LIVRE 2005 - page rieuse - Free

engagées par l'Agence. » [1]
Oussama Ben Laden, a alors « choisi le
camp de Gulbuddin Hekmatyar, un des
principaux pions américains en
Afghanistan et "un combattant de la
liberté sans pareil", selon le président
Ronald Reagan. Hekmatyar est le chef
du Parti Islamiste. Ses adeptes font leur
réputation en jetant de l’acide au visage
des femmes qui se risquent à ne pas porter
le voile dans la rue. Les fonctionnaires
et les officiers de la CIA qui le
connaissent [le] décrivent
[...] comme un
être “violent”, “terrifiant”,
“un fasciste”,
“un véritable dictateur”
[2]. La tactique
favorite de ce combattant
de la liberté
consiste à “torturer les
prisonniers en leur
coupant le nez, les
oreilles, les organes
génitaux et en écorchant
sa victime jusqu’à
ce qu’elle meure,
lentement et dans les
plus horribles souffrances”
[3]. Les troupes
d’Hekmatyar ont aussi l’habitude
d’incendier des écoles, des hôpitaux et
des fermes et d’exécuter les femmes qui
travaillaient comme institutrice, professeur
ou infirmière. Le ministre américain
des Affaires étrangères lui-même le
reconnaît [4]. Entre 1978 et 1980, les
Américains ont pourtant le choix. Il existe
à l’époque un grand nombre d’opposants
afghans, séculiers ou nationalistes.
Malgré cela Washington opte pour les
groupes les plus extrémistes. » [5] On ne
déroge pas à ses bonnes habitudes.
En « juillet 1995, l’Arabie saoudite
devient le premier bailleur de fonds des
[Taliban]. Mais sans l’aide des Etats-Unis,
les [Taliban] n’auraient probablement
pas poursuivi leur avancée. En effet,
c’est à l’armée pakistanaise et à l’ISI [services
secrets militaires pakistanais] qu’ils
doivent près de la moitié de leur équipement
militaire et de leurs troupes. Et ces
derniers font appel à leur tour aux Etats-
Unis pour ce qui concerne l’organisation,
le soutien et l’encadrement [6]. [...]
Les services secrets occidentaux non
américains affirment que “les [Taliban]
sont fort bien encadrés sur le plan militaire
par des officiers
pakistanais [... et] par
des conseillers militaires
américains,
opérant sous le couvert
de l’aide humanitaire”
» [7]. Une couverture
devenue classique.
Le 11 septembre
1996 (pour l’anniversaire
du coup de
force de Pinochet),
les « [Taliban] (étudiants
en religion)
s’emparent de Jalalabad,
chef-lieu de la
province de Nanagahar,
dans l’est du pays, proche de la
frontière pakistanaise. Le 13, progressant
vers la capitale, Kaboul, ils enlèvent
la province orientale de Laghman et
contrôlent ainsi environ les deux tiers du
pays. » [8]
« Lors d’une audition de la commission
“Global Terrorism” de la Chambre des
Représentants, le républicain Dana
Rohrabacher déclare le 18 février 1998 :
“Les Etats-Unis ont toujours pleinement
secondé les [Taliban] dans la région
depuis 1994 et le font encore aujourd’hui.
Lorsque certaines puissances tentent
de soutenir d’autres groupes en
Afghanistan, notre ministre des Affaires
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