LIVRE 2005 - page rieuse - Free

pour enfin le revendre, avec de très
importants bénéfices (le score étant
caché en Suisse), à encore ce même
Etat. Comme même les voix du P.C.I. ont
servi au Parlement pour adopter l'absence
d'impôts sur le holding Enimont,
Craxi, ex-premier ministre italien socialiste,
s'est certes reconnu coupable de
complicité... mais comme l'ensemble des
dirigeants politiques de son pays. [2]
« Depuis les attentats du 14 mai [1993]
via Fauro à Rome et du 27 mai [1993] à
Florence, l'enquête piétine. [...] Une première
tête est cependant tombée : celle
du chef des services secrets civils (SISDE),
le préfet Angelo Finocchiaro, qui a remis
sa démission [...]. Des agents des services
secrets [du SISDE] ont collaboré
avec la loge P2 de Licio Gelli, ou le
réseau Gladio, certains ont même été
mêlés à l'attentat contre la gare de
Bologne en 1980, et ont été condamnés
pour avoir délibérément brouillé les
pistes durant l'enquête. » [3] On a donc
du changer le fusible.
[1] : (« L'Italie s'interroge », Le Monde, 30/7/1993, p. 1)
[2] : (D’après Libération, 20/4/1994)
[3] : (Marie-Claude Decamps, « Italie : après les attentats
de Rome et de Milan », Le Monde, 30/7/1993, p. 3)
Honorable Berlusconi. « C'est le
premier Italien du classement
mondial [des fortunes], 29 e de la
liste [des fortunes personnelles dans le
monde en 2001], avec 10,3 milliards de
dollars. » [1] « Mais au fait comment a-til
fait pour faire fortune, le richissime
Silvio Berlusconi ? [...] Qui se cachait derrière
les mystérieuses sociétés financières
suisses administrées par un avocat de
Lugano, Renzo Rezzonico, qui ont
apporté les fonds au futur Cavaliere ? A
cette question Silvio Berlusconi n'a
jamais apporté une réponse claire. » [2]
En tous cas, la « prospérité de ses sociétés
est [...] due en partie à ses appuis
politiques (depuis les "décrets
Berlusconi" édictés par Bettino Craxi
pour permettre à ses chaînes de télévision
de recommencer à diffuser quand
les magistrats de première instance les
ont déclarées hors la loi et fait brouiller,
jusqu’à la "loi Mammi", faites sur mesure
pour Fininvest), et en partie aux bénéfices
fiscaux qu’il s’est octroyés grâce à
une loi approuvée par son propre gouvernement.
[... Le] principal financier (à
fonds perdus) de Mediaset est l’Etat italien.
Alors que les citoyens [...] payaient
leurs impôts [...] pour assainir les
finances publiques dans les années
1994-95, Berlusconi déclarait des pertes
fiscales de 135 [... milliards de] lires et
prélevait dans le même temps des profits
pour lesquels Mediaset avait bénéficié
d’une aide fiscale de 181 [... milliards de]
lires. [...] Il a toujours affirmé que ses
sociétés n’ont jamais reçu un sou de
l’Etat, ce qui est faux. Chaque fois qu’il a
été mis en examen, il a crié au complot,
et son empire médiatique a déchaîné un
bombardement sans précédent contre la
magistrature, alors qu’en général les
autres industriels ont gardé le silence.
Mais il a surtout été chef du gouvernement,
et il l’est redevenu. Ce qui fait de
lui un personnage unique dans le
monde des chefs d’entreprise. Pas seulement
en Italie, partout ailleurs. » [3]
Berlusconi, El Cavaliere (comme on surnommait
Mussolini auparavant), est un
modèle de prince de notre temps. C’est
bien un exemple à suivre quand
« Berlusconi fait le contraire de ce qu'il
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