LIVRE 2005 - page rieuse - Free

la fin du monde, c'est la vallée
d'Armageddon, à environ 200 km au
nord de Jérusalem. C'est là [que devrait
avoir] lieu la bataille finale entre les
forces du Bien et celles de l'Antéchrist. Et
la victoire du bien permettra enfin le
retour du Christ sur Terre. » [3] Vite !
Vite ! Hâtons le doux évènement ! [Voir
« Bâtissons le choc
des civilisations »,
p. 566]
L'élan divin permet,
comme d'habitude,
de ne pas avoir
à reconnaître les
conséquences (pour les
autres peuples) du
mythe colonialiste de
la « frontière » [frontier],
base de l'imaginaire et du mode
d'être étasuniens, « marquant la zone
limite de l'implantation des populations
d'origine européennes dans le contexte
de la conquête de l'Ouest » [5].
Rappelons-nous la « conférence de
Durban. L’Occident refuse toute idée de
réparations pour l’esclavage et le colonialisme.
Mais comment ne pas voir que
l’Etat d’Israël fonctionne comme réparation
pour les persécutions antisémites,
sauf que, là, le prix est payé par les
Arabes pour des crimes commis par des
européens ? Et comment ne pas comprendre
que ce transfert de responsabilité
soit perçu par les victimes du colonialisme
comme une manifestation de racisme
? » [6] Pour empêcher de comprendre,
il faut d'abord « inverser les
causes et les conséquences de leur radicalisation
(il [y a des] d’attentats en Israël
[non] parce qu’il y a une occupation,
mais il y a une occupation parce qu’il y a
des attentats) » [7].
Mais quelle histoire enseigne-t-on ?
« L'enjeu de l'empoignade entre historiens
anciens et nouveaux réside dans la
A l’Ouest rien... 604
lecture, le décryptage et la transcription
de la guerre civile israélo-palestinienne,
puis israélo-arabe entre 1947 et 1949.
Pour Benny Morris, Avi Shlaïm ou Ilan
Pappé, il s'agit d'extraire dans la mouvance
de l'aîné précurseur, Simha
Flapan, la vérité sur
l'exode palestinien
durablement occultée
sous la gangue
des thèses officielles.
[...] Sans plan global
ni politique d'expulsion
prémédités, mais
avec une volonté délibérée
d'expulsion et de destruction
de villages arabes,
Israël aurait encouragé et
stimulé l'exode massif,
selon Benny Morris. Son collègue, Ilan
Pappé, valide [...] l'approche d'une stratégie
globale d'expulsion, voire d'une
idéologie de transfert, chez David Ben
Gourion. » [8]
Et l'idéologie dominatrice meut aussi des
activistes singuliers. « Yitzhak Rabin est
assassiné le 4 novembre 1995 [...]. Son
assassin [réputé isolé, mais ayant facilement
déjoué les systèmes de sécurité,]
est Ygal Amir, un Juif israélien étudiant
en droit et opposé aux Accords d'Oslo,
conclus l'année précédente avec les
Palestiniens. [...] Le processus de paix
israélo-palestinien a été grandement freiné
à la suite de l'assassinat de Rabin. Ce
meurtre eut également pour conséquence
un élargissement de la fracture dans
la société israélienne entre les religieux
et les laïcs. » [9]
« Elu en mai 1996, de justesse, par une
population que traumatisaient d'odieux
attentats islamistes, M. Nétanyahou a
ruiné le projet de paix et multiplié les
provocations. » [10]
En moins d'un an, en 1996, M.
Benyamin Nétanyahou a ensuite réussi à