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LIVRE 2005 - page rieuse - Free

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pour Balladur et Sarkozy. » [15]<br />

Diriger l'exécutif laisse le loisir de se<br />

mêler aussi du pouvoir judiciaire.<br />

Sarkozy jongle avec les apparences. La<br />

« fameuse “peine automatique” pour<br />

récidivistes n’est [ainsi] qu’une fumisterie.<br />

Un simple chiffon rouge que<br />

[Sarkozy] a l’intention d’agiter tout au<br />

long de la campagne électorale, et sans<br />

doute au-delà, sachant que, pour des<br />

raisons juridiques incontournables, ce<br />

projet ne pourra jamais aboutir. » [16]<br />

Mais le ministre influe alors aussi réellement<br />

sur les chancelleries. Un magistrat<br />

du tribunal de Pontoise, « Didier Peyrat<br />

[..., a été] sanctionné d'un avertissement<br />

pour avoir publié deux tribunes libres sur<br />

les émeutes de banlieue [Voir « Clichy<br />

dans les bottes », p. 671] où il critiquait<br />

le ministre de l'Intérieur. » [17]<br />

Par contre, le « ministre de l’Intérieur<br />

demande aux collaborateurs du garde<br />

des Sceaux un petit coup de piston. Il<br />

souhaite que soit examiné avec la plus<br />

grande bienveillance le sort de Laurence<br />

Vischnievsky, ci-devant juge d’instruction<br />

au pôle financier parisien, [devenue]<br />

présidente du tribunal de Chartres.<br />

L’ancienne vedette de l’affaire Elf et exdoublure<br />

d’Eva Joly [...] sollicite [... un<br />

poste] “hors hiérarchie”, c’est-à-dire le<br />

grade le plus élevé dans la magistrature<br />

[..., mais] n’a pas l’ancienneté requise<br />

» [18]. Attention ministérielle pour services<br />

rendus ?<br />

Le maire de Neuilly d’alors connaît bien<br />

les Affaires. Il est proche de l'argent. Et si<br />

« Guillaume de Sarkozy, frère de Nicolas,<br />

[semblait un temps] décidé à succéder à<br />

Ernest-Antoine Seillière à la tête du<br />

Medef » [19], la riposte [à une éventuelle<br />

remarque] était toute prête : « “Après<br />

tout, Jacques Lang a bien un frère qui a<br />

été condamné pour assassinat, ça<br />

ne l’empêche pas d’être candidat à<br />

Lutte finale 666<br />

l’Elysée.” » [20]<br />

Début 2004, Chirac « a donc nommé<br />

Nicolas Sarkozy au prestigieux ministère<br />

de l'Économie avec l'idée de le discréditer<br />

en lui imputant les catastrophes économiques<br />

et sociales à venir. [...]<br />

Jacques Chirac s'était ainsi débarrassé<br />

d'Alain Madelin en quelques mois, en lui<br />

confiant le même ministère. » [21]<br />

La tâche est pourtant noble. Il faut y<br />

achever l'anéantissement des services<br />

publics, déjà mortellement blessés par<br />

« la gauche plurielle, [qui, par exemple,]<br />

entre 1997 et 2002, a démembré France<br />

Télécom, La Poste ou la SNCF » [22].<br />

Saccage d'ailleurs si notable que « Daniel<br />

Vaillant, Ségolène Royal et Elisabeth<br />

Guigou, lors de la manifestation de<br />

défense des services publics (à Paris, le<br />

[26 novembre 2002]), se sont fait virer<br />

par les manifestants. » [23]<br />

Dans la continuïté, après que Sarkozy ait<br />

promis le maintien de Gaz de France<br />

dans le giron de l'Etat, le « gouvernement,<br />

dans lequel [... il travaille (mais au<br />

moins] a-t-il protesté ?) va donc privatiser<br />

GDF, entreprise publique performante.<br />

Un bijou de famille de plus sorti de la<br />

cassette appartenant à tous. Pour le plus<br />

grand plaisir de qui ? » [24] De quelques<br />

amis...<br />

Mais on soigne tout de même la présentation<br />

: « Dans le projet de loi sur EDF,<br />

[...] Bercy a tout fait pour que le mot “privatisation”<br />

n’apparaisse nulle part dans<br />

le texte. Même lorsqu’il s’agit de se référer<br />

au libellé des lois antérieures. Ainsi,<br />

contre l’usage en vigueur, le titre complet<br />

de la loi de Balladur de 1986, “relative<br />

aux modalités de privatisation” n’est<br />

pas donné la première fois qu’il y est fait<br />

référence. Ce nom gênant est pudiquement<br />

gommé, et il devient “la loi n° 86-<br />

912 du 6 août 1986 sus-mentionnée”,<br />

comme s’il s’agissait d’une deuxième ou

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