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En 1973, « l’ombre du prince noir
Valério Borghese assombrit [...]
une nouvelle affaire qui commence
avec la découverte par la police italienne,
de documents inquiétants, frappant
d’un sceau reproduisant l’aigle et le faisceau,
symbole d’une organisation mystérieuse,
[la Rose des Vents] la Rosa dei
ventigiunta, esecutiva riscossa sociale
italiana. Ces documents rassemblent les
éléments d’un coup d’Etat prévu pour le
début de l’année 1974, vraisemblablement
élaboré en 1972 au sein du Fronte
Nazionale du prince Borghese. Ils résument
clairement dix années de complot
politico-militaire en Italie, depuis les fondements
"intellectuels" du Parco dei
Principi et la conspiration De Lorenzo de
1964 :
"Phase I : financement de l’opération grâce
à l’appui d’industriels d’extrême droite, à
des hold-up et à des enlèvements.
Phase II : application de la stratégie de la
tension et exécution d’attentats sanglants
dans toute la péninsule. Ces
attentats sont attribués indifféremment à
l’extrême gauche et à l’extrême droite.
Création d’un état de psychose dans la
population.
Phase III : offensive contre les organisa-
Label Europe 72
tions de gauche, assassinats de leurs dirigeants,
guerre civile.
Phase IV : intervention de l’armée. Les
officiers et les soldats putschistes se joignent
à l’extrême droite et neutralisent
les militaires démocrates, dont la liste a
été établie à l’avance.
Phase V : exécution des ministres et parlementaires
socialistes ou communistes,
des dirigeants de la gauche et des
anciens chefs de la résistance, etc. Au
total : 1 624 personnes.
Phase VI : institution d’un régime inspiré
par celui de la République de Salo." [1] [...]
Parmi les conjurés, un dirigeant actif
[d’un] syndicat vénitien [...] passe aux
aveux [...], il est imité par [un] général en
retraite [...] ancien responsable du service
de guerre psychologique auprès du
commandement allié [...] de l’OTAN, et
par [un] lieutenant colonel [...] chef du
bureau des renseignements militaires de
la III e armée. » [2] Et encore un putsch
avorté en Italie…
[1] : (Frédéric Laurent, « L'orchestre noir », Stock, 4/1978,
pp. 259-260)
[2] : (Jean-François Brozzu-Gentile, « L'Affaire Gladio, les
réseaux secrets américains au cœur du terrorisme en
Europe », Albin Michel, 3/1994, pp. 102-103)
Le « 28 mai 1974, à Brescia, une
bombe explose » [1] « place de la
Loggia [...] où les syndicats avaient
organisé une grande manifestation antifasciste
à laquelle assistaient plusieurs
milliers de personnes. » [2] « Il y a huit
morts et 94 blessés [...], aucun coupable
n'a jamais été retrouvé. [...]
Immédiatement après l'explosion, [...] le
sous-préfet en place ordonna aux
sapeurs-pompiers de nettoyer les lieux…
afin d'effacer tout indice ? » [1] Et « des