26.06.2013 Views

LIVRE 2005 - page rieuse - Free

LIVRE 2005 - page rieuse - Free

LIVRE 2005 - page rieuse - Free

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Se sentant alors pris, comme au nœud de l’affaire,<br />

il glisse – enfin - la confidence qui suit.<br />

Bourré, lors d’une biture passée, il avait été<br />

pris d’un soudain émoi, quand il avait, dans<br />

un siège où l’on s’affale, lu ce torche-cul où<br />

l’on faisait de la retape pour une bicoque<br />

retapée de moult mètres carrés… Unique ! Et<br />

il l’avait acquise, à tempérament, pour, en<br />

cela, faire comme tout le monde.<br />

A la queue leu leu, la sarabande aspire en<br />

effet à rentrer dans le moule, suivant le triomphal<br />

us du cru. Chacun veut faire son trou,<br />

motivant l’érection de l’habitat urbain. Et le<br />

coucher brutal des chênes qu’on écuisse.<br />

Derrière ses termes abscons, et abstrus du<br />

coup, elle devine l’embrouille, qu’un marin<br />

eut pu récapituler comme celle d’une<br />

péniche qui veut mouiller en eaux trop profondes<br />

et se prend une bonne biture.<br />

Ça avait l’air d’une resucée. « Qui trop<br />

embrasse, mal étreint ». La dure réalité qu’il<br />

apprit par des rieurs obsédés par son habitation,<br />

ce sont ses charpentes qui se vermoulent<br />

et puis bientôt s’affaissent, foutues.<br />

Indisposé, il évoque les pertes, saignantes,<br />

qui le mettent dans le rouge, et dit : « J’ai<br />

chaud aux fesses ». Et tout cela ravage un<br />

quidam coincé, comme enserré dans la<br />

tunique de Nessus, par le manque de ressources.<br />

Lancé dans le sujet qu’il couvre, il dit<br />

que ce processus expliquait quêtes, larcins et<br />

détournements. Tout ce qu’on peut faire<br />

quand tout périclite, au risque de se faire<br />

prendre.<br />

Il donnait la verge pour le battre. Dès qu’elle<br />

sut ça, le cœur fendu, elle se mouilla :<br />

« L’achat t’a coulé ! Et ça, ça rend sauvage,<br />

un con qui se fait baiser ! »<br />

Devant cette Proserpine échauffante, étouffante<br />

et cynique, qui sonne le tocsin et le traite<br />

en sous-verge défaillant, il implore le sacrosaint<br />

Consus : « Vieux dieu fantomatique,<br />

tire-m’en d’un coup de main ! ». En sus des<br />

frais, qu’il a subi tôt, il fallut ça, maintenant,<br />

qu’elle tempête sur lui, pleine de vie :<br />

« Encore eut-il fallu que je le susse ! Que n’aije<br />

su qu’ainsi craquait ton habitation branlante,<br />

et que ce qu’il te fallait en fait, c’est une<br />

chance de cocu ? »<br />

La prenant à contre-poil, et debout, très<br />

tendu, il répond d’un jet : « Tu veux me faire<br />

un dessin ? ». Vu le vœu, elle ne pipait mot.<br />

Succinct, il pousse un laconique :<br />

« Accouche ! ». Elle, enfin confiant ce qui la<br />

turlupine : « Je sais que c’est dur… Mais<br />

d’autres aspirent à ma compagnie... Et c’est<br />

pour ça que… »<br />

Ridicule, il brandit sa petite cigarette face à<br />

celle qui le panique, ensuite il se la met sur<br />

l’oreille. Il ferait donc ceinture, comme un<br />

curé barnabite ou même un cénobite. Ce<br />

n’est plus du billard quand on fait faussequeue.<br />

Puis, elle éclate enfin, de beaucoup plus<br />

tonique, et envoie en l’air : « Tu en tiens une<br />

couche… Pourquoi éreinte tu mes sens ?<br />

Fou ! N’es-tu donc avisé que pour des conneries<br />

fantasmatiques ? ».<br />

Mais lui trancha tout net : « Tu m’étouffes ! ».<br />

Elle sort, les larmes aux yeux : « Peut-être,<br />

c’est à dessein que tu m’a mêlée à ça ».<br />

Fantassin belliqueux, intransigeant jacobite,<br />

il l’a déjà acculée aux pleurs par ses mâles<br />

accents : « Va ! geins ! tu me pompes ! »<br />

L’arsenic qu’ils s’envoient à la tronche entrera<br />

dans les annales.<br />

Paradoxe fantastique de nos vies presbytes,<br />

où l’on ne voit bien que de loin, elle met<br />

maintenant l’arrêt à l’inflation des échanges.<br />

Car entendant leurs mauvaises langues, elle<br />

faillit. Ce que dévoile son visage et qu’un<br />

sycophante lapsus, assassin, confesse en sus :<br />

« En fait, je t’aime.. euh.. je te gênes ! »<br />

Voyant alors que le succès l’habite, il débite :<br />

« Tu prétends aussi que tu aimes les fleurs et<br />

tu leur coupes la queue ». Une saillie, pour lui<br />

faire la nique.<br />

Prise encore par surprise à rebrousse-poil, elle<br />

défaille. Et elle s’avoue vaincue. Fantasque,<br />

elle s’accroupit et lui prend son bras : « Que<br />

m’arrive-t-il ? » ; tandis que s’évacue irrémédiablement<br />

l’ire momentanée. L’arrêt des<br />

faits se passe de commentaires. L’amour a<br />

jailli. Elle se montre maintenant très consentante<br />

à la cohabitation.<br />

Elle fut très touchée, alors tout converge.<br />

Mais en retour, elle aura eu aussi de ces<br />

consentements. Car c’est la consensualité, à<br />

la colle de son complice, avec lequel désormais<br />

elle communique sans cesse. Et avec qui<br />

elle peut aller se foutre au pieu.<br />

697 Alittérature

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!