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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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menace de mourir lentement d'inanition; mais il sait qu'il manquerait a ses devoirs s'il cedait a <strong>la</strong> force, et il<br />

s'obstinera <strong>dans</strong> sa roideur! Le Belge n'est pas de ceux qui plient.<br />

Ne parvenant pas a faire travailler nos ouvriers pour l'armee allemande en <strong>Belgique</strong>, ni a obtenir qu'ils<br />

emigrent en Allemagne, nos ennemis ont eu finalement recours a une mesure dont l'iniquite crie vengeance au<br />

ciel: ils reduisent notre popu<strong>la</strong>tion ouvriere en esc<strong>la</strong>vage et instituent <strong>la</strong> traite des Belges.<br />

4. <strong>La</strong> fermete devant les condamnations.<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

Des le debut de <strong>la</strong> guerre, l'Allemagne a pretendu nous soumettre par <strong>la</strong> terreur. Tout de suite des villes furent<br />

incendiees et leurs habitants fusilles ou deportes en Allemagne[52]. Plus tard d'abominables menaces furent<br />

p<strong>la</strong>cardees partout. Peine perdue: ni les atrocites commises ni les atrocites promises n'ont rendu le Belge plus<br />

souple devant les exigences; fort de son bon droit, il refuse energiquement de se courber devant l'injustice.<br />

[Note 52: On evalue a 5.000 au moins le nombre des civils belges assassines par l'armee allemande pendant<br />

les mois d'aout et de septembre 1914. Quant au nombre de maisons brulees ou detruites, un Allemand, le<br />

professeur W. von Bode, Exz., l'estime a 26.000, d'apres le Nieuwe Rotterdamsche Courant du 27 juillet 1915,<br />

edition du soir, vendu a Bruxelles apres autorisation de <strong>la</strong> censure allemande ( <strong>La</strong> Soupe, n deg. 450). Dans <strong>la</strong><br />

seule province du Brabant, 2.110 habitants ont ete deportes en Allemagne en aout et septembre 1914 ( <strong>La</strong><br />

Soupe, n deg. 354).]<br />

L'Allemand est, on le sait, un pietre psychologue, incapable de penetrer <strong>la</strong> mentalite d'autrui. Habitue a voir<br />

ses concitoyens s'ap<strong>la</strong>tir devant l'autorite, il croit pouvoir nous appliquer <strong>la</strong> methode comminatoire qui lui<br />

reussit si bien chez lui. En quoi il se trompe totalement.<br />

En decembre 1914 et en janvier 1915 sont revenus <strong>dans</strong> le Brabant les premiers deportes. Ces rapatriements<br />

de prisonniers civils, qui avaient ete envoyes en Allemagne sans jugement,—que dis−je, sans meme un<br />

simu<strong>la</strong>cre de jugement,—ont ete commentes par nos prohibes:<br />

Un nouveau chapitre a ajouter aux atrocites allemandes.<br />

<strong>La</strong> semaine derniere <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> a revu un assez grand nombre de ses enfants, prisonniers civils, retenus en<br />

Allemagne depuis quatre ou cinq mois au mepris des lois de <strong>la</strong> guerre. Il y avait parmi eux des femmes et des<br />

enfants et de paisibles promeneurs qui etaient alles voir les ruines de Louvain. Ils ont ete emmenes ensemble<br />

en Allemagne, assis sur des p<strong>la</strong>nches <strong>dans</strong> des wagons a bestiaux, sur lesquels on avait inscrit en grandes<br />

lettres: Civilisten.<br />

Ils sont restes ainsi a jeun, enfermes pendant quarante−cinq heures, sans pouvoir meme se retourner du cote<br />

de <strong>la</strong> lucarne qui donne <strong>la</strong> lumiere et l'air, et ce sous peine d'etre fusilles.<br />

Il est a peine besoin de dire que parmi ces pretendus francs−tireurs beaucoup n'avaient jamais tenu un fusil en<br />

main. Aucun, absolument aucun, n'avait tire une seule cartouche.<br />

Avant de les embarquer <strong>dans</strong> les wagons a bestiaux, on avait a <strong>la</strong> gare de Louvain fait ranger les hommes d'un<br />

cote, les femmes et les enfants de l'autre et l'on avait tue d'un coup de fusil un homme sur trois en les<br />

numerotant: on s'etait arrete au n deg. 12 par suite d'une reprise de <strong>la</strong> bataille. Ce<strong>la</strong> se passait dix jours apres le<br />

sac et l'incendie de Louvain, au milieu d'un combat ou les Allemands, d'abord refoules jusqu'a Louvain par les<br />

troupes regulieres belges, avaient ensuite recu de grands renforts et avaient repousse nos soldats.<br />

Les pauvres civils ainsi captures ont ete l'objet des insultes, des crachats et des violences de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion des<br />

villes allemandes par lesquelles ils ont passe, notamment a Friedrichsfeld et a Wesel.<br />

D. L'ARDEUR PATRIOTIQUE 141

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