LIVRE 2005 - page rieuse - Free

« Après dix ans d’enquête, le magistrat
instructeur romain Francesco Monastero
rend public un document de 269 pages,
le 19 novembre 1991. Il vient de prononcer
un arrêt de renvoi pour que s’engage
le procès des conjurés de la loge
P2 [Propaganda Due]. [...] La loge est
présentée comme une association criminelle
destinée "à modifier et à altérer l’essence
même et le fonctionnement des
pouvoirs constitués de l’Etat et ceux de
la constitution. Créer un Etat dans l’Etat
en noyautant les services de renseignements
et en se procurant les dossiers
‘sensibles’ des grands ministères, où,
grâce à d’innombrables ramifications, la
P2 avait pu s’infiltrer". » [1]
« Seules les listes des membres italiens et
argentins de la loge ont été publiées.
» [2] Des « personnalités démocrates-chrétiennes,
des secteurs de l'extrême
droite, des responsables de l'armée
et des services secrets, voire des
chefs mafieux travaillaient bel et bien et
de longue date - notamment au sein de
la Loge P 2 - à une entreprise séditieuse,
qui avait de surcroît la bénédiction de [...
l’OTAN] et de son réseau Gladio [3]. » [4]
« "La loge P2 était le refuge de l'intégrisme
atlantique" a écrit [...] le président de
la commission parlementaire [sur les
massacres] Giovanni Pellegrino. » [5]
« Quand on tire les fils de l'opération
Gladio, on est inévitablement ramené
vers l'écheveau de la loge P2. [...]
"Ce fut Ted Shackley, chef adjoint de la
station de la CIA à Rome, qui présenta le
chef de la loge maçonnique P2, Licio
Label Europe 68
Gelli, dans ces années 70, à Alexander
Haig. Ce fut avec l'imprimatur de Haig et
de Kissinger, respectivement adjoint et
chef du Conseil national de sécurité
américaine que Gelli recruta à l'automne
1969 quatre cents hauts officiers italiens
et de l'OTAN dans sa loge." [6] » [7]
Ajoutons à cela les « déclarations à la
télévision [… à l’été 1990] d'un collaborateur
de la CIA, M. Richard Brenneke,
qui suscitèrent l'indignation du président
italien, la dénégation totale du président
du conseil, et valurent des ennuis
au journaliste responsable de l'entretien
[...] : "Je connais la P2 depuis 1969, avec
laquelle j'ai traité jusqu'au début des
années 80. Le gouvernement des Etats-
Unis finançait la P2 jusqu'à 10 millions
de dollars par mois [...]. Nous nous
sommes servis d'eux pour créer des
situations favorables à l'explosion du terrorisme
en Italie et dans d'autres pays au
cours des années 70 [...]. La P2 est encore
active et est encore utilisée pour le
même type de finalité qu'au début des
années 70." [8] » [7]
« Il semble enfin que le président de la
République [... de 1985 à 1992,]
Cossiga, garant de la Constitution, soit
un acteur de premier plan de l'histoire
occulte de l'Italie. Il aurait joué un rôle
important dans la mise en place de
Gladio, et s'est entouré, au moment de
l'enlèvement d'Aldo Moro, alors qu'il
était ministre de l'intérieur, d'un "comité
de crise" composé exclusivement
d'hommes de la loge P2. » [7] [Voir
« 1978 : Moro mort », p. 76] Ce « président
de la République [… qui approuvait]
la loge P2 et le réseau facho-séditieux
Gladio, [menaça en 1992] de casser
le Conseil national de magistrature
pour chasser les "mauvais" juges qui se
sont prononcés contre la [première]
guerre du Golfe [… Il avait dirigé] en