Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2
Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2
Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
2.5. Lois usuelles 79<br />
Figure 2.7 – Exemples de lois géometriques. A gauche : X ∼ G(1/6). A droite : Y ∼ G(1/2).<br />
Supposons toujours que vous commenciez à lancer votre dé jusqu’à apparition du numéro 5 et<br />
qu’après 3 lancers le 5 ne soit toujours pas apparu. Question : quelle est la loi du nouveau temps<br />
d’attente jusqu’à apparition du 5? Réponse : la même qu’initialement, i.e. une loi géométrique<br />
de paramètre 1/6. Cette propriété,<br />
∈Æ×Æ<br />
dite d’absence de mémoire, est typique de la loi géométrique<br />
(parmi les lois discrètes).<br />
Proposition 2.11 (Absence de mémoire)<br />
Si X suit une loi géométrique de paramètre p, alors :<br />
∀(m,n) È(X > m+n|X > m) =È(X > n).<br />
Preuve. Voir le corrigé de l’exercice 2.16.<br />
<br />
Remarque. Parmi les lois à densité que nous verrons au chapitre suivant, la loi exponentielle<br />
est la seule à posséder cette propriété. Rien d’étonnant dans cette histoire : de même qu’une suite<br />
géométrique peut être considérée comme la version discrète d’une fonction exponentielle, la loi géométrique<br />
peut être vue comme la discrétisation en temps de la loi exponentielle (voir exercice 3.16).<br />
Les lois géométriques possèdent une autre propriété remarquable, à savoir leur stabilité par minimisation.<br />
La preuve du résultat suivant est donnée dans le corrigé de l’exercice 2.17.<br />
Proposition 2.12 (Minimum de lois géométriques)<br />
Soit n variables indépendantes X1,...,Xn suivant des lois géométriques de paramètres respectifs<br />
p1,...,pn, avec pi ∈]0,1[ pour tout i ∈ {1,...,n}. Alors la variable aléatoire X = min(X1,...,Xn)<br />
suit elle-même une loi géométrique, plus précisément<br />
X = min(X1,...,Xn) ∼ G(1−(1−p1)...(1−pn)).<br />
Le paramètre de cette loi géométrique est clair : notons E1,...,En des événements indépendants<br />
de probabilités p1,...,pn. La probabilité qu’au moins l’un d’entre eux se réalise est égale à<br />
et grâce à l’indépendance :<br />
p =È(E1 ∪···∪En) = 1−È(E1 ∪···∪En) = 1−È(E1 ∩···∩E1),<br />
p = 1−È(E1)...È(En) = 1−(1−È(E1))...(1−È(En)) = 1−(1−p1)...(1−pn).<br />
<strong>Probabilités</strong> Arnaud Guyader - <strong>Rennes</strong> 2