26.06.2013 Views

Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Les Allemands commencent a user a Bruxelles des procedes odieux et illegaux qu'ils ont employes a Menin,<br />

Luttre, Roubaix, Lille, etc., afin de forcer <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion a travailler pour le compte du Gouvernement et de<br />

l'armee ennemis.<br />

<strong>La</strong> Convention de <strong>La</strong> Haye defend expressement a l'occupant de contraindre les habitants d'un pays de<br />

travailler pour l'ennemi. Elle lui ordonne egalement de respecter les lois en vigueur avant l'occupation. Or, en<br />

<strong>Belgique</strong>, nous vivons sous le regime de <strong>la</strong> liberte et nous pretendons avoir le droit de garder <strong>la</strong> liberte entiere;<br />

celle de travailler comme celle de nous croiser les bras, lorsque nous jugeons le travail incompatible avec<br />

notre devoir; celle d'ouvrir comme de fermer nos usines; celle de donner aux ouvriers le sa<strong>la</strong>ire accepte par<br />

eux pour travailler, comme celle de les payer pour ne rien faire.<br />

Nous adjurons nos concitoyens de suivre l'admirable exemple de ceux qui les ont devances <strong>dans</strong> <strong>la</strong> lutte contre<br />

l'oppression. A Bruxelles ils ont pour eux le nombre, et le nombre est une force devant <strong>la</strong>quelle meme le<br />

gouvernement actuel a du plier. Pas de revolte, pas d'emeute, <strong>la</strong> force d'inertie, comme a Malines et comme le<br />

21 juillet. On fera des exemples de repression, peut−etre, et nos oppresseurs ne se tiendront pas si vite pour<br />

battus. Comme a Malines, ils finiront cependant par ceder...tout en se disant satisfaits et en proc<strong>la</strong>mant par<br />

affiches que c'est nous qui avons cede. Comme a Malines aussi, sans doute, ils diront qu'ils ne demandent rien<br />

pour l'armee mais ont en vue uniquement le retablissement de <strong>la</strong> vie economique. Ne nous fions ni a leurs<br />

promesses ni a leurs affirmations.<br />

Honte aux mauvais patriotes qui cederaient devant <strong>la</strong> menace. L'ennemi demande des bras; qu'il retire de ses<br />

armees les ouvriers dont il a besoin. Tout Belge qui travaille pour l'Allemagne permet a un Allemand de<br />

prendre, au lieu de l'outil, le fusil. C'est a peu pres comme s'il se battait lui−meme contre ses freres.<br />

Souvenons−nous aussi qu'il y a a Bruxelles des representants des puissances neutres auxquels nous pouvons<br />

adresser nos protestations contre des procedes aussi scandaleux, aussi contraires au droit.<br />

(<strong>La</strong> Libre <strong>Belgique</strong>, n deg. 42, aout 1915, p. 1, col. 1.)<br />

Dans les carrieres de Lessines, les Allemands vou<strong>la</strong>ient faire preparer par le personnel ouvrier des pierrailles<br />

pour le beton arme des tranchees:<br />

Les ouvriers carriers.<br />

Les dirigeants et le personnel des carrieres de Lessines ont decide de refuser tout travail pour le compte des<br />

Boches. Ainsi <strong>la</strong> solidarite ouvriere s'affirme <strong>dans</strong> toutes les c<strong>la</strong>sses d'industrie, etroitement unies contre<br />

l'oppresseur.<br />

Bravo!<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

(<strong>La</strong> Libre <strong>Belgique</strong>, n deg. 48, octobre 1915, p.3, col. 1.)<br />

Conclusion: le bourgmestre de Lessines condamne a quatre mois de prison, 1 maitre de carrieres a cinq<br />

annees, 3 autres a un an, 6 contremaitres a six mois, 160 ouvriers a six semaines (voir p. 192). N'importe! Les<br />

ouvriers persisterent a refuser le travail, et finalement les Allemands eurent recours aux prisonniers russes.<br />

Les arretes du 14 aout et du 15 aout 1915 (voir ci−dessous) resument les exigences de nos oppresseurs en ce<br />

qui concerne le travail: toute besogne commandee par les Allemands doit etre executee; les chomeurs seront<br />

prives de secours. Il est bien vrai que le deuxieme alinea de l'article 1 parle du “droit des gens", mais les<br />

arretes de Halluin et de Gand (p. 187) nous donnent <strong>la</strong> mesure du respect qu'ont les Allemands pour <strong>la</strong><br />

Convention de <strong>La</strong> Haye:<br />

D. L'ARDEUR PATRIOTIQUE 135

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!