LIVRE 2005 - page rieuse - Free

les conditions du coup d'Etat militaire de
septembre 1980. […] On le voit également
en compagnie de Stephano Della
Chiae, de la branche italienne de Gladio,
au cours d'un périple en Amérique latine,
et à Miami en septembre 1982.
[Alors qu'il est] réfugié en France, […]
l'Etat turc […] le charge d'une série d'attentats
contre les intérêts arméniens et
contre l'Asala - dont le plasticage du
monument arménien d'Alfortville, le 3
mai 1984, et l'attentat contre l'activiste
Ara Toronian. » [3]
Anciens sont les liens « entre les Loups
gris et les forces antiguérilla du gouvernement
ainsi que [ceux] très étroits entre
ces dernières et la CIA. » [2] Déjà, dans
les années 70, « les Loups gris opéraient
[… sous] la protection de l'Organisation
de la contre-guérilla, une section du
département des opérations spéciales de
l'armée turque. Ce département - installé
dans le bâtiment de la mission d'assistance
militaire américaine à Ankara -
recevait des fonds et bénéficiait d'entraînement
de conseillers américains. Il
s'agissait de créer des escadrons clandestins,
formés de civils supposés rester
en retrait et mener des actes de sabotage
dans l'hypothèse d'une invasion
soviétique, sur le modèle répandu dans
tous les pays de l'OTAN. Mais, en fait,
ces agents se concentrèrent sur des
cibles intérieures. […] Ces unités paramilitaires
clandestines étaient chargées de
la traque et de la torture de l'extrême
gauche [4]. […] Les Loups gris furent
ainsi à l'origine d'une partie de la violence
politique qui culmina par le coup
d'Etat militaire de 1980. ». [2]
« Abdullah Çatli entretenait également
des liens étroits avec la Mafia turque de
la drogue. […] [D’importantes livraisons]
d'armes de haute précision de l'OTAN
passaient en contrebande d'Europe de
l'Ouest vers le Proche-Orient […] en
échange de cargaisons d'héroïne qui,
avec l'aide des Loups gris et d'autres trafiquants,
pénétraient ensuite en Italie du
Nord, où elles étaient récupérées par
des hommes de main de la Mafia, puis
envoyées en Amérique du Nord.
[…] Kintex, une entreprise d'Etat d'import-export,
basée à Sofia et spécialisée
dans le commerce des armes, jouait un
rôle primordial. Elle était truffée d'espions
bulgares et soviétiques, […mais]
les services de renseignement occidentaux
misaient également sur Kintex ; la
CIA utilisa cette entreprise pour acheminer
des armes aux "contras" du
Nicaragua. » [2] [Voir « Pour la drogue
donc contre ! », p. 144]
« La MIT [Organisation nationale du renseignement]
rémunérant [Abdullah Çatli]
en héroïne, c'est pour trafic de stupéfiants
qu’il est arrêté, le 24 octobre
1984, à Paris. Condamné à sept ans de
prison, il est remis, en 1988, à la Suisse,
qui voulait également le juger pour trafic
d'héroïne. Malgré une nouvelle peine
de sept ans de prison, il parvient à s'évader
en mars 1990, grâce à de mystérieuses
complicités. De retour en
Turquie, il est recruté par la police pour
des "missions spéciales" - à l'époque, il
est officiellement toujours recherché par
la justice turque pour meurtres et passible
de la peine de mort » [3].
« En échange de la coopération
d'Ankara durant la [première] guerre du
Golfe, Washington fermait les yeux sur
les bombardements de l'aviation turque
contre les bases kurdes en territoire irakien.
De même, les escadrons de la mort
antikurdes purent assassiner en toute
impunité plus d'un millier de civils dans
le sud-est de la Turquie. Des violations
évidentes des droits de l'homme perpétrées
par les forces de sécurité turques
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