LIVRE 2005 - page rieuse - Free

p. 315], Sarkozy tient la vedette.
« Depuis que l’insécurité a subitement
disparu des médias en mai 2002 [Voir
« “La France a peur !” », p. 256], elle a
été remplacée, dans la communication
du très médiatique ministre de
l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, par un
autre sujet porteur : la lutte contre le
terrorisme. » [8]
Tout va bien pour « ce ministre de
l’Intérieur qui, en moins de six mois en
fonction, [avait] déjà eu droit à une tentative
déjouée d’assassinat du président
de la République et une autre, plus sévère
celle-ci, visant le maire de Paris. On
nous le dit, on nous le répète, il s’agit
d’”actes isolés”, de cas “difficiles à éviter”,
ce sont les mots mêmes de ceux qui, [...]
moins de six mois [auparavant], faisaient
du carnage de Nanterre et de quelques
autres faits divers la preuve du laisseraller
du gouvernement en matière de
sécurité [Voir « Les français ont exigé
plus de sécurité », p. 259]. Une fois aux
affaires, ils en font l’argument
contraire en
se servant de cette criminalité
pour justifier
leur projet hypersécuritaire.
» [9]
On applaudit les
talents du bateleur.
« Pendant […] plus de
deux heures, [fin
2002,] le ministre de
l'Intérieur a réalisé le
tour de force de parler
de l'insécurité,
sans jamais évoquer
les causes de celle-ci.
"Il nous faut d'abord
éteindre l'incendie", répète-t-il dès qu'il
entend le mot "prévention". [… En fait,
la] politique du gouvernement […] fait
du ministre de l'intérieur un "pompier
pyromane" [… qui], loin de combattre
l'insécurité, crée de nouveaux foyers
"d'incendie".
[… Donc, pas] un mot sur la suppression
de plusieurs milliers de poste de surveillants
dans l'Éducation nationale […
et] des emplois-jeunes qui interviennent
au quotidien dans les quartiers, ou dans
les écoles […,] sur la baisse sensible du
budget de la Culture, sur […] l'abandon
des petites structures associatives sportives.
Autant de décisions du gouvernement
qui semblent remettre en cause
des pans entiers de "la sécurité" à laquelle
le ministre de l'Intérieur affirme pourtant
attacher tant d'importance. » [10]
Mais il a la conscience tranquille. A preuve,
début mars 2003, « Nicolas Sarkozy,
pendant l’intervention à l’Assemblée de
Louis Mermaz sur les 54 Africains
expulsés par charter, s’est offert un
petit roupillon » [11].
« Sarkozy s’emploie à récupérer la capacité
de nuire de son prédécesseur [corse]
au ministère de l’Intérieur et à la présidence
du Conseil
général le plus riche
de France. » [12] On
salue bien bas « Sarkozy,
nouveau patron
des Hauts-de-Seine
» [13]. Comme son
devancier corse, il
n'est pas cossard,
Sarkozy !
On notera, pami les
petites bombes que
Bayrou teste, que ce
dernier « estime [alors]
que les mœurs politiques
du département
des Hauts-de-
Seine, dont [Sarkozy] est président du
conseil général, sont "mafieuses" [14],
"avec des gens que l'on tient, des systèmes
que l'on verrouille" [14]. Et dire
qu'en 1995, Bayrou a fait campagne
665 Lutte finale