Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2

Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2 Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2

sites.univ.rennes2.fr
from sites.univ.rennes2.fr More from this publisher
26.06.2013 Views

38 Chapitre 1. Espaces probabilisés Exercice 1.16 (Lemme de Borel-Cantelli) 1. On a vu dans l’exercice 1.15 que : A = n∈Æ k≥n Ak = n∈ÆDn. Or pour tout n ∈Æ, l’ensemble Dn = k≥nAk appartient à F puisque la tribu F est stable par union dénombrable. Puisqu’elle est également stable par intersection dénombrable, A = n∈ÆDn appartient encore à F. 2. Si on note Dn = +∞ k=nAk, on a : Dn+1 = +∞ k=n+1 Ak ⊂ An ∪ +∞ k=n+1 et la suite (Dn)n≥0 est bien décroissante pour l’inclusion. Ak = +∞ k=n Ak = Dn, 3. On suppose que +∞ n=0È(An) < +∞. La sous-σ-additivité permet d’écrire pour tout k ∈Æ: +∞ +∞ È(Dn) =È ≤ k=n Ak k=nÈ(An), et le terme de droite est le reste d’une série convergente, qui tend donc nécessairement vers 0, d’où a fortiori limn→+∞È(Dn) = 0. 4. La suite (Dn)n≥0 étant décroissante pour l’inclusion, on peut appliquer la continuité monotone décroissante : +∞ È(A) =È Dn = lim = 0. n→+∞È(Dn) n=0 Ainsi, lorsque la série n=∈ÆÈ(An) est convergente, il est improbable qu’une infinité d’événements An se produisent simultanément. Exercice 1.17 (Ensembles dénombrables) Pour montrer qu’un ensemble est dénombrable, il suffit de pouvoir indiquer un procédé de numérotage qui n’oublie aucun élément de E. C’est ce que nous allons utiliser dans la suite. 1. Pour voir queest dénombrable, ∈Æ il suffit d’écrire : =(0,−1,+1,−2,+2,...), c’est-à-dire=(un)n≥0, avec : u2n = n ∀n u2n+1 = −(n+1) 2. Pour l’ensembleÉdes rationnels, on exhibe en figure 1.9 un moyen de parcourir l’ensemble des couples (p,q) avec p ∈Æet q ∈Æ∗ . Puisqu’on ne suppose pas p et q premiers entre eux, l’application (p,q) ↦→ p n’est pas bijective, mais peu importe puisqu’elle est surjective donc q on n’oublie aucun rationnel positif et c’est bien là l’essentiel : dans la suite (un)n≥0 ainsi obtenue, il suffira ensuite d’éliminer les un redondants. Appelons (vn)n≥0 cette suite épurée, elle est donc en bijection avecÉ+ . Pour obtenirÉtout entier, on peut alors procéder comme pour, en alternant un élément deÉ+ et son opposé dansÉ− . On obtient alors une suite (qn)n≥0 décrivant l’ensemble des rationnels. Arnaud Guyader - Rennes 2 Probabilités

1.5. Corrigés 39 q Figure 1.9 – Une façon de parcourir l’ensemble des couples (p,q) ∈ {(0,0)}∪Æ×Æ∗ . 3. Pour montrer queÊn’est pas dénombrable, il suffit de prouver que l’ensemble [0,1[ ne l’est pas. Pour cela, commençons par rappeler que tout nombre réel x de l’intervalle [0,1[ s’écrit de façon unique sous la forme : x = +∞ n=1 xn10 −n = x1 x2 + 10 100 xn +···+ +... 10n avec xn ∈ {0,1,...,9} pour tout n. C’est le développement décimal de x et on écrit encore x = 0,x1x2...xn.... On convient en général que ce développement décimal ne finit pas par une infinité de 9, c’est-à-dire qu’on écrit x = 0.3780000 ou plus succinctement x = 0.378, plutôt que x = 0.37799999... . On raisonne alors pas l’absurde. Si on suppose [0,1[ dénombrable, il existe une suite (un)n≥1 telle que [0,1[= (un)n≥1. Chaque terme un admet un développement décimal, que l’on convient d’écrire comme suit : xn un = 0,u 1 nu 2 n...u n n.... ∈Æ Vient alors la ruse diabolique de Cantor, connue sous le nom de procédé diagonal : en considérant le nombre x = 0,x1x2...xn... pour lequel : 0 si un n = 0 ∀n = 1 si un n = 0 Le réel x est encore clairement dans [0,1[, or il est différent de chaque un puisque par construction il en diffère au moins par une décimale (xn = u n n pour tout n). On a donc une contradiction, ce qui signifie que l’hypothèse de départ était absurde : [0,1[ n’est pas dénombrable. Exercice 1.18 (L’oracle d’Oberhausen) 1. Que ce soit pour un match de poule ou avec élimination directe, le poulpe se pose sur l’un des deux récipients et ne peut donc pronostiquer un match nul. Pour un match de poule, en notant S (comme Succès), A, B et N les événements correspondant respectivement à un pronostic correct, la victoire de l’équipe A, la victoire de l’équipe B et un match nul, alors la formule des probabilités totales donne : È(S) =È(S|A)È(A) +È(S|B)È(B)+È(S|N)È(N). Probabilités Arnaud Guyader - Rennes 2 p

1.5. Corrigés 39<br />

q<br />

Figure 1.9 – Une façon de parcourir l’ensemble des couples (p,q) ∈ {(0,0)}∪Æ×Æ∗ .<br />

3. Pour montrer queÊn’est pas dénombrable, il suffit de prouver que l’ensemble [0,1[ ne l’est<br />

pas. Pour cela, commençons par rappeler que tout nombre réel x de l’intervalle [0,1[ s’écrit<br />

de façon unique sous la forme :<br />

x =<br />

+∞<br />

n=1<br />

xn10 −n = x1 x2<br />

+<br />

10 100<br />

xn<br />

+···+ +...<br />

10n avec xn ∈ {0,1,...,9} pour tout n. C’est le développement décimal de x et on écrit encore<br />

x = 0,x1x2...xn.... On convient en général que ce développement décimal ne finit pas<br />

par une infinité de 9, c’est-à-dire qu’on écrit x = 0.3780000 ou plus succinctement x =<br />

0.378, plutôt que x = 0.37799999... . On raisonne alors pas l’absurde. Si on suppose [0,1[<br />

dénombrable, il existe une suite (un)n≥1 telle que [0,1[= (un)n≥1. Chaque terme un admet<br />

un développement décimal, que l’on convient d’écrire comme suit :<br />

xn<br />

un = 0,u 1 nu 2 n...u n n....<br />

∈Æ Vient alors la ruse diabolique de Cantor, connue sous le nom de procédé diagonal : en<br />

considérant le nombre x = 0,x1x2...xn... pour lequel :<br />

<br />

0 si un n = 0<br />

∀n =<br />

1 si un n = 0<br />

Le réel x est encore clairement dans [0,1[, or il est différent de chaque un puisque par<br />

construction il en diffère au moins par une décimale (xn = u n n pour tout n). On a donc<br />

une contradiction, ce qui signifie que l’hypothèse de départ était absurde : [0,1[ n’est pas<br />

dénombrable.<br />

Exercice 1.18 (L’oracle d’Oberhausen)<br />

1. Que ce soit pour un match de poule ou avec élimination directe, le poulpe se pose sur l’un<br />

des deux récipients et ne peut donc pronostiquer un match nul. Pour un match de poule,<br />

en notant S (comme Succès), A, B et N les événements correspondant respectivement à un<br />

pronostic correct, la victoire de l’équipe A, la victoire de l’équipe B et un match nul, alors<br />

la formule des probabilités totales donne :<br />

È(S) =È(S|A)È(A) +È(S|B)È(B)+È(S|N)È(N).<br />

<strong>Probabilités</strong> Arnaud Guyader - <strong>Rennes</strong> 2<br />

p

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!