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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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—Et qu'y perdriez−vous, nous dit, avec un serieux enorme, un depute socialiste. Le proletariat belge jouirait<br />

d'une legis<strong>la</strong>tion sociale bien plus efficace que celle de son pays. Et puis, ne vaut−il pas mieux se resigner?<br />

Il est urgent de reprendre le travail si l'on veut echapper aux affres de <strong>la</strong> misere. Le parti socialiste devrait<br />

s'efforcer de conseiller aux syndicats, aux ouvriers, de rentrer a <strong>la</strong> fabrique, a l'atelier. Le ministre des Travaux<br />

publics a Berlin a envisage cette question et avait songe a envoyer des chomeurs allemands a Liege, au<br />

nombre de plusieurs milliers. Mais, reflexion faite, l'idee a ete abandonnee, craignant que <strong>la</strong> presence<br />

d'ouvriers allemands <strong>dans</strong> l'industrie belge ne fut <strong>la</strong> cause de conflits constants entre les travailleurs. Et puis,<br />

l'envoi de 20.000 a 30.000 ouvriers allemands ne pourrait etre qu'un sou<strong>la</strong>gement bien minime pour<br />

l'Allemagne, qui compte 300.000 ou 400.000 chomeurs. On renonca donc a ce projet, craignant de jeter le<br />

trouble le plus profond <strong>dans</strong> les rangs des travailleurs, de susciter des rivalites et des haines au sein des<br />

ateliers.<br />

D'autres deputes socialistes ont insiste sur cette necessite de reprendre le travail, et il semble bien que cet objet<br />

fasse partie de leur mission. Mais ils se font illusion s'ils s'imaginent que les Belges sont deja resignes a<br />

l'annexion. Quant a nos travailleurs, s'ils ont encore une legis<strong>la</strong>tion sociale a conquerir, ils veulent <strong>la</strong> devoir a<br />

leurs propres efforts, non a <strong>la</strong> bienveil<strong>la</strong>nce des hobereaux prussiens et du Kaiser.<br />

—Et l'Internationale, que devient−elle <strong>dans</strong> tout ce<strong>la</strong>?<br />

—L'Internationale sera reconstituee!<br />

—Mais sans le proletariat de <strong>Belgique</strong>, interrompt avec colere l'un des notres.<br />

—Nous sommes d'accord avec les socialistes danois, suedois, norvegiens, hol<strong>la</strong>ndais et ang<strong>la</strong>is...<br />

—Et sans doute aussi avec les Italiens?<br />

Notre interlocuteur repondit ces mots qui nous paraissent refleter <strong>la</strong> pensee profonde de l'Allemagne<br />

dirigeante:<br />

—Oh! les Italiens, ils sont de cette orgueilleuse race <strong>la</strong>tine qui ne sait pas se resoudre a ne plus commander au<br />

monde!<br />

(L'Humanite.)<br />

Auguste DEWINNE.<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

Au debut de l'occupation, nos oppresseurs avaient oblige les Belges a creuser des tranchees. Mais quand ils<br />

pretendirent faire travailler pour eux nos ouvriers industriels, ils se heurterent a une forte organisation<br />

syndicaliste qui permit aux travailleurs de se concerter et de decider qu'ils deposeraient leurs outils.<br />

Grace aux fonds de chomage, <strong>la</strong> misere restait supportable. De meme les mecaniciens des chemins de fer de<br />

l'Etat, qui refusent leurs services a l'armee allemande, continuaient a toucher une partie de leur sa<strong>la</strong>ire. Les<br />

Allemands sevirent alors contre ceux qui servaient d'intermediaires entre l'Etat et les ouvriers.<br />

Le premier article de <strong>La</strong> Libre <strong>Belgique</strong> sur ce sujet etait consacre aux ouvriers de Luttre. Cet expose a ete<br />

repris depuis par <strong>la</strong> presse des deux mondes. On sait que, malgre tous les sevices, les ouvriers de Luttre<br />

refuserent de reparer des machines pour les Allemands, et qu'ils furent finalement envoyes <strong>dans</strong> un camp de<br />

prisonniers en Allemagne. <strong>La</strong>, a force de mauvais traitements, l'autorite finit par les reduire a merci. <strong>La</strong> Soupe<br />

(n deg. 439) a raconte les tortures subies par nos compatriotes. Ces recits ont ete publies aussi par les 18e et<br />

D. L'ARDEUR PATRIOTIQUE 132

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