Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2
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118 Chapitre 3. Variables aléatoires à densité<br />
1. Loi uniforme : dans le cas où f = [0,1], un petit calcul donne<br />
⎧<br />
⎨ 0 si x ≤ 0<br />
F(x) = x si 0 ≤ x ≤ 1<br />
⎩<br />
1 si x ≥ 1<br />
2. Loi exponentielle : si f(x) = e −x {x≥0}, on a (voir aussi figure 3.1 à droite)<br />
F(x) =<br />
0 si x ≤ 0<br />
1−e −x si x ≥ 0<br />
On retrouve sur ces exemples les propriétés vues dans le cas discret, et même mieux : monotonie,<br />
limites en ±∞, continuité (et non plus simplement continuité à droite). Elles sont en fait toujours<br />
vraies.<br />
Propriétés 3.1 (Propriétés d’une fonction de répartition)<br />
Soit X une variable aléatoire absolument continue, de densité f. Sa fonction de répartition F a<br />
les propriétés suivantes :<br />
1. F est croissante;<br />
2. limx→−∞F(x) = 0, limx→+∞F(x) = 1;<br />
3. F est continue surÊ.<br />
Preuve. Les deux premiers points se prouvent comme dans le cas discret. La continuité à droite<br />
se montre aussi comme dans le cas discret, il reste donc simplement à montrer la continuité à<br />
gauche en tout point. Soit donc x0 réel fixé. Puisque F est croissante surÊ, elle admet une limite<br />
à gauche en x0, notée F(x − 0 ) et qui vérifie donc F(x− 0 ) = limn→+∞F(x0 − 1/n). Nous voulons<br />
maintenant prouver que F(x − 0 ) = F(x0), ou de façon équivalente que limn→+∞F(x0 − 1/n) =<br />
F(x0). Supposons pour simplifier que f est continue par morce<strong>aux</strong>, alors f est bornée au voisinage<br />
de x0, disons par M, d’où :<br />
<br />
<br />
<br />
|F(x0)−F(x0 −1/n)| = <br />
<br />
x0<br />
x0−1/n<br />
<br />
<br />
<br />
f(x)dx<br />
≤<br />
x0<br />
x0−1/n<br />
|f(x)|dx,<br />
ce qui donne :<br />
x0<br />
|F(x0)−F(x0 −1/n)| ≤ Mdx =<br />
x0−1/n<br />
M<br />
n −−−−→<br />
n→+∞ 0,<br />
∈Ê<br />
et la continuité à gauche est prouvée. Ainsi F est bien continue surÊ.<br />
<br />
Quid des sauts de F ? Nous avions vu dans le cas discret que :<br />
∀x È(X = x) = F(x)−F(x − ).<br />
Cette relation est encore vraie, mais devient une tautologie, puisqu’elle ne dit rien de plus que 0=0.<br />
L’intérêt était pourtant de voir le lien entre la loi de X et sa fonction de répartition. Le résultat<br />
suivant rétablit ce lien.<br />
Proposition 3.1 (Lien entre fonction de répartition et densité)<br />
Soit X une variable aléatoire absolument continue, de densité f et de fonction de répartition F.<br />
Alors en tout point où f est continue, F est dérivable et on a F ′ (x) = f(x).<br />
Arnaud Guyader - <strong>Rennes</strong> 2 <strong>Probabilités</strong>