LIVRE 2005 - page rieuse - Free

les mains de futurs adversaires [...]. Le
pouvoir politique intervient à plusieurs
stades [... Dont] l'étape administrative
[de la vente d'armes], qui "consiste à
obtenir de l'État auquel appartient le
fournisseur une autorisation de vente
d'armes à un pays acheteur donné" [4].
Sans cet agrément, qui nécessite l'accord
des autorités militaires, des Affaires
étrangères et des Finances, au minimum,
aucune vente [même "illégale"]
n'est possible. La procédure en est complexe
et rigide. [... Et] "pour les commandes
importantes, ce processus d'autorisation
peut s'étaler couramment sur
un ou deux ans" [4]. [...]
Contrairement aux théories [... de] la
libre concurrence. [...] "il n'existe pratiquement,
dans chaque pays qu'un seul
acheteur, la Défense nationale [et] une
fois le matériel choisi par elle, l'heureux
élu en devient le fournisseur unique,
sous la forme en général de marchés de
gré à gré, d'où se dégagent pas à pas
des positions monopolistiques" [4]. [...
D'où,] "[...] des formes nouvelles d'organisation
et de coopération Défense-
Industrie" [4] [..., notamment] aux États-
Unis, [... avec] "un système opérationnel
de coordination entre l'État fédéral et les
entreprises d'armement", au sein de ce
que l'on appelle le "complexe militaroindustriel".
[...]
La collaboration entre le pouvoir civilomilitaire
[étasunien] et l'industrie de l'armement
se renforce tout au long de la
Guerre froide, le paroxysme étant atteint
sous la présidence du Général Eisenhower
de 1953 à 1961. Celui-ci réorganise
le Conseil national de sécurité, afin
"de faire exécuter la politique militaire, la
politique internationale et la sécurité
intérieure". Parallèlement, les industriels
créent un Conseil de sécurité américain
(American Security Council – ASC) [14],
qui organise des conférences annuelles
avec le Pentagone sans que l'on ne soit
plus en mesure de distinguer ce qui est
de l'ordre de l'initiative privée et de la
politique publique. [...] le département
recherche et développement (Resarch
ANd Development - RAND) du Pentagone
est progressivement privatisé, sous le
nom de Rand Corporation [15], pour
fournir les expertises techniques lors de
ces conférences. » [3]
« En 1961, le [général] président Eisenhower
déclarait, dans son discours de
fin de mandat, que "dans les conseils du
gouvernement, nous devons prendre
garde à l'acquisition d'une influence illégitime,
qu'elle soit recherchée ou non par
le complexe militaro-industriel" [16]. » [3]
[Voir « La mangouste du bois du nord »,
p. 534] Cet avertissement informé n'a visiblement
pas suffi.
On note aussi aux USA « une application
relâchée des accords de maîtrise des
armements [Voir « Amerikkka über
alles », p. 503] [...]. Ainsi, en rejetant en
octobre 1999 la ratification du Traité
d’Interdiction Complète des Essais
Nucléaires (CTBT), le Sénat a fait revenir
les Etats-Unis sur un des engagements
pris [...], qui avait été une des conditions
décisives de l’acceptation de [la] reconduction
[du Traité de Non Prolifération]
par un certain nombre d’Etats [dont
l’Iran]. Au nombre des engagements pris
à ce titre par les puissances nucléaires
figurait également le principe de l’irréversibilité
des réductions d’armements
nucléaires : cette clause est ignorée par
la Nuclear Posture Review [17] de 2002,
qui prévoit le maintien en réserve, et
non la destruction, des têtes nucléaires
retirées du service opérationnel. [...]
S’il [semble] impossible de prouver les
soupçons de violation par les Etats-Unis [...]
de la Convention d’Interdiction des Armes
655 Lutte finale