LIVRE 2005 - page rieuse - Free

Alors qu’il était chef de service de renseignement
« opérationnel de la
Wehrmacht sur le front russe [... et
malgré] les réticences des doctrinaires,
il s’efforça d’utiliser contre l’URSS les
nationalismes, régionalismes, particularismes
locaux ou religieux bridés par le
régime stalinien. Infatigable, il inventait
avec ses collaborateurs de nouvelles
techniques de reconnaissance en
profondeur, d’interrogatoire, d’exploitation
et d’archivage des informations,
de manipulation. » [1]
« À la capitulation de l'Axe, l'opération
[d’identification et de recrutement des
stay-behind] fut étendue à l'Allemagne
elle-même jusqu'à retourner le général
Reinhard Gehlen, ex-chef du service
secret de la Wehrmacht sur le front de
l'Est. » [2] « Ex-nazi, Gehlen, qui appartenait
à l’Abwehr (services secrets militaires)
de l’amiral Canaris, s’est rendu en
1945 aux Américains avec toutes les
archives du service. » [3]
« Après dix mois de "traitement" aux
États-Unis par Frank G. Wisner, Gehlen
fut amnistié et se vit confier [en 1946] la
création et la direction du [...] service
secret de l'Allemagne fédérale [4] [équivalent
de la DGSE française]. L'opération
fut planifiée par [Allen] Dulles [Voir
« Sied à ravir », p. 571], alors chef de
poste de l'OSS à Berne. Il s'appuya sur
les contacts informels qu'il avait eus,
depuis la mi-1942, avec deux tendances
du parti nazi en vue de conclure une
paix séparée. En violation de la Charte
de l'Atlantique, l'OSS prit contact avec
des dignitaires du Reich et de la
Collaboration pour négocier une paix
séparée USA-Allemagne et une alliance
contre l'URSS. Il s'agissait en quelque
sorte de renverser la logique cynique du
pacte soviéto-germanique. [...]
En 1942-43, [Allen] Dulles [avait] notamment
reçu en Suisse André Bettencourt
[L’Oréal], Pierre Guilhain de Bénouville
et François Mitterrand. » [2] [Voir
« Cagoule. L’art », p. 32] Tout naturelle-
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