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Introduction aux Probabilités - Université Rennes 2

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116 Chapitre 3. Variables aléatoires à densité<br />

cas où X prend ses valeurs dansÊtout entier (ou dans un intervalle deÊ), on ne veut plus se<br />

restreindre à des événements de la forme “X prend la valeur x” comme dans le cas discret, car<br />

ceux-ci seront généralement de probabilité nulle, donc sans grand intérêt. Le fait de supposer qu’on<br />

va pouvoir calculer la probabilité de n’importe quel intervalle est bien plus pertinent, car à eux<br />

seuls les intervalles engendrent une famille très riche de sous-ensembles deÊ, connue sous le nom<br />

de tribu borélienne.<br />

Comme dans le cas discret, la notion de variable aléatoire est stable par toutes les opérations<br />

classiques sur les fonctions : la combinaison linéaire, le produit, le minimum, le maximum de deux<br />

variables aléatoires X et Y sont encore des variables aléatoires.<br />

Outre le cas discret, un cas confortable de variable aléatoire à valeurs dansÊest celui de variable<br />

admettant une densité. Dans toute la suite, on restera volontairement évasif quant <strong>aux</strong> hypothèses<br />

précises sur cette densité, le bon cadre pour toutes ces notions étant celui de l’intégrale de Lebesgue,<br />

qui ne sera vu qu’en troisième année. Pour fixer les idées, on pourra par exemple se dire<br />

que f est continue par morce<strong>aux</strong> surÊ, ce qui sera le cas dans la plupart des exemples.<br />

Définition 3.2 (Variable à densité)<br />

Soit X une variable aléatoire à valeurs dansÊ. On dit que X est à densité, ou absolument continue,<br />

s’il existe une fonction f :Ê→Êvérifiant :<br />

1. f ≥ 0,<br />

2. +∞<br />

−∞ f(x)dx = 1,<br />

et telle que pour tout intervalle I deÊ:<br />

<br />

È(X ∈ I) =<br />

Dans ce cas, f est appelée densité de X.<br />

I<br />

f(x)dx.<br />

Remarque. Notons d’emblée que si X admet une densité, alors la probabilité qu’elle prenne une<br />

valeur donnée x0 est nulle puisque :<br />

È(X = x0) =È(X ∈ [x0,x0]) =<br />

x0<br />

x0<br />

f(x)dx = 0.<br />

Interprétation. Bien que f(x0) soit positif pour tout x0, f(x0) n’est pas une probabilité : on<br />

peut en particulier avoir f(x0) > 1! Il n’empêche que si [x0−δ/2,x0+δ/2] est un “petit” intervalle<br />

centré en x0, la probabilité de tomber dans cet intervalle est :<br />

È(X ∈ [x0 −δ/2,x0 +δ/2]) =<br />

x0+δ/2<br />

x0−δ/2<br />

f(x)dx ≈ δf(x0).<br />

Autrement dit, à largeur d’intervalle δ fixée, X a d’autant plus de chances de tomber dans un<br />

intervalle centré en x0 que f(x0) est grand. Pratiquement, imaginons qu’on représente un très<br />

grand nombre de réalisations X1 = x1,...,Xn = xn tirées indépendamment suivant la même loi<br />

que X : la densité des Xi sera alors la plus élevée là où f prend ses plus grandes valeurs.<br />

Exemples :<br />

1. Loi uniforme : conformément à ce qui vient d’être dit, une variable X se répartissant de façon<br />

uniforme dans le segment [0,1] est définie par la densité f = [0,1], c’est-à-dire f(x) = 1 si<br />

x ∈ [0,1] et f(x) = 0 sinon. On a bien d’une part f ≥ 0 et d’autre part :<br />

+∞<br />

−∞<br />

f(x)dx =<br />

1<br />

0<br />

1dx = 1.<br />

Arnaud Guyader - <strong>Rennes</strong> 2 <strong>Probabilités</strong>

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