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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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Une autre barriere morale est celle−ci. Les Belges en age de milice doivent signer une dec<strong>la</strong>ration disant qu'ils<br />

ne prendront pas les armes contre l'Allemagne; ceux qui refusent sont envoyes comme prisonniers de guerre<br />

<strong>dans</strong> un camp allemand (L'Ami de l'Ordre, 7 et 8 mai 1915). Les jeunes gens de l'agglomeration bruxelloise<br />

doivent se presenter regulierement au bureau allemand de milice (affiches du 17 mars 1915 et du 3 avril<br />

1915.) Voici <strong>la</strong> derniere de ces deux affiches:<br />

Avis officiel concernant les Belges qui doivent se faire inscrire.<br />

Il resulte des listes remises par les communes de l'agglomeration bruxelloise qu'un certain nombre de Belges<br />

ayant l'obligation de se faire inscrire, nes de 1892 a 1897 et habitant l'agglomeration, ne se sont pas presentes<br />

personnellement a l'Ecole militaire.<br />

Il est accorde un dernier de<strong>la</strong>i a ceux qui ne se sont pas encore fait inscrire jusqu'a present; ceux−ci devront se<br />

presenter a l'Ecole militaire les 8, 12, 13 et 16 avril, de 9 heures a midi ou de 3 a 6 heures (heure allemande).<br />

Tout qui negligera de se faire inscrire sera puni. Quant aux Belges qui, devant se faire inscrire, avaient quitte<br />

l'agglomeration bruxelloise apres le debut de <strong>la</strong> guerre, leurs pere, mere ou autres parents ou les personnes<br />

dont ils etaient les locataires ont l'obligation de communiquer l'adresse de ces Belges jusqu'au 16 avril<br />

prochain au bureau d'inscription allemand (Deutsches Meldeamt), JO, rue du Meridien. Les contrevenants<br />

s'exposent a etre punis.<br />

Der Gouverneur von Bruessel.<br />

Pour pouvoir s'eloigner de Bruxelles, ils doivent demander une permission (affiche du 4 juin 1915). En<br />

decembre 1915, nouvelle affiche prescrivant aux peres de famille de s'assurer que les jeunes gens se sont fait<br />

inscrire.<br />

(L'Echo belge 17 dec. 1915, p. 1. col. 3).<br />

b) Responsabilite des parents et des communes.<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

On voit par l'affiche, que l'on vient de citer, que les parents sont rendus responsables de leurs fils en age de<br />

milice. Des peres et meme des meres ont ete emprisonnes parce que: leurs enfants etaient alles remplir leur<br />

devoir envers leur patrie. Ainsi, a Bruxelles, M. Maurice Vauthier, secretaire communal, professeur a<br />

l'Universite de Bruxelles et membre de l'Academie royale de <strong>Belgique</strong>, a ete arrete pour cette raison.<br />

Par jugement du tribunal militaire de Liege, M. Joseph Britte, voyageur a Verviers, a ete condamne a 200<br />

marks d'amende, pour n'avoir pas empeche le depart de son fils, militaire belge. Le meme tribunal a condamne<br />

Mme veuve Marie Al<strong>la</strong>rd, nee Francois, a 90 marks d'amende, pour le meme motif.<br />

Quant aux moyens qui sont mis en oeuvre pour obtenir d'une mere l'aveu que son fils a cherche a rejoindre<br />

l'armee belge, en voici deux echantillons.<br />

...<strong>La</strong> mere d'un jeune patriote suspect est arretee; elle refuse de denoncer son enfant. Le juge lui montre une<br />

piece signee par son fils, ou celui−ci avoue tout! Le juge s'apitoie sur le sort du malheureux: “Courage,<br />

Madame, tout n'est peut−etre pas perdu. Dites−moi comment les choses se sont passees; il y a sans doute des<br />

circonstances attenuantes... votre enfant est jeune, nous savons qui l'a entraine..., parlez franchement et je vous<br />

promets d'intervenir en sa faveur...” <strong>La</strong> malheureuse mere par<strong>la</strong>; elle crut sauver son fils; sans le savoir elle le<br />

trahissait! <strong>La</strong> fameuse piece contenant l'aveu de son fils etait fausse. Son fils avait signe un interrogatoire, ou<br />

il avait tout nie; mais, grace au procede du papier au carbone, sa signature avait ete reproduite sur une feuille<br />

b<strong>la</strong>nche, et les juges avaient rempli <strong>la</strong> feuille en y ecrivant, au−dessus de <strong>la</strong> signature, l'aveu qu'il n'avait<br />

D. L'ARDEUR PATRIOTIQUE 119

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