Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2
Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2 Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2
16 Chapitre 1. Espaces probabilisés 1. Soit A et B deux événements. Montrer que la probabilité qu’un seul des deux événements se réalise estÈ(A)+È(B)−2È(A∩B). 2. Soit A et B deux événements tels queÈ(A) = 0,9 etÈ(B) = 0,8. (a) Grâce (par exemple) à l’additivité forte, montrer queÈ(A∩B) ≥ 0,7. (b) Supposons qu’on tire un nombre entier au hasard dans l’ensemble Ω = {1,...,10}. Donner un exemple d’événements A et B tels queÈ(A) = 0,9,È(B) = 0,8 etÈ(A ∩ B) = 0,7. (c) Que vaut au maximumÈ(A∩B)? De façon générale, quand a-t-on égalité? En reprenant l’exemple de tirage équiprobable entre 1 et 10, donner un exemple où il y a égalité. 3. Généralisation : soit A1,...,An des événements, utiliser la sous-σ-additivité et le passage au complémentaire pour prouver l’inégalité suivante : n È(A1 ∩···∩An) ≥ i=1È(Ai)−(n−1). Que vaut au maximumÈ(A1 ∩···∩An)? Dans quel(s) cas ce maximum est-il atteint? Exercice 1.13 (Alea jacta est) 1. On jette 2 dés équilibrés simultanément. Donner, pour tout i ∈ {2,...,12}, la probabilité que la somme des résultats fasse i. 2. On répète maintenant l’expérience précédente jusqu’à ce qu’une somme de 5 ou 7 apparaisse. On désigne par En l’événement : “Une somme de 5 apparaît au n-ème double jet et sur les (n−1) premiers coups ni la somme de 5 ni celle de 7 n’est apparue.” (a) CalculerÈ(En). (b) Soit E : “Une somme de 5 apparaît au bout d’un certain nombre de lancers et sur les lancers précédents ni la somme de 5 ni celle de 7 n’est apparue.” Décrire E en fonction des En et en déduireÈ(E). Exercice 1.14 (Application de la sous-σ-additivité) Soit (Ω,F,È) un espace probabilisé. Soit A1,...,An des événements de F tels que : n Ai = Ω. i=1 Grâce à la sous-σ-additivité, montrer que l’un au moins des événements Ai est de probabilité supérieure ou égale à 1 n . Exercice 1.15 (Limites supérieures et inférieures d’ensembles) Soit (An)n≥0 une suite de parties d’un ensemble Ω. On appelle limite supérieure des An et on note limAn, ou limsup nAn, l’ensemble des éléments de Ω qui appartiennent à une infinité de An. On appelle limite inférieure des An et on note limAn, ou liminfnAn l’ensemble des éléments de Ω qui appartiennent à tous les An sauf à un nombre fini d’entre eux. 1. Soit A et B deux parties de Ω et la suite (An) définie par A0 = A2 = ··· = A et A1 = A3 = ··· = B. Déterminer les limites sup et inf des An. 2. Ecrire les définitions de limAn et limAn à l’aide des quantificateurs logiques ∃ et ∀. Les traduire en termes ensemblistes à l’aide des symboles ∪ et ∩. 3. Déterminer limAn et limAn dans les situations suivantes : (a) An =]−∞,n] avec n ≥ 0; Arnaud Guyader - Rennes 2 Probabilités
1.4. Exercices 17 (b) An =]−∞,−n] avec n ≥ 0; (c) An =]−1/n,1/n[ avec n > 0; (d) An =]−∞,an], pour n ≥ 1, avec : a2p+1 = −1−1/(2p+1) ∀p ≥ 0 a2p = 1+1/(2p) ∀p > 0 Exercice 1.16 (Lemme de Borel-Cantelli) Soit (Ω,F,È) un espace probabilisé. Soit (An)n≥0 une suite d’éléments de F et A = limAn. 1. Par la caractérisation ensembliste de la limite sup, dire pourquoi A appartient à F. 2. Considérons la suite d’ensembles Dn = +∞ k=nAk. Montrer qu’elle est décroissante. 3. On suppose que +∞ n=0È(An) < +∞. Via la sous-σ-additivité, montrer quelimn→+∞È(Dn) = 0. 4. Grâce à la continuité monotone décroissante, en déduire queÈ(A) = 0. Traduire ce résultat concrètement. Remarque : Réciproquement, on montre que si les An sont des événements deux à deux indépendants et si +∞ n=0È(An) = +∞, alorsÈ(limAn) = 1. Exercice 1.17 (Ensembles dénombrables) On dit que E est dénombrable s’il est en bijection avecÆ. Concrètement, E est dénombrable si on peut numéroter tous ses éléments, i.e. écrire E = (u0,u1,...,un,...). Pour montrer qu’un ensemble est dénombrable, il suffit de pouvoir indiquer un procédé de numérotage qui n’oublie aucun élément de E. On parle de “au plus dénombrable” pour dire “fini ou dénombrable”. 1. Montrer que l’ensembledes entiers relatifs est dénombrable. 2. Montrer que l’ensembleÉdes nombres rationnels est dénombrable. 3. Montrer queÊn’est pas dénombrable (procédé diagonal de Cantor). Exercice 1.18 (L’oracle d’Oberhausen) Lors de la Coupe du Monde de football 2010, avant chacune des 7 rencontres de l’équipe allemande (3 matchs de poule, huitième, quart, demi et “petite finale”) ainsi qu’avant la finale (Espagne contre Pays-Bas), Paul le Poulpe avait le choix entre 2 récipients contenant sa nourriture préférée, chacun à l’effigie de l’un des deux adversaires. Le pronostic correspondait au choix du récipient où l’animal allait se nourrir. Il se trouve que les 8 pronostics se sont avérés exacts. 1. Quelle est la probabilité d’un pronostic correct pour un match de poule? Et pour un match avec élimination directe? 2. En déduire la probabilité qu’avait Paul le Poulpe de “tomber juste” sur l’ensemble des rencontres ? Exercice 1.19 (Le poulpe démasqué) La probabilité de gagner le gros lot au Loto est notée p (environ une chance sur 19 millions). 1. Quelle est la probabilité qu’aucune des N personnes jouant au Loto pour un tirage donné ne remporte le gros lot? 2. En déduire le nombre de joueurs nécessaires pour qu’il y ait au moins une chance sur deux que le gros lot soit remporté. 3. Combien de “poulpes” (ou autres pronostiqueurs farfelus) étaient nécessaires pour qu’avec une probabilité supérieure à 90%, l’un au moins pronostique les 8 bons résultats ? Probabilités Arnaud Guyader - Rennes 2
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1.4. Exercices 17<br />
(b) An =]−∞,−n] avec n ≥ 0;<br />
(c) An =]−1/n,1/n[ avec n > 0;<br />
(d) An =]−∞,an], pour n ≥ 1, avec :<br />
a2p+1 = −1−1/(2p+1) ∀p ≥ 0<br />
a2p = 1+1/(2p) ∀p > 0<br />
Exercice 1.16 (Lemme de Borel-Cantelli)<br />
Soit (Ω,F,È) un espace probabilisé. Soit (An)n≥0 une suite d’éléments de F et A = limAn.<br />
1. Par la caractérisation ensembliste de la limite sup, dire pourquoi A appartient à F.<br />
2. Considérons la suite d’ensembles Dn = +∞<br />
k=nAk. Montrer qu’elle est décroissante.<br />
3. On suppose que +∞<br />
n=0È(An) < +∞. Via la sous-σ-additivité, montrer quelimn→+∞È(Dn) =<br />
0.<br />
4. Grâce à la continuité monotone décroissante, en déduire queÈ(A) = 0. Traduire ce résultat<br />
concrètement.<br />
Remarque : Réciproquement, on montre que si les An sont des événements deux à deux<br />
indépendants et si +∞<br />
n=0È(An) = +∞, alorsÈ(limAn) = 1.<br />
Exercice 1.17 (Ensembles dénombrables)<br />
On dit que E est dénombrable s’il est en bijection avecÆ. Concrètement, E est dénombrable<br />
si on peut numéroter tous ses éléments, i.e. écrire E = (u0,u1,...,un,...). Pour montrer qu’un<br />
ensemble est dénombrable, il suffit de pouvoir indiquer un procédé de numérotage qui n’oublie<br />
aucun élément de E. On parle de “au plus dénombrable” pour dire “fini ou dénombrable”.<br />
1. Montrer que l’ensembledes entiers relatifs est dénombrable.<br />
2. Montrer que l’ensembleÉdes nombres rationnels est dénombrable.<br />
3. Montrer queÊn’est pas dénombrable (procédé diagonal de Cantor).<br />
Exercice 1.18 (L’oracle d’Oberhausen)<br />
Lors de la Coupe du Monde de football 2010, avant chacune des 7 rencontres de l’équipe allemande<br />
(3 matchs de poule, huitième, quart, demi et “petite finale”) ainsi qu’avant la finale (Espagne contre<br />
Pays-Bas), Paul le Poulpe avait le choix entre 2 récipients contenant sa nourriture préférée, chacun<br />
à l’effigie de l’un des deux adversaires. Le pronostic correspondait au choix du récipient où l’animal<br />
allait se nourrir. Il se trouve que les 8 pronostics se sont avérés exacts.<br />
1. Quelle est la probabilité d’un pronostic correct pour un match de poule? Et pour un match<br />
avec élimination directe?<br />
2. En déduire la probabilité qu’avait Paul le Poulpe de “tomber juste” sur l’ensemble des rencontres<br />
?<br />
Exercice 1.19 (Le poulpe démasqué)<br />
La probabilité de gagner le gros lot au Loto est notée p (environ une chance sur 19 millions).<br />
1. Quelle est la probabilité qu’aucune des N personnes jouant au Loto pour un tirage donné ne<br />
remporte le gros lot?<br />
2. En déduire le nombre de joueurs nécessaires pour qu’il y ait au moins une chance sur deux<br />
que le gros lot soit remporté.<br />
3. Combien de “poulpes” (ou autres pronostiqueurs farfelus) étaient nécessaires pour qu’avec<br />
une probabilité supérieure à 90%, l’un au moins pronostique les 8 bons résultats ?<br />
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