LIVRE 2005 - page rieuse - Free

perdu tout sens des proportions au
regard des coûts financiers et de l'intérêt
militaire qu'ils représentent. [... Par
exemple,] le bombardier furtif (B-2
Spirit), qui devait coûter 280 millions de
dollars, a atteint un coût unitaire démentiel
d'environ 5 milliards (si l'on inclut les
frais de recherche-développement) et
n'a pu être fabriqué qu'en une dizaine
d'exemplaires. Il devait transporter des
munitions high-tech, dont le coût a luimême
explosé. De sorte qu'en pratique,
il ne transporte plus que des bombes
moins sophistiquées lesquelles pouvaient
être larguées par des aéronefs
déjà existants et autrement plus économiques.
» [5]
De même, il « n'est
qu'à considérer les
budgets pharaoniques
du projet de bouclier
anti-missiles [Voir
« Rumsfeld-Maréchal »,
p. 586] pour se
convaincre du gouffre
financier que ne
manque pas de provoquer
cette confusion
des genres, où le vendeur
se fait conseiller et le [conseiller,]
vendeur [... Il y a une énorme] influence
du complexe militaro-industriel [... sur] la
scène politique [étasunienne] où "le
gouvernement républicain, féru d'armes
et de guerre, laisse le Pentagone dominer
la scène politique nationale, voire
mondiale [...,] dès lors que l'État se veut
engagé dans une politique internationale
qui réduit les relations aux rapports de
force". » [3]
Seuls de mauvais esprits s'interrogent :
« Est-il vraiment de toute première
urgence de dilapider les ressources rares
de la planète, entre autres d’intelligence,
pour construire un bouclier anti-missile
qui ne [protègera] pas les Etats-Unis
Lutte finale 654
contre des attaques terroristes et, à long
terme, même pas contre des attaques
nucléaires ? » [7]
Arrivé début 2005, le « nouveau numéro
2 du Pentagone [8], Gordon R.
England, n’est pas un idéologue comme
son prédécesseur Paul Wolfowitz, mais
un homme d’affaires. Il a restructuré et
redressé General Dynamics [9], victime
du désarmement du début des années
90, et en a fait le 4 e fournisseur des
armées [étasuniennes]. Il [devait logiquement]
pousser les intérêts de la firme,
à l’occasion de la [suite de l’état de]
guerre, au détriment de Raytheon [10]
et de Northrop Grumman [11]. Plus que
jamais, le complexe militaro-industriel
impose sa
politique à Washington.
» [12]
Mais maintenant, pour
vendre, les Etats-Unis ont
« besoin de terroristes :
sans eux, il n'y a aucune
raison d'avoir le plus
grand complexe militaroindustriel
du monde. » [13]
Le mensonge est alors
utile. « De même que le
trafic d'uranium vers l'Irak via le Soudan,
dénoncé par les États-Unis, s'est révélé
n'être qu'une intoxication de plus [... ;
la] prolifération d'armes de destruction
massive n'est qu'un leurre [Voir
« Toujours plus à l'Ouest », p. 554].
[... Pourquoi] alors [...,] de nombreux
pays, et notamment les États-Unis, se
réarment ? » [3] L'« idée d'un commerce
d'armes [qui existerait] sans aucun
contrôle ne vise-t-elle pas à convaincre
[... d’un danger mondial et] de la nécessité
de se prémunir contre cette menace
en relançant la course aux armements ?
[... Le] marché des armes [... est pourtant]
extrêmement surveillé, [... pour éviter]
que des armes se retrouvent entre