LIVRE 2005 - page rieuse - Free

« Homeland, sweet homeland », p. 475]
Les petites gens en comprendront bien
la nécessité : « Des sacrifices sont [depuis
lors] réclamés au peuple américain tout
entier. Dans les forces armées, de jeunes
hommes et femmes sont amenés à risquer
leur vie [...,] mais le premier décret
présidentiel signé par [le] Président leur
refusait une prime majorée d'heures supplémentaires
en période d'opérations.
[Le] peuple américain [... supporte aussi]
des coupes sombres dans les budgets
sociaux [...], dans le domaine des soins
de santé, de la Sécurité Sociale et des
libertés individuelles, et ceci pour faire
face à la réévaluation des besoins militaires
et de sécurité après les événements
du 11 septembre. » [16]
« Besoins » qui n'ont fait que croître
ensuite. Ça empire, Américains !
Une parlementaire états-unienne ose
cependant s'interroger, début 2002 :
« Dans quelle mesure notre dépendance
à l'égard des importations de pétrole
pèse-t-elle sur les politiques militaires
soutenues par l'administration Bush ? La
grande proximité entre l'administration
Bush et les industries du pétrole et de la
défense joue-t-elle, ou non, un rôle dans
la poursuite des politiques de cette administration
? [...] Pourquoi [...] l'administration
reste-t-elle inébranlable dans son
opposition à la conduite d'une [réelle]
enquête sur la plus meurtrière attaque
terroriste jamais menée contre notre
pays ? » [16]
Pourtant, des « conflits d'intérêt majeurs
impliquant le président, l'attorney général,
le vice-président et d'autres encore
dans l'administration ont été révélés et
continuent de l'être. » [16] Des « entreprises
proches du gouvernement [parmi
lesquelles Carlyle Group, DynCorp et
Halliburton] ont bénéficié directement
de l'accroissement des dépenses mili-
A l’Ouest rien... 612
taires engagées à la suite du 11 septembre.
[...] Donald Rumsfeld a soutenu
au cours d'une audition devant le
Congrès que [les Etats-Unis pouvaient]
faire face à ces dépenses nouvelles,
même si elles correspondent au plus fort
accroissement depuis vingt ans. » [16]
Et il « est notoire qu'au moment des
attaques, le père du Président Bush
détenait, par le biais du Carlyle Group,
des liens d'affaires avec l'entreprise de
construction de la famille bin Laden et
de [nombreuses] sociétés de participation
liées aux industries de la défense,
dont les actions ont progressé substantiellement
depuis le 11 septembre [Voir
« Où ça mène ? A l’argent ! », p. 530]. » [16]
« L'étude détaillée du fonctionnement
du Carlyle Group surprend et inquiète
[Voir « La BCCI est morte ? Vive le Carlyle
Group », p. 525]. Jamais l'influence
d'une société privée n'a menacé à ce
point d'engloutir une démocratie aussi
ancienne que celle des États-Unis. Ce
subtil dosage de collusion, de corruption
et de népotisme, à un tel niveau de responsabilités,
fait résonner d'une manière
particulière les mots prononcés par le
président Dwight Eisenhower lorsqu'il
quitta les commandes du pays, en janvier
1961 [Voir « La mangouste du bois
du nord », p. 534] :
“Au sein des différents conseils du gouvernement,
nous devons nous protéger
contre l'apport d'une influence injustifiée,
qu'elle soit recherchée ou non, de la part
du complexe militaro-industriel [Voir « Il
est canon », p. 650]. Le potentiel pour
une montée désastreuse d'un pouvoir
hors de propos existe et persistera. Nous
ne devons jamais laisser cette agrégation
mettre en danger nos libertés et nos processus
démocratiques.” [17] » [18]
Un tel « complexe » qui aura fait main
basse sur l’Etat devra donc parfois, de