Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2
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44 Chapitre 1. Espaces probabilisés<br />
de tirer une boule blanche au second tirage est facile si on connaît la composition de l’urne<br />
avant ce tirage, d’où l’idée naturelle de conditionner par ce qui s’est passé au premier tirage.<br />
C’est le principe de la formule des probabilités totales :<br />
È(B2) =È(B2|B1)È(B1)+È(B2|N1)È(N1) = 7 4 4 6 2<br />
× + × =<br />
13 10 13 10 5 .<br />
2. On veut cette fois calculerÈ(B2|N1), ce qui peut se faire comme suit :<br />
È(N1|B2) =È(B2 ∩N1)<br />
È(B2)<br />
=È(B2|N1)È(N1)<br />
È(B2)<br />
= 6<br />
13 .<br />
3. Généralisation : l’équation obtenue à la première question devient dans le cas général<br />
È(B2) =<br />
B +x B<br />
×<br />
B +N +x B +N +<br />
B N<br />
×<br />
B +N +x B +N<br />
= B<br />
B +N .<br />
Exercice 1.26 (Transmission bruitée)<br />
1. Pour que l’événement In+1 ait lieu, de deux choses l’une : ou bien In était réalisé et le message<br />
a été bien transmis dans le (n + 1)-ème canal, ou bien In était réalisé et le message a été<br />
mal transmis dans le (n+1)-ème canal. C’est en fait la formule des probabilités totales qui<br />
s’applique ici : È(In+1) =È(In+1|In)È(In)+È(In+1|In)È(In),<br />
c’est-à-dire : È(In+1) = (1−p)È(In)+p(1−È(In)).<br />
2. On a donc la relation de récurrence :<br />
pn+1 = (1−p)pn +p(1−pn) = (1−2p)pn +p.<br />
La condition initiale est p1 = 1−p, probabilité que le message n’ait pas été bruité dans le<br />
premier canal.<br />
3. On écrit :<br />
vn+1 = un+1 − 1<br />
2 = (1−2p)un +p− 1<br />
2 ,<br />
et en remplaçant un par vn + 1<br />
2 , il vient vn+1 = (1 − 2p)vn, donc la suite (vn)n≥1 est<br />
géométrique de raison (1−2p). On en déduit :<br />
∀n ∈ {1,...,N} vn = (1−2p) n−1 v1.<br />
4. On a la même relation pour pn que pour un = vn + 1<br />
2 et puisque p1 = (1−p), on en déduit<br />
que :<br />
∀n ∈ {1,...,N} pn = 1<br />
2 +<br />
<br />
1<br />
2 −p<br />
<br />
(1−2p) n−1 .<br />
5. Pour déterminer limN→+∞pN, on peut distinguer 3 cas :<br />
(a) p = 0 : la transmission est fiable et on retrouve bien sûr pN = 1 pour tout N.<br />
(b) p = 1 : chaque passage dans un canal change de façon certaine le message, donc pN<br />
dépend de la parité du nombre de can<strong>aux</strong> : p2N = 1 et p2N+1 = 0.<br />
(c) 0 < p < 1 : contrairement <strong>aux</strong> deux situations précédentes, on est dans le cas d’un<br />
bruitage aléatoire. On remarque que limN→+∞(1 − 2p) N−1 = 0 et limN→+∞pN =<br />
1<br />
2 . Ceci signifie que dès que le nombre de can<strong>aux</strong> devient grand, on est incapable de<br />
retrouver le message initial de façon fiable : autant tirer à pile ou face! C’est un peu le<br />
principe du jeu connu sous le nom du “téléphone arabe”.<br />
Arnaud Guyader - <strong>Rennes</strong> 2 <strong>Probabilités</strong>