severe condamnation parce qu'il avait fait son devoir en payant des<br />

fonctionnaires belges pour le compte du Gouvernement du Havre. Il avait subi sa peine et etait a <strong>la</strong> veille de<br />

sortir de prison lorsque <strong>la</strong> Kommandantur, apprenant que ses administres se promettaient de feter son retour,<br />

decida de l'emmener prisonnier en Allemagne, sans lui permettre de rentrer chez lui. Le fait d'etre bien vu de<br />

ses concitoyens est sans doute considere par nos maitres comme un crime, un attentat a l'honneur du<br />

Deutschtum.<br />

On suppose du moins que c'est <strong>la</strong> <strong>la</strong> raison de cette mesure aussi arbitraire que cruelle, car ces messieurs n'ont<br />

pas meme daigne repondre a ceux qui demandaient a connaitre quel etait le nouveau crime reproche a M. de<br />

<strong>La</strong>lieux.<br />

C'est a peine si Mme de <strong>La</strong>lieux eut connaissance de l'inique decision qui frappait son mari. Elle ne put, en<br />

faisant grande diligence, que l'entrevoir pendant quelques instants avant son depart pour l'exil.<br />

<strong>La</strong> mesure qui frappe l'honorable bourgmestre est d'autant plus cruelle qu'il est age et que son etat de sante,<br />

constate par trois medecins, dont un docteur allemand, ne <strong>la</strong>isse pas que d'inspirer de serieuses inquietudes a<br />

ceux qui l'aiment. Mais sa popu<strong>la</strong>rite porte ombrage au tout−puissant Empire de l'“Elu de Dieu”. Qu'importe<br />

alors qu'il continue a vivre! L'amour de ses concitoyens lui est un crime. <strong>La</strong> meme regle doit lui etre appliquee<br />

a Nivelles comme a M. Max a Bruxelles. Tous deux etant egalement indesirables aux yeux c<strong>la</strong>irvoyants du<br />

freiherr von Bissing, gouverneur, administrateur et souverain legis<strong>la</strong>teur provisoire de <strong>Belgique</strong>.<br />

HELBE. (<strong>La</strong> Libre <strong>Belgique</strong>, n deg. 39, aout 1915, p. 3, col. 1.)<br />

M. de <strong>La</strong>lieux, nous apprend cet articulet, etait en prison lorsque sa deportation fut decidee. Il avait ete arrete<br />

en avril 1915, avec une trentaine d'autres personnes, pour avoir envoye des secours aux chomeurs de Luttre<br />

(voir p. 186). <strong>La</strong> lettre suivante, adressee a une dame qui avait demande les raisons de l'incarceration de son<br />

mari, pretend justifier ou au moins expliquer ces arrestations:<br />

Une lettre curieuse.<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

Le prince heritier de Ratibor a pu seulement m'apprendre et me dire que l'arrestation a ete faite par <strong>la</strong> police<br />

politique. Ce n'est ni le pouvoir civil ni le pouvoir militaire qui sont intervenus.<br />

D. L'ARDEUR PATRIOTIQUE 143

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