LIVRE 2005 - page rieuse - Free

de la réforme du divorce, pourtant objet
de réelles mobilisations. » [2] En effet,
« un mouvement d'opposition contre les
structures hiérarchiques de l'Eglise voit
enfin le jour pour [finalement] déboucher,
en 1974, sur un référendum : pour
ou contre le divorce. C'est dans ce climat
social qu'on assiste à une véritable
contre-offensive réactionnaire.
Elle se manifeste à travers le terrorisme.
» [1]
« Le 8 et le 9
août 1969 dix
bombes de faible
puissance explosent
à l'intérieur
de huit trains
dans différentes
localités italiennes.
Le 12
décembre 1969
à Milan, piazza
Fontana, une
bombe explose à
l'intérieur de la Banque de l'Agriculture.
» [1] Cet « attentat fondateur de la
"stratégie de la tension" [...] fait 16 morts
et 98 blessés. » [3]
« D'autres bombes explosent à Rome,
comme au siège de la Banque Nationale
du Travail où il y a 16 blessés. [… La] police
et la magistrature décident d'ignorer
complètement la piste de l'extrême-droite
pour focaliser leurs enquêtes sur les mouvements
de gauche, en mettant en
œuvre une répression » [1] tous azimuts.
Pourtant, « le 17 décembre 1969, le
S.I.D. avait envoyé aux autorités chargées
de l’enquête une note qui accusait
Guérin-Sérac, directeur d’Aginter-Presse
[Voir « Aginter Presse », p. 50], et Robert
Leroy [Voir « Leroy des cois ? », p. 51],
son adjoint, d’être les "cerveaux" des
attentats [... et affirmant que] Mario
Merlino et Stefano Delle Chiaie, "deux
Label Europe 66
fascistes se faisant passer pour des anarchistes",
étaient les auteurs matériels des
attentats de Rome. » [4] [Voir « "Les
années de poudre" », p. 57]
Certains surent réagir immédiatement
après les attentats italiens de 1969 : « La
Bombe de Milan a explosé contre le prolétariat,
destinée à blesser les catégories
les moins radicalisées pour les allier au
pouvoir, et à resserrer les rangs de la
bourgeoisie
pour la "chasse
aux sorcières" :
ce n’est pas un
hasard s’il y a eu
un massacre
parmi les agriculteurs(Banque
nationale
de l’agriculture)
et si les bourgeois
en ont été
quitte pour la
peur (Banque
du commerce). Les résultats, directs et
indirects, des attentats sont leur but. [...]
Dans la situation actuelle, à la montée
d’une nouvelle période révolutionnaire,
c’est le pouvoir même qui, dans sa tendance
à l’affirmation totalitaire, exprime
de façon spectaculaire sa propre négation
terroriste [... en organisant luimême
l’action terroriste, pour pouvoir la
dénoncer comme étant la quintessence
du mouvement social qui s’oppose à lui].
Ainsi, le Pouvoir doit brûler, dès le
début, la dernière carte politique à jouer
avant la guerre civile ou avant le coup
d'Etat dont il est incapable, la double
carte du faux "péril anarchiste" (pour la
droite) et du faux "péril fasciste" (pour la
gauche) [pas si faux que ça, nous l’avons
vu, mais plutôt solution de rechange],
aux seules fins de déguiser et de rendre
possible son offensive contre le vrai dan-