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que « l'Etat va acheter au groupe Dassault 59 [avions de combat Rafale], pour un montant record de plus de 3 milliards d'euros [26]. [... Ce contrat], après avoir été bloqué durant de longs mois, [est] subitement en passe d'aboutir [...] un mois après le rachat par Serge Dassault de la Socpresse [...] "C'est une sucette pour neutraliser la presse Dassault et pour qu'elle ne tombe pas dans le 'sarkozysme'", assure [alors] un grand patron qui connaît le dossier. [...] Elevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur dans la promotion du 14 juillet [2004], Serge Dassault [... a obtenu le mois suivant] l'investiture de l'UMP dans l'Essonne pour conduire la liste des élections sénatoriales en septembre [2004]. » [14] En 2005, on notait que le « renforcement de la coopération americano-singapourienne prouve que la Maison- Blanche est prête à mettre le paquet pour vendre [cent] F15 qui sont depuis des mois en concurrence avec le Rafale de Dassault. [...] Le marché, en effet stratégique pour le Rafale, qui n’a encore obtenu aucun marché à l’étranger, paraît donc mal parti. L’armée française risque de rester la seule à faire voler des Rafale. Au prix fort, faut-il le préciser. » [27] « Dassault est devenu le propriétaire de l’ex-groupe Hersant [28] et du groupe Express. [...] Comme le confie un proche [… de Yves de Chaisemartin, pédégé du groupe] : “[...] Sans l’accord de Chirac et de Raffarin, jamais cette opération n’aurait pu réussir.” » [29] On comprit vite la nouvelle donne. « Après le rachat par le Groupe Dassault de la Socpresse (70 titres), 270 journalistes de ces journaux ([...] soit un dixième) ont décidé de quitter leur emploi » [30]. La « Socpresse et son principal actionnai- Lutte finale 640 re, la maison Dassault, contrôlaient » [16] donc ces « 70 titres dont » [14] « Le Figaro, le Fig-Mag, Madame Figaro, TV Magazine, Paris Turf, Presse Océan, Le Maine libre, Le Courrier de l’Ouest, Le Progrès de Lyon, Le Dauphiné libéré, Nord-Eclair, une jolie part du capital de La Voix du Nord et 40 % du capital du groupe Rossel, premier éditeur francophone en Belgique. Il faut désormais y ajouter : L’Express, L’Expansion, La Lettre de l’Expansion, La Vie financière, L’Entreprise, L’Etudiant, Lire, Maison française, Maison Magazine et Classica. A titre personnel, les Dassault possèdent aussi : Valeurs actuelles, Le Journal des Finances et le mensuel Spectacle du Monde. » [16] « A cette liste [...], il convient d’ajouter une bonne trentaine de journaux aussi divers que [Version Femina (50 %), Week-End, Le Bien public,] Mieux vivre votre argent, [...] La Gazette du Val-d’Oise. » [31] « En mettant la main sur les anciennes publications de la maison Vivendi, la Socpresse [... acquiert ainsi] une position de quasi-monopole sur le marché des annonces immobilières haut de gamme, sur celui des annonces d’emplois des cadres. Sans parler des annonces financières. » [32] Mais le magnat représente le peuple, même celui des cités. « Serge Dassault [33], troisième fortune de France (10 milliards d’euros en 2003) et élu de Corbeil-Essonnes en 1995 avec les voix du Front national » [34], soigne son électorat. Cas particulier, donc, dans son empire : « Le Républicain de l’Essonne. Les pages de Corbeil y sont imprimées en couleur. [... Il faut au moins sauver les apparences, même si en] 2002, le grand libéral Dassault s’est vu contraint d’augmenter – et de 18 % - les impôts de sa ville. » [35]

« Dassault, [par] ailleurs, fait pilonner sept mille exemplaires du numéro du [23 mai 2002] du Républicain [...] parce que le titre de l’article – “Nicolas Sarkozy renforce la police” - ne soulignait pas assez ses [propres] mérites. Pour le nouveau tirage, c’est devenu : “Un commissariat à Corbeil, après les évènements des Tarterêts, Nicolas Sarkozy répond aux sollicitations de Serge Dassault.” » [36] « Face à la Socpresse et aux Dassault, [... se tient le groupe de Lagardère]. En dix ans, le propriétaire de Matra-Hachette a pris le contrôle des quotidiens suivants : Corse-matin, Nice-Matin, La Provence et Var Matin. Il est associé avec Le Monde dans le capital du Midi libre et a un pied dans le capital de La Dépêche du Midi. [...] Dans la presse magazine [...] : Paris Match, Elle, Télé 7 Jours, France Dimanche, Femina, Entrevue, Zurban, Pariscope [...,] Le Journal du Dimanche » [16], « Ici Paris, [...] 25 % du groupe Le Parisien- L’Equipe, 35 % du groupe Marie-Claire, etc. » [31] « Pour en rester aux principaux titres » [16]. Le « groupe Lagardère est aussi le premier éditeur de livres en France et son premier distributeur. » [31] « A quoi il convient d’ajouter Europe 1 et 2 et près d’un tiers du capital de Canal Thématiques » [16] ainsi qu’une « kyrielle de radios privées ». [16] « Si tu ne viens pas à Lagardère... » [37] Comme le disait justement Jean-Luc Lagardère : « Un groupe de presse, vous verrez, c’est capital pour décrocher des commandes. » [38] Il reste d'autres médias, mais presque « toutes les maisons d’édition françaises qui n’appartiennent pas au fabriquant de missiles Lagardère dépendent du holding d’Ernest-Antoine Seillière » [34]. En effet, comme par exemple dans les secteurs du pétrole, des parfums ou des opérateurs telephoniques (tous célèbres pour leurs « ententes anticoncurentielles »), on maintient quand même une certaine diversité [Voir « Le Gouvernement mondial », p. 17]. « Wendel Investissement, la holding pilotée par Ernest-Antoine Seillière, s’est entendue avec Lagardère pour le rachat des 60 % d’Editis, [imposé,] par Bruxelles. [...] Lagardère [... s’êtait vu refuser le droit ,] par l’Antitrust [européen,] de contrôler la totalité d’Editis, l’ex-pôle livres de Vivendi Universal (VUP). » [39] Le « Conseil des industries de défense françaises, qui regroupe plus de 80 % des marchands d’armes (privés et nationaux) se réjouit [... et les] patrons de l’armement, Lagar-dère et Dassault en tête, se félicitent du projet de loi de programmation militaire 2003-2008. Ils réclamaient que l’Etat s’engage à consacrer chaque année 15 milliards d’euros à l’achat d’équipements militaires ; ils auront en moyenne 14,64 milliards d’euros par an. » [40] Environ 250 euros par habitant de France et par an. On regrette [cependant] de ne pas pouvoir dépenser plus pour l’armée. Ainsi, le ministre des finances Francis Mer [avouait début 2002] : « "[...] Aujourd'hui, je suis bien obligé de convenir qu'il n'est pas possible d'augmenter les dépenses militaires, alors que j'ai moimême dit le contraire quinze jours avant de devenir ministre !" » [41] Certains comprennent tardivement la situation. Tel « Bayrou [..., qui a appartenu] à la majorité qui [a installé] les groupes industriels vivant des com- 641 Lutte finale

« Dassault, [par] ailleurs, fait pilonner<br />

sept mille exemplaires du numéro du [23<br />

mai 2002] du Républicain [...] parce que<br />

le titre de l’article – “Nicolas Sarkozy renforce<br />

la police” - ne soulignait pas assez<br />

ses [propres] mérites. Pour le nouveau<br />

tirage, c’est devenu : “Un commissariat à<br />

Corbeil, après les évènements des<br />

Tarterêts, Nicolas Sarkozy répond aux<br />

sollicitations de Serge Dassault.” » [36]<br />

« Face à la Socpresse et aux Dassault, [...<br />

se tient le groupe de Lagardère]. En dix<br />

ans, le propriétaire de Matra-Hachette a<br />

pris le contrôle des quotidiens suivants :<br />

Corse-matin, Nice-Matin, La Provence et<br />

Var Matin. Il est associé avec Le Monde<br />

dans le capital du Midi libre et a un pied<br />

dans le capital de La Dépêche du Midi.<br />

[...] Dans la presse magazine [...] : Paris<br />

Match, Elle, Télé 7 Jours, France<br />

Dimanche, Femina, Entrevue, Zurban,<br />

Pariscope [...,] Le<br />

Journal du Dimanche<br />

» [16], « Ici<br />

Paris, [...] 25 % du<br />

groupe Le Parisien-<br />

L’Equipe, 35 % du<br />

groupe Marie-Claire, etc. » [31] « Pour en<br />

rester aux principaux titres » [16].<br />

Le « groupe Lagardère est aussi le premier<br />

éditeur de livres en France et son<br />

premier distributeur. » [31] « A quoi il<br />

convient d’ajouter Europe 1 et 2 et près<br />

d’un tiers du capital de Canal<br />

Thématiques » [16] ainsi qu’une « kyrielle<br />

de radios privées ». [16] « Si tu ne<br />

viens pas à Lagardère... » [37]<br />

Comme le disait justement Jean-Luc<br />

Lagardère : « Un groupe de presse, vous<br />

verrez, c’est capital pour décrocher des<br />

commandes. » [38] Il reste d'autres<br />

médias, mais presque « toutes les maisons<br />

d’édition françaises qui n’appartiennent<br />

pas au fabriquant de missiles<br />

Lagardère dépendent du holding<br />

d’Ernest-Antoine Seillière » [34].<br />

En effet, comme par exemple dans les<br />

secteurs du pétrole, des parfums ou des<br />

opérateurs telephoniques (tous célèbres<br />

pour leurs « ententes anticoncurentielles<br />

»), on maintient quand même une<br />

certaine diversité [Voir « Le Gouvernement<br />

mondial », p. 17]. « Wendel<br />

Investissement, la holding pilotée par<br />

Ernest-Antoine Seillière, s’est entendue<br />

avec Lagardère pour le rachat des 60 %<br />

d’Editis, [imposé,] par Bruxelles. [...]<br />

Lagardère [... s’êtait vu refuser le droit ,]<br />

par l’Antitrust [européen,] de contrôler la<br />

totalité d’Editis, l’ex-pôle livres de Vivendi<br />

Universal (VUP). » [39]<br />

Le « Conseil des industries de défense<br />

françaises, qui regroupe plus de 80 %<br />

des marchands d’armes (privés et nationaux)<br />

se réjouit [... et les] patrons de l’armement,<br />

Lagar-dère et Dassault en tête,<br />

se félicitent du<br />

projet de loi de<br />

programmation militaire<br />

2003-2008.<br />

Ils réclamaient que<br />

l’Etat s’engage à<br />

consacrer chaque année 15 milliards<br />

d’euros à l’achat d’équipements militaires<br />

; ils auront en moyenne 14,64 milliards<br />

d’euros par an. » [40] Environ 250<br />

euros par habitant de France et par an.<br />

On regrette [cependant] de ne pas pouvoir<br />

dépenser plus pour l’armée. Ainsi, le<br />

ministre des finances Francis Mer<br />

[avouait début 2002] : « "[...] Aujourd'hui,<br />

je suis bien obligé de convenir<br />

qu'il n'est pas possible d'augmenter les<br />

dépenses militaires, alors que j'ai moimême<br />

dit le contraire quinze jours avant<br />

de devenir ministre !" » [41]<br />

Certains comprennent tardivement la<br />

situation. Tel « Bayrou [..., qui a appartenu]<br />

à la majorité qui [a installé] les<br />

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