LIVRE 2005 - page rieuse - Free

devait lancer un appel qui aurait
conduit à l’émeute et à la révolte, et [...]
nous avons agi préventivement.” [8] [...]
En fait, la rapidité du putsch n’a permis
aucune résistance. [...]
Tous les ordres étaient donnés verbalement
et seul le groupe de direction centrale
disposait d’un sceau pour d’éventuelles
directives écrites. Il n’en reste
aucune trace. La terreur blanche s’est
donc abattue [...]. La guerre civile va
durer plus de trois ans. La gauche et la
Résistance voient leurs militants massacrés,
emprisonnés et contraints à l’exil.
La répression fera plus de 50 000
morts ; 80 000 personnes, presque 1 %
de la population, seront internées dans
des camps, 60 000 autres prendront le
chemin de l’exil ». [9] Une réussite :
« George Papadopoulos, grand admirateur
des colonels de l’O.A.S. est tout simplement
le premier agent régulier de la
C.I.A. a être devenu un chef d’Etat européen.
» [10] Ainsi, le « plan Prométhée [a
mis] au pouvoir les hommes du GLADIO
grec alors que la guerre froide est terminée.
» [11]
[1] : (Kedros, in Le Monde, 25/4/1966)
[2] : (Frédéric Laurent, « L'Orchestre noir », Stock, 4/1978,
p. 228)
[3] : (Agnès Bozon-Verduraz, Télérama, 9/4/2003, à propos
de la rediffusion sur France 3, le 16/4/2003, du documentaire
de Robert Manthoulis, « La Dictature des colonels
grecs », 1998)
[4] : (Frédéric Laurent, op. cit., p. 221, n. 1)
[5] : (J.-F. Brozzu Gentile, « L'Affaire Gladio », Albin Michel,
3/1994, p. 178)
[6] : (The New York Times, 3/5/1967)
[7] : (Frédéric Laurent, op. cit., pp. 240-241)
[8] : (Le Monde, 25/4/1967)
[9] : (Frédéric Laurent, op. cit., pp. 217-221, 229)
[10] : (Frédéric Laurent, op. cit., p. 239)
[11] : (Roger Faligot et Rémi Kauffer, « Les Maîtres-espions.
Histoire du renseignement. Tome 2. De la guerre froide à
nos jours. » (Préface d’Alexandre de Marenches), Robert
Laffont, 4/1994,
pp. 59-60)
Label Europe 98
On ne sait pas tout. « Le rôle exact
des réseaux du GLADIO turc dans
les coups d’Etat militaires de 1971
puis de 1980 n’a jamais été tiré au
clair. » [1] Parfois, des éléments émergent
dans les actualités.
Pour en savoir un peu sur les coulisses, il
fallut « un accident de voiture survenu le
3 novembre 1996, […près de Susurluk,
à 150 kilomètres] d'Istanbul. De l'épave
[…] on a dégagé les corps de Huseyin
Kocadag, un haut responsable de la police
qui commandait des unités antiguérilla,
Abdullah Çatli, un homme en fuite,
recherché pour trafic de drogue et
meurtre, et sa compagne, […]. Le quatrième
passager a survécu : M. Sedat
Bucak, un chef de guerre kurde, dont la
milice était financée par le gouvernement
turc pour lutter contre la guérilla
du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK). […] Quand il devint évident
qu'Abdullah Çatli était de mèche avec la
police, et non traité comme un malfaiteur,
le ministre de l'intérieur dut démissionner
et plusieurs hauts responsables
[…] furent suspendus de leurs fonctions.
Abdullah Çatli […] connu pour être une
figure de premier plan des Loups gris,
une organisation terroriste et néofasciste,
née à la fin des années 60 [… avait
du en 1978] plonger dans la clandestinité,
quand il se retrouva mêlé au meurtre
de sept [personnes.] » [2] « Considéré
comme l'un des exécutants majeurs des
basses œuvres de la branche turque de
l'organisation Gladio […, ] Çatli avait
[…] joué un rôle de premier plan dans
les évènements sanglants des années
1976 à 1980, lesquels avaient préparé