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Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2

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2.3. Moments d’une variable discrète 61<br />

2.3 Moments d’une variable discrète<br />

Dans toute cette section, comme précédemment, X est une variable aléatoire discrète à valeurs<br />

dans X = (xi)i∈I et de loi (pi)i∈I.<br />

2.3.1 Espérance<br />

Commençons par un rappel sur les séries : on dit que la série numérique un est absolument<br />

convergente si la série |un| est convergente. On sait que l’absolue convergence d’une série implique<br />

sa convergence. Si la série un est convergente, mais pas absolument convergente, on dit<br />

qu’elle est semi-convergente. C’est le cas de la série harmonique alternée (−1) n<br />

n (dont la somme<br />

vaut −ln2). Etant donné leurs problèmes de commutativité, on fuira comme la peste les séries<br />

semi-convergentes.<br />

Définition 2.4 (Espérance)<br />

On dit que la variable X admet une espérance si la série <br />

i∈I xipi est absolument convergente,<br />

c’est-à-dire si : <br />

|xi|pi < +∞.<br />

Si tel est le cas, on appelle espérance de X et on note E[X] la quantité :<br />

E[X] = <br />

xiÈ(X = xi) = <br />

xipi.<br />

i∈I<br />

i∈I<br />

Cette définition semble un peu tordue : on commence par vérifier une certaine condition et, si elle<br />

est vérifiée, on définit l’objet qui nous intéresse d’une autre façon. Nous reviendrons plus loin sur la<br />

raison de tout ceci. Remarquons néanmoins dès à présent que si l’ensemble X des valeurs possibles<br />

de X est fini, il n’y a rien à vérifier et l’espérance de X est toujours définie. Si X est infini mais<br />

contenu dansÊ+ ou dansÊ− , l’absolue convergence équivaut à la convergence, donc la vérification<br />

se fait en même temps que le calcul de l’espérance. Le cas critique est celui de X infini avec une infinité<br />

de valeurs positives et une infinité de valeurs négatives (cf. le second contre-exemple ci-après).<br />

Terminologie. Le terme “espérance” est historique et dû au fait que les probabilités sont nées des<br />

jeux d’argent. On peut penser en particulier <strong>aux</strong> paris du Chevalier de Méré (cf. exercice 1.36) :<br />

celui-ci considérait par exemple, à raison, que miser sur l’apparition d’au moins un 6 sur 4 lancers<br />

successifs d’un dé était avantageux. Il avait donc l’espoir d’un gain positif en moyenne.<br />

Interprétation. L’espérance de X peut être vue comme la moyenne des valeurs xi pondérées par<br />

les probabilités pi, c’est pourquoi on dit aussi moyenne de X pour parler de son espérance (cette<br />

moyenne pondérée correspondant bien sûr au barycentre vu dans les petites classes). En particulier,<br />

si X prend ses valeurs entre a et b (i.e. X ⊂ [a,b]), on aura nécessairement a ≤ E[X] ≤ b.<br />

Exemples :<br />

1. Lancer d’un dé : votre gain moyen est<br />

i∈I<br />

E[X] = (−1)×È(X = −1)+1×È(X = 1) = 0.<br />

En moyenne, vous ne perdrez ni ne gagnerez donc rien à ce jeu (rien d’étonnant).<br />

2. Lancer de deux dés : l’espérance de la somme X des deux dés est<br />

E[X] = 2È(X = 2)+···+12È(X = 12) = ...(petit calcul)··· = 7.<br />

<strong>Probabilités</strong> Arnaud Guyader - <strong>Rennes</strong> 2

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