LIVRE 2005 - page rieuse - Free

dans toute l'Europe de l'Ouest des
réseaux secrets [Gladio] sous couverture
de l'OTAN [Voir « Un réseau secret »,
p. 38] [...]. En 1964, au Brésil, renversement
du chef de l'Etat démocratiquement
élu, Joao Goulart, pour le remplacer
par le militaire Castillo Branco - les
"escadrons de la mort" suivront [Voir
« On scanda : "Le fascisme ne passera
pas" ? Mais l’opération Condor passa
! », p. 550].
En 1965, en Indonésie, après avoir vainement
tenté de l'assassiner et avoir
essayé de le discréditer en produisant un
film pornographique à son propos,
l'Agence parvient à renverser le leader
Sukarno [... Avant] de rester plus de trente
ans en place, [son successeur] le
général Suharto mène une répression
qui fera, selon les estimations, entre
300 000 et un million de morts. En
1967, c'est à Athènes que Georghios
Papadopoulos, agent de la CIA, instaure
pour près de sept ans le "régime des
colonels" [Voir « Est bien, mon colon ! »,
p. 97]. [... L'année] où tombe Papadopoulos,
c'est Pinochet qui s'installe au
Chili. » [7] Ce dernier dirigera le premier
pays soumis au néolibéralisme, avant
que Tatcher et Reagan n’en fassent
autant chez eux.
Il y eut aussi « plusieurs opérations mystérieuses,
dont la plus retentissante fut
révélée en 1985 par le New York Times,
puis confirmée par une enquête menée
par le Sénat. Cette année-là, la [...] CIA
fut compromise dans un attentat à la voiture
piégée dirigé contre le cheikh
Mohamed Hussein Fadlallah, dans la
banlieue sud de Beyrouth. Un attentat
qui coûta la vie à 68 personnes, en blessa
près de 250, qui fut imputé à Israël
dans le silence des revendications… et
qui manqua sa cible ! » [8] Allons ! Avec
une telle maladresse, on ne saurait être
bien redoutable...
Au total, les « gouvernements américains
successifs se sont [ainsi] lancés dans [de
nombreuses] campagnes d’interventions
militaires et de déstabilisations politiques
[et] il faut beaucoup de bonne volonté
pour n’y voir qu’une volonté d’endiguer
le communisme (qu’est-ce que des
gouvernements comme ceux de Goulart
au Brésil, de Mossadegh en Iran ou
d’Arbenz au Guatémala avaient à voir
avec le communisme ?). » [9]
On doit aussi pouvoir se financer. Une
bonne association pour faciliter les
choses. Ainsi, la CIA « avait [aussi] pour
alliés les seigneurs de la drogue, qu’elle
recruta pour ses opérations contre la
Chine communiste, au nord de la
Birmanie en 1950, puis de 1965 à 1975,
c’est-à-dire pendant la guerre du
Vietnam, au Nord Laos. Forts de la protection
de la CIA, les seigneurs de la
drogue se muèrent de producteurs
locaux d’opium en principaux fournisseurs
des Etats-Unis. Ni la police locale ni
la Drug Enforcement Agency (DEA) ne
perturbaient en effet leur trafic. » [10]
[Voir « Pour la drogue, donc contre »,
p. 144]
Par ailleurs, « Reagan, Bush [père] et
l’appareil clandestin, reconnecté à la présidence
depuis l’arrivée au pouvoir du
tandem républicain [après une parenthèse
"démocrate"] – organisent la vente
secrète d’armes à l’Iran, contrepartie promise
en échange du report de la libération
des otages de Téhéran [libérés après
l’élection de Reagan]. C’est [donc,] dans
la lignée d’October surprise [Voir « La
BCCI est morte ? Vive le Carlyle
Group ! », p. 525], [cette] affaire de
l’Irangate, laquelle met en relation deux
aires géopolitiques "ciblées" par l’appareil
: l’Amérique centrale (Nicaragua et
Honduras) et le Moyen-Orient (Iran,
573 A l’Ouest rien...