LIVRE 2005 - page rieuse - Free

numéro, très au point [4] [...] n’a pas
vraiment convaincu. Et surtout pas les
enquêteurs [...] Alain Richard, pas plus
que ses prédécesseurs, n’a entrepris de
faire le ménage dans les arsenaux de
Toulon. Chaque année, de 1996 à
1999, de nouveaux marchés illégaux
ont été passés. [... Et] l’impitoyable
Richard a même été déféré devant le tribunal
administratif qui a relevé quelques
entraves à la justice dans cet épineux
dossier de la DCN. [...] Les sanctions
administratives n’ont été prises que
lorsque l’agent était vraiment grillé par
l’enquête des gendarmes, jamais
avant. » [5]
On a aussi des amis compétents. « Pascal
Lamy [..., célèbre pour l'accord “socialiste”
à l'AGCS [6]] a collaboré avec la Rand
Corporation, le think tank du lobby militaro-industriel
[étasunien], et avec l'East-
West Institute, dont le président d'honneur
est George Bush père. » [7] L'ami
de Manuel Valls [Voir « Valls a mis le
temps », p. 227], Alain Bauer [Voir « Le
fond de Bauer effraie », p. 235], fut longtemps
le conseiller en sécurité des
« socialistes » comme Jospin, tout en travaillant
pour la SAIC, autre fleuron du
lobby militaro-industriel étasunien.
Le « réalisme » « socialiste » va loin : « “La
France ['socialiste'] vend des armes à la
fois à l’Inde et au Pakistan.” [8] Et, pendant
ce temps-là, Hubert Védrine et le
quai d’Orsay plaident pour la paix. » [9]
Il se trouve que « Hubert Védrine est le
fils de Jean Védrine. Ce dernier participa
à la Cagoule et fut, à ce titre, arrêté pour
complot contre l’État [Voir « Cagoule.
L'art », p. 32] [...]. Jean Védrine devint
chef du secrétariat particulier du Chef de
l’État français, Philippe Pétain, de qui il
reçut la Francisque 2 172. C’est pourtant
lui qui, à la Libération, établit l’histoire de
la Résistance et assura le blanchiment de
François Mitterrand. Pourtant celui-ci
avait également servi l’ex-Maréchal et
avait reçu de lui la Francisque
2 202 » [10] « Cette vieille amitié dans un
milieu qui fut le vivier des stay behind
français a beaucoup compté dans l'intronisation
du fils Védrine à l'Elysée. » [11]
Et plus tard, « "[...] Hubert Védrine [...,
Anne Lauvergeon, future PDG de la
Cogema, et] Michel Charasse [Voir
« Charasse devant les bœufs », p. 147]
[ont] exercé pendant de longs mois le
plus clair du pouvoir élyséen : à la fin de
son deuxième mandat, le chef d'Etat
malade n'allait guère au-delà des tâches
de représentation." [12] » [13]
Mais – rassurons-nous – Mitterrand avait
eu le temps de jouer un peu avant de
souffrir : « En 1994, [... depuis] la cellule
Afrique de l'Elysée, [...] se multipliaient
les soutiens français à ceux qui commettaient
un génocide au Rwanda [..., tandis
que Mitterrand déclarait] "dans ces
pays là, un génocide c'est pas trop
important" [14]. » [15]
[1] : (De 1871 à 1914, hebdomadaire ancêtre du Canard
enchaîné)
[2] : (Jean Jaurès, « L'Armée nouvelle », Rouff, 1910, réed.
L'Humanité, 1915, p. 548)
[3] : (Le Canard enchaîné, 2/1/2002, p. 2, citant La
Tribune, 27/12/2001)
[4] : (Luc Leroux, « Alain Richard, ancien ministre de la
défense, condamne sans détour les “errements” de la
DCN », Le Monde, 3/6/2004)
[5] : (Brigitte Rossigneux, « L’ex-ministre Alain Richard
découvre la corruption dans les arsenaux », Le Canard
enchaîné, 9/6/2004, p. 3)
[6] : (Voir par ex. Serge Halimi, « Les promesses du “non”.
Quand la gauche renonçait au nom de l’Europe », Le
Monde diplomatique, 6/2005, http://www.monde-diplomatique.fr/2005/06/HALIMI/12484)
[7] : (« Pressions politiques à huis-clos. L'AGCS, arme économique
de l'Empire », Voltaire, 11/3/2003,
http://www.voltairenet.org/article9298.html)
[8] : (France Soir, 11/1/2002)
[9] : (Le Canard enchaîné, 16/1/2002, p. 2)
[10] : (Notes d'Information du Réseau Voltaire, (97/0339),
10/6/1997, cité partiellement in [11])
[11] : (François-Xavier Verschave, « Noir Chirac », les
Arènes, 3/2002, p. 262, n. i)
[12] : (François-Xavier Verschave, « Noir Silence. Qui arrêtera
la Françafrique ? », Les arènes, 2000, p. 459)
647 Lutte finale