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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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Massee aux carrefours, a flots presses, <strong>la</strong> foule, Dominant le fracas ferrail<strong>la</strong>nt des charrois, Guette le haut<br />

colback des Grenadiers du Roi, Il approche ... Rumeur immense ... Bruit de houle ...<br />

Baionnette au canon, les plus fiers regiments Precedent Celui−<strong>la</strong> qui marchait a leur tete Quand sonnaient sur<br />

l'Yser, comme aux grands jours de fete, Les clochers secoues par le bombardement.<br />

Le voici! Son cheval a tourne l'avenue; Il passe, bleme et droit, si sublime et si grand Parmi tant de douleurs,<br />

que <strong>la</strong> foule en pleurant Reste sans l'acc<strong>la</strong>mer, muette et tete nue.<br />

(<strong>La</strong> Libre <strong>Belgique</strong>, n deg. 16, avril 1915, p. 4, col. 2.)<br />

Sainte Elisabeth.<br />

De sainte Elisabeth <strong>la</strong> legende est charmante; Ma<strong>la</strong>des, malheureux, <strong>la</strong> voyaient chaque jour; Et sa grace<br />

celeste et sa bonte touchante Leur prodiguaient les soins d'un charitable amour. Son noble epoux, l'hiver,<br />

revenant de <strong>la</strong> chasse, Rencontra, gravissant un chemin montagneux, Sa compagne cherie: “Eh quoi! le froid<br />

vous g<strong>la</strong>ce", Lui dit−il; “que venez−vous donc faire en ces lieux? Qu'abritez−vous ainsi par−dessous votre<br />

mante?” <strong>La</strong> sainte repondit: “Je n'ai <strong>la</strong> que du pain; Dieu me garde a jamais qu'a mon Seigneur je mente.”<br />

“Est−ce bien vrai", dit−il, et d'une prompte main, Ecartant le manteau, il trouve une corbeille, Mais, miracle<br />

divin, par <strong>la</strong> grace des cieux, Le pain s'etait change, ravissante merveille, En roses au parfum exquis,<br />

delicieux.<br />

O Reine Elisabeth, douce petite reine, Ma<strong>la</strong>des, pauvres gens, en des temps plus heureux, Recevaient les<br />

bienfaits de ta bonte sereine; Rien n'arretait l'e<strong>la</strong>n de ton coeur genereux. Tu n'es plus aupres d'eux, o pauvre<br />

reine errante, Tu n'as plus de pa<strong>la</strong>is, tu n'as plus de maison. <strong>La</strong> <strong>Belgique</strong> est en deuil, <strong>la</strong> Patrie est sang<strong>la</strong>nte,<br />

<strong>La</strong> guerre a fait partout sa terrible moisson. Mais il nous reste un coin de notre territoire; Tu restes toujours <strong>la</strong>,<br />

pres du Roi bien−aime, De ce Roi dont le nom est passe <strong>dans</strong> l'histoire, Chevalier du courage et de <strong>la</strong> loyaute.<br />

De nos soldats blesses c'est ta main b<strong>la</strong>nche et fine Qui panse <strong>la</strong> blessure et calme les douleurs; Et par ton pur<br />

regard et ta grace divine, Renouve<strong>la</strong>nt pour eux le miracle des fleurs, En sourires d'espoir tu fais changer les<br />

pleurs.<br />

(<strong>La</strong> Libre <strong>Belgique</strong>, n deg. 22, mai 1915, p. 4, col. 2.)<br />

Inutile d'ajouter que les manifestations de sympathie pour le Roi et <strong>la</strong> famille royale sont severement<br />

reprimees. M. Bloch, grand rabbin de <strong>Belgique</strong>, en sait quelque chose.<br />

A l'occasion du Grand Pardon, M. Bloch dit textuellement aux fideles assembles <strong>dans</strong> le temple de <strong>la</strong> rue de <strong>la</strong><br />

Regence qu'“il defendait le droit imprescriptible a un pretre de precher <strong>la</strong> morale. Et que, <strong>dans</strong> cette morale, il<br />

avait le droit et le devoir de comprendre le devouement a <strong>la</strong> patrie et a <strong>la</strong> famille royale. Ce preche,<br />

ajouta−t−il, je le fais chaque annee a cette epoque. Je le ferai cette annee comme je l'ai fait les annees<br />

precedentes”. Suivit un eloge de <strong>la</strong> patrie, du Roi et de <strong>la</strong> Reine.<br />

(L'Echo belge, 28 mai 1916, p. 1, col. 3.)<br />

Aussitot voi<strong>la</strong> le grand rabbin arrete et mis en prison. Toutefois, a l'occasion de <strong>la</strong> fete des Bar−Mitzwah, on<br />

lui accorda trois jours de conge, pour lui permettre d'officier.<br />

3. Refus de travailler pour les Allemands.<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

Aucune parole n'est trop haute pour glorifier <strong>la</strong> vail<strong>la</strong>nce de nos volontaires qui, pour rejoindre l'armee,<br />

bravent l'electrocution, <strong>la</strong> fusil<strong>la</strong>de ou <strong>la</strong> deportation en Allemagne, et <strong>la</strong> resolution de nos infirmieres qui,<br />

D. L'ARDEUR PATRIOTIQUE 127

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