LIVRE 2005 - page rieuse - Free

comme le fondateur du réseau Gladio
en Italie], avec Giulio Andreotti [...]
ministre de la Défense, qui empêchent
les militaires de passer à l'action. [... Ces]
deux personnalités qui sont au cœur
même du dispositif Gladio [... le firent
car] au même moment, eut lieu l'épisode
de "l'impeachment" de Nixon.
L'administration américaine ne souhaitait
pas être directement confrontée à la
responsabilité d'un coup d'Etat en
Europe alors que [...] la droite républicaine
américaine est submergée par le
scandale du Watergate. Le président
Nixon est contraint à quitter le pouvoir.
Brusquement, pendant cette affaire, la
politique extérieure des USA subit un
important changement. C'est en effet à
ce même moment que les régimes fascistes
européens, privés de l'appui de
leur riche bienfaiteur, se décomposent
[...] : la Grèce des colonels, l'Espagne du
Caudillo, le Portugal de Salazar. Avec la
"disparition" de leur base portugaise, les
fascistes européens perdent aussi une des
structures les plus performantes de l'internationale
noire [...] Aginter Press. [...]
D'autre part, les stratèges de l'Otan
avaient compris que le seul fait [… que
l'on sache] qu'ils pouvaient activer un
coup d'Etat, à tout moment, constituait
déjà une dissuasion suffisante [... pour
empêcher] les forces politiques de
gauche d'assumer avec courage l'idée
même d'envisager une alternance possible.
» [2] On change alors de stratégie
et « l’échec du complot Sogno marque
soudain l’arrêt de conjurations sanglantes
qui durent depuis dix ans. Après
1974, l’Italie connaîtra certes encore des
attentats, mais elle ne connaîtra plus de
tentative de coup d’Etat comparable [...].
Au mois de mai 1974, le référendum sur
le divorce a marqué un tournant très
important [...]. Se prononçant à plus de
60 % en faveur de la législation du divorce,
les Italiens ont porté un coup sévère à
la démocratie chrétienne qui avait investi
d’énormes moyens dans sa campagne en
faveur du "non". Cette défaite idéologique
de la démocratie chrétienne sera
d’ailleurs sanctionnée dès l’année suivante
aux élections régionales par une très
forte poussée du parti communiste, qui
passera de 27 % à plus de 33 %.
Les résultats du référendum ont convaincu
une partie importante de la droite et
du patronat qu’il est désormais inévitable
pour la démocratie chrétienne de
passer un accord avec le parti communiste
si elle veut continuer à diriger le
pays. C’est effectivement ce qui se passera
au lendemain des élections de 1976
avec le "compromis historique" rampant
entre la démocratie chrétienne et le parti
communiste. L’homme de cette alliance
tactique contre nature [Voir « Vodka-
Cola » p. 558] est l’ancien ministre de la
défense Giulio Andreotti. Celui-là même
qui, à la fin du printemps 1974, a choisi
de révéler le rôle des services secrets italiens
dans les complots de la stratégie de
la tension [...]. Pour l’homme du Vatican
et des Américains qu’est Andreotti, c’était
une volte-face. [...]
C’est au lendemain du coup d’Etat qui a
renversé Salvador Allende au Chili que le
secrétaire général du parti communiste
le plus puissant d’Europe occidentale a
proposé aux représentants de la bourgeoisie
un "compromis historique" de
gouvernement. Sous prétexte qu’il est
impossible pour un parti de gauche de
gérer un pays avec l’appui de seulement
51 % de la population. Faut-il chercher
plus loin la preuve du succès de la stratégie
de la tension ? » [4]
[1] : (Frédéric Laurent, « L'orchestre noir », Stock, 4/1978,
p. 280)
[2] : (Enrico Porsia, « Le réseau Gladio et la démocratie
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