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Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2

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2.3. Moments d’une variable discrète 63<br />

Figure 2.3 – Illustration de la non-commutativité de la série harmonique alternée. A gauche :<br />

ln2 ≈ 1.04.<br />

1− 1<br />

2<br />

+ 1<br />

3<br />

− 1<br />

4<br />

+ 1<br />

5<br />

− 1<br />

6<br />

+··· = ln2 ≈ 0.69. A droite : 1+ 1<br />

3<br />

− 1<br />

2<br />

+ 1<br />

5<br />

+ 1<br />

7<br />

− 1<br />

4<br />

+··· = 3<br />

2<br />

Considérons alors une variable Y à valeurs dans Y = {2,4,−3,6,8,−5,...} et dont la loi est donnée<br />

parÈ(Y = (−1) n+1 (n+1)) = 1/(n(n +1)). Ainsi Y prend les mêmes valeurs que X et avec les<br />

mêmes probabilités : si l’espérance de X était définie, on s’attendrait donc logiquement à ce qu’il<br />

en aille de même pour Y , avec la même valeur moyenne, c’est-à-dire ln2. Or on peut montrer que<br />

le fait de modifier l’ordre de sommation change tout (cf. figure 2.3 à droite) :<br />

2p2 +4p4 −3p3 +6p6 +··· = 1+ 1 1 1 3<br />

− + +··· =<br />

3 2 5 2 ln2.<br />

Ce coup de théâtre est dû au fait qu’une série semi-convergente n’est pas commutative. Or, comme<br />

on vient de le voir, ce phénomène n’est pas du tout souhaitable si on veut définir proprement la<br />

valeur moyenne d’une variable aléatoire, c’est pourquoi on l’avait exclu d’emblée dans la définition<br />

de l’espérance.<br />

Revenons à des choses moins pathologiques. Etant donné une variable X dont on connaît la loi, il<br />

arrive souvent qu’on veuille calculer non pas l’espérance de X, mais l’espérance d’une fonction de<br />

X. Le résultat suivant donne une façon très simple de le faire.<br />

Théorème 2.1 (Théorème de transfert)<br />

Soit X une variable aléatoire discrète et ϕ :Ê→Êune fonction, alors Y = ϕ(X) est encore une<br />

variable aléatoire discrète et son espérance vaut :<br />

E[Y] = E[ϕ(X)] = <br />

ϕ(xi)pi,<br />

sous réserve d’absolue convergence de cette série.<br />

Preuve. Puisque X prend ses valeurs dans un ensemble au plus dénombrable X = (xi)i∈I, Y<br />

prend elle aussi ses valeurs dans un ensemble au plus dénombrable Y = (yj)j∈J = ϕ(X). Pour tout<br />

indice j de J, notons :<br />

Ej = {i ∈ I : ϕ(xi) = yj}<br />

et qj =È(Y = yj) = <br />

i∈Ej pi. Puisque les (yj)j∈J et les (qj)j∈J définissent la loi de Y , son<br />

espérance vaut tout bonnement :<br />

E[Y] = <br />

yjqj = <br />

⎛<br />

yj ⎝ <br />

⎞<br />

pi⎠<br />

= <br />

⎛<br />

⎝ <br />

⎞<br />

ϕ(xi)pi⎠,<br />

j∈J<br />

j∈J<br />

i∈Ej<br />

<strong>Probabilités</strong> Arnaud Guyader - <strong>Rennes</strong> 2<br />

i∈I<br />

j∈J<br />

i∈Ej

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