Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2
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60 Chapitre 2. Variables aléatoires discrètes<br />
Remarque. Si nous avions pris pour définition F(x) =È(X < x), les deux dernières propriétés<br />
auraient été : F est continue à gauche et ∀x ∈Ê,È(X = x) = F(x + ) − F(x), où<br />
F(x + ) = lim δ→0 + F(x+δ).<br />
Preuve.<br />
1. Cette première propriété découle de la monotonie deÈ. Si x ≤ x ′ , alors on a l’inclusion<br />
d’événements :<br />
d’où :<br />
{X ≤ x} = {ω ∈ Ω : X(ω) ≤ x} ⊆ {ω ∈ Ω : X(ω) ≤ x ′ } = {X ≤ x ′ },<br />
F(x) =È(X ≤ x) ≤È(X ≤ x ′ ) = F(x ′ ).<br />
2. Commençons par noter que, F étant croissante surÊ, elle admet des limites en −∞ et<br />
+∞. En particulier on a limx→−∞F(x) = limn→+∞F(−n). Il suffit alors d’appliquer la<br />
continuité monotone décroissante deÈen considérant la suite décroissante d’événements<br />
(An)n≥0 définie par An = {X ≤ −n} :<br />
+∞<br />
<br />
lim F(−n) = lim =È<br />
An =È(∅) = 0.<br />
n→+∞ n→+∞È(An)<br />
n=0<br />
De même, puisque limx→+∞F(x) = limn→+∞F(n), la limite en +∞ s’obtient via la continuité<br />
monotone croissante deÈappliquée à la suite d’ensembles Bn = {X ≤ n} :<br />
<br />
+∞<br />
lim F(n) = lim =È<br />
Bn<br />
n→+∞ n→+∞È(Bn)<br />
n=0<br />
=È(Ω) = 1.<br />
3. F est continue à droite signifie que F est continue à droite en tout point. Soit donc x0 un<br />
réel quelconque. Puisque F est croissante, elle admet une limite à droite (ainsi qu’à gauche,<br />
d’ailleurs) en x0, que l’on note F(x + 0 ) = limn→+∞F(x0 + 1/n). Pour montrer qu’elle est<br />
continue à droite en ce point, il suffit de montrer que limn→+∞F(x0+1/n) = F(x0). On utilise<br />
à nouveau la continuité monotone décroissante deÈ, avec cette fois la suite décroissante<br />
d’ensembles (Cn)n≥1 définie par Cn = {X ≤ x0 +1/n}, ce qui donne :<br />
<br />
lim<br />
n→+∞ F(x0<br />
+∞<br />
+1/n) = lim =È<br />
n→+∞È(Cn)<br />
n=1<br />
Cn<br />
=È(X ≤ x0) = F(x0).<br />
4. On se sert à nouveau de la continuité monotone décroissante en remarquant que :<br />
{X = x} =<br />
+∞ <br />
n=1<br />
{x−1/n < X ≤ x} =<br />
Or, par définition d’une fonction de répartition, on aÈ(Dn) = F(x)−F(x−1/n), donc :<br />
<br />
+∞ <br />
n=0<br />
Dn.<br />
F(x)−F(x − +∞<br />
) = lim (F(x)−F(x−1/n)) = lim =È<br />
Dn<br />
n→+∞ n→+∞È(Dn)<br />
n=1<br />
=È(X = x).<br />
La dernière propriété montre que les seuls endroits où F présente des sauts sont ceux où X a des<br />
chances de tomber, la hauteur de chaque saut étant égale à la probabilité de tomber en ce point.<br />
Ceci était clair sur nos deux exemples précédents (voir en particulier la figure 2.2).<br />
Arnaud Guyader - <strong>Rennes</strong> 2 <strong>Probabilités</strong>