LIVRE 2005 - page rieuse - Free

Alors, dans ce cas, les vrais démocrates
ne font pas partie de l’Etat...
Parmi les ouvriers d'un coup d'Etat, on
comptera des mercenaires et ces « gens
qui, à toutes les époques, sont les complices
des coups de force, de ces gens
dont on peut répéter ce que Cicéron a
dit de la tourbe qui entourait Catilina :
un tas d’hommes perdus de dettes et de
crimes ! » [6]
« Dans [leur
logique, c’est-àdire
celle de]
tous les coups
d’Etat, la tactique
des catilinaires
[ceux qui
tentent un coup
d’Etat, à l’instar
de Catilina] est
de brusquer les
choses, celles des
défenseurs de
l’Etat de gagner
du temps. » [7]
Quitte, pour les
putschistes, à
accumuler des
mensonges que
le vent emporte
[Voir « Toujours
plus à l'Ouest »,
p. 554].
Mais un pouvoir assis sur la force de ses
baïonnettes n’est pas stable. « On peut
tout faire avec des baïonnettes, excepté
s’asseoir dessus ! » [8] On est donc
condamné à fuir en avant, comme
Macbeth, qui s'en plaignait : « Je baigne
à tel point dans le sang que, si je n'y
pataugeais plus avant, le retour serait
aussi périlleux que la traversée. » [9]
Gît donc ici la solution pour ceux qui ont
fait le coup de force et qui veulent perdurer
: « Cet inexplicable vertige qu’on a
nommé le règne de la Terreur. » [10] ...
Et en « deux ans, [entre 2002 et 2004,]
le niveau d’alerte est passé six fois du
jaune (important) à l’orange (haut) dans
l’ensemble des Etats-Unis. » [11] Le suspense
devient permanent avec Fox
News [12].
Le « vice-président Dick Cheney [déclarait]
peu après les attentats, “de nombreuses
mesures que nous avons été
obligé de
prendre vont
devenir permanentes
dans la
vie américaine”
et vont constituer
une “nouvelle
normalité”
reflétant “une
compréhension
du monde tel
qu'il est”. De
fait, [...] il n'est
plus possible
de voir ces
changements
comme de simples
mesures
d'exception s'inscrivant
dans
une stratégie
d'urgence à
court terme. Le
gouvernement
s'est fondamentalement éloigné des
principes garantissant la liberté dans la
société états-unienne, formalisés par la
Constitution. » [13]
« Le 11 septembre a renforcé [un] processus
[... de sécurisation, dont la] grande
particularité est d'avoir donné lieu à
une gouvernementalité par la peur [14],
la suspicion et l'urgence, systématisé
l'usage des technologies de sécurisation
et transformé les règles d'exception,
comme la violation des libertés publiques,
en normes générales. » [15] [Voir
611 A l’Ouest rien...