Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2
Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2
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2 Chapitre 1. Espaces probabilisés<br />
Définition 1.1 (Tribu)<br />
Soit Ω un univers et F un sous-ensemble de parties de Ω, i.e. F ⊆ P(Ω). On dit que F est une<br />
tribu, ou une σ-algèbre, si elle vérifie les 3 conditions suivantes :<br />
(i) Ω ∈ F ;<br />
(ii) si A appartient à F, alors son complémentaire A (encore noté A c ) appartient aussi à F ;<br />
(iii) si (An)n∈Æest une suite de F, alors +∞<br />
n=0 An appartient à F.<br />
On appelle dès lors événements les éléments de la tribu F. Rappelons que si A est un événement,<br />
alors A = Ω \ A est l’événement contraire de A. Par ailleurs, dire que l’événement +∞<br />
n=0An se<br />
réalise signifie que l’un au moins des événements An se réalise :<br />
ω ∈<br />
+∞ <br />
n=0<br />
An ⇔ ∃n ∈Æ:ω ∈ An.<br />
On vérifie sans problème à partir des trois axiomes ci-dessus que toute tribu F contient l’ensemble<br />
vide ∅, est stable par union finie, intersection finie ou dénombrable. Ainsi, on retiendra qu’une<br />
tribu est stable par combinaisons au plus dénombrables d’opérations usuelles sur les ensembles,<br />
bref par toutes les manipulations classiques.<br />
Exemples. Voici trois exemples classiques de tribus :<br />
– La tribu triviale : F = {∅,Ω}.<br />
– La tribu engendrée par une partie A de Ω : F = {∅,A,A,Ω}.<br />
– La tribu pleine : F = P(Ω).<br />
En pratique, lorsque Ω est fini ou dénombrable, on considère en général la tribu pleine P(Ω).<br />
C’est le cas par exemple si Ω = {1,2,3,4,5,6}, ensemble des résultats possibles du lancer d’un<br />
dé, ou si Ω =Æ∗ , date d’apparition du premier Pile dans une succession de lancers d’une pièce<br />
(lorsqu’on exclut le cas improbable où Pile n’apparaît jamais). Si Ω n’est pas dénombrable, comme<br />
c’est le cas dans l’exemple d’une suite infinie de lancers (Ω = {0,1}Æ∗<br />
), on ne considérera pas la<br />
tribu F = P(Ω), mais une tribu plus petite.<br />
1.1.2 Probabilité<br />
Une fois fixés un univers Ω et une tribu F de Ω, on peut définir proprement ce qu’est une probabilité<br />
sur (Ω,F). Un point de vocabulaire auparavant : on dit que deux événements A et B sont<br />
incompatibles (ou disjoints) si A∩B = ∅, et on dit que (An)n≥0 est une suite d’événements deux<br />
à deux incompatibles si pour tout couple d’indices distincts (i,j), on a Ai ∩Aj = ∅.<br />
Définition 1.2 (Probabilité)<br />
On appelle probabilité sur la tribu F de Ω toute applicationÈ:F → [0,1] telle que<br />
(i)È(Ω) = 1;<br />
(ii) σ-additivité : si (An)n≥0 est une suite d’événements deux à deux incompatibles de F, alors :<br />
<br />
È +∞<br />
n=0<br />
An<br />
On dit alors que (Ω,F,È) est un espace probabilisé.<br />
=<br />
+∞<br />
n=0È(An).<br />
Exemple. Reprenons l’exemple du lancer de dé. On a vu que l’univers est Ω = {1,2,3,4,5,6} et<br />
qu’on le munit de la tribu F = P(Ω). On vérifie alors que l’applicationÈ:F → [0,1] qui à A ∈ F<br />
Arnaud Guyader - <strong>Rennes</strong> 2 <strong>Probabilités</strong>