LIVRE 2005 - page rieuse - Free

de la presse française ? « Qui détient la
liberté de la presse ? Les propriétaires de
journaux et personne d'autre. La liberté
de la presse est une propriété. » [11] La
règle est impérative : Les « journalistes
ne doivent “en aucun cas porter atteinte
aux intérêts de l’entreprise de presse
dans laquelle ils travaillent.” [12] » [13]
La « presse française présente la singularité
d'être de plus en plus dominée par
des géants industriels, notamment de
l'armement ; et, par surcroît, ces mêmes
industriels entretiennent souvent des
relations quasi endogamiques avec les
plus hautes autorités
de l'Etat. » [14]
« Dassault partage
avec Lagardère la
particularité d’être à
la fois un grand
groupe de presse et
un grand groupe
d’armement. » [15]
Ces « deux groupes
français d’armement
qui vivent des commandes
de l’Etat » [16]
« possèdent plus
des trois quarts de
la presse française.
» [15]
Moins fort que
Poutine [Voir « Ex-
Est », p. 560], « Chirac [régnant], lui, ne
détient [ainsi] que 75 % des médias français,
par marchands de canons interposés
» [17]. « Chirac restera [toujours] très
lié au lobby militaro-industriel, dont les
cocoricos cachent mal l’affiliation à
Washing-ton. » [18] Mais les liens du
sang versé peuvent parfois se relâcher.
« Certes, la famille Dassault a beaucoup
fait pour Chirac, les finances et les
caisses du RPR » [19] ; et « entretient des
liens serrés et anciens avec la famille
Chirac » [14].
On apprécie d'abord le style familial.
Déjà, le père de Serge Dassault,
« Marcel, mettait les pieds au Palais-
Bourbon uniquement le jour de la rentrée
solennelle et en profitait pour distribuer
les billets de 500 F aux huissiers qui
se plaçaient opportunément sur son passage.
» [20] « Marcel Dassault [était] si
célèbre pour sa pratique systématique
de la corruption qu'on le surnommait
“Monsieur 10 %” [21]. Il recevait régulièrement
[...] “des politiciens de toutes tendances,
à qui il versait des sommes
considérables. En
espèces.” [22] » [23]
A un tel homme, on
voulait complaire.
« “Dassault pistonne
'[son] petit
Jacques' [... qui,
devenu ministre,
fera réduire l'impôt
sur sa société.]
Chirac dégrève
Dassault et Dassault
finance Chirac.”
[24] » [25]
« Mais depuis qu’en
1995 Serge Dassault
a pris presque
ouvertement position
pour Balladur,
les rapports ne sont plus ce qu’ils
étaient. Cette trahison, Jacques ne l’a
jamais pardonnée à Serge. [...] Olivier,
fils de Serge, pédégé de Dassault
Communication, nouvel administrateur
de Socpresse et député UMP, ne cache
d’ailleurs jamais dans les couloirs de
l’Assemblée son peu de sympathie pour
Chirac et son attachement à [Sarkozy].
» [19] [Voir « Le Syndrome de
Narkozy », p. 664]
On apprend [cependant] fin juillet 2004
639 Lutte finale