LIVRE 2005 - page rieuse - Free

tions présidentielles étant fixée au 26
mars 2000. La voie était libre pour
Poutine, qui signa ce jour-là un curieux
décret, en tant que président par intérim
: ce texte fixait la pension de son prédécesseur,
ainsi que divers avantages
protocolaires. Surtout, il lui accordait
l'immunité pour tous les actes commis
pendant ses mandats. [...]
Arrivé au pouvoir grâce à un soutien
massif des oligarques russes, Vladimir
Poutine allait rapidement se retourner
contre eux et s'affirmer comme un
adversaire résolu de leur captation de
l'économie nationale. » [7]
« L’assassinat le 8 mars [2005], par un
commando russe, du leader indépendantiste
et modéré tchétchène Aslan
Maskhadov n’a visiblement pas bouleversé
les capitales occidentales, qui n’ont
pas élevé la moindre protestation. [...]
Une chaleur qui rappelle celle qui
accueillit les nombreux appels à l’aide de
Maskhadov. Et les prières des familles
tchétchènes réclamant l’asile en Europe.
Allié à l’Allemagne et à la Russie, toutes
deux opposées à la politique américaine
en Irak, Chirac n’a pas voulu gâcher
cette amitié pour une simple broutille. A
savoir la liquidation du seul interlocuteur
avec lequel Poutine aurait pu discuter s’il
l’avait voulu. Qu’importe si le mort avait,
à plusieurs reprises, décrété un cessez-lefeu
unilatéral, appelé au dialogue,
condamné le voile, l’intégrisme et les
attentats terroristes. [...]
Chamil Bassaïev, islamiste radical, lui, qui
avait revendiqué la prise d’otages dans
l’école de Beslan (350 morts), en septembre
[2004], a également fêté la nouvelle.
[... La guerre avait alors] déjà
causé, depuis 1994, la mort de milliers
de soldats russes et de 100 000 à
200 000 Tchétchènes, soit 10 à 20 % de
la population.
A l’Ouest rien... 562
[... Le] nouveau satan tchétchène,
Bassaïev, a plusieurs fois promis qu’il
exporterait son terrorisme en Europe.
[...] Il est vrai que cela [donnait] à
Chirac et à quelques autres une
meilleure raison de soutenir Poutine.
Dans le rôle du dernier rempart contre
la barbarie… » [12]
« Poutine, si son élection a été un rien
moins triomphale que celle de son ami
Chirac, avec seulement 71,21 % de voix
(mais une pointe de 93 % en
Tchétchénie, ce qui prouve à quel
point on l’y adore), Poutine, donc, dispose
[alors] de plus de pouvoir que
Chirac. [...] L’ex-lieutenant-colonel du
KGB, qui concentre autant de pouvoir
qu’autrefois Brejnev, peut s’offrir le
luxe d’affirmer qu’il va "garantir les
acquis de la démocratie". » [13]
[1] : (Guy Debord, « Avertissement pour la troisième édition
française » de « La Société du Spectacle », 30/6/1992,
Gallimard, 1992, p. XII, cité in « Commentaires à la Société
du Spectacle », réed. Gallimard, IV de couv.)
[2] : (Patrice Lestrohan, « Prises de Bec : Leszek Miller.
Varsovie de chien », Le Canard enchaîné, 24/12/2003, p. 7)
[3] : (Ph. Béchade., « USA-Russie : "qui se ressemble s’assemble?
», CercleFinance.com, 24/5/2002)
[4] : (L.V., « Vladimir Poutine », L’Humanité, 28/3/2000,
http://www.humanite.fr/popup_print.php3?id_article=22
2587)
[5] : (« Poutine, un nouveau tzar pour le même régime »,
amnistia.net – les enquêtes interdites, 5/1/2000,
http://www.amnistia.net/news/articles/russdoss/poutpre
2/poutpre2.htm)
[6] : (Paul Klebnikov, « Parrain du Kremlin - Boris
Berezovski et le pillage de la Russie », Robert Laffont,
2000)
[7] : (Paul Labarique, « D'une guerre de Tchétchénie à
l'autre. Business et terrorisme à Moscou », Voltaire,
n° 116, 10/5/2004, http://www.voltairenet.org/article13
787.html)
[8] : (« 13 septembre 1999. Quand le FSB pose des
bombes à Moscou », Voltaire, n° 178, 13/9/2004, p. 1,
http://www.voltairenet.org/article14865.html)
[9] : (« Terrorisme d'État. 1980 : carnage à Bologne,
85 morts », 12/3/2004, Voltaire, 15/3/2004, p. 6,
http://www.voltairenet.org/article12840.html)
[10] : (Aslan Maskhadov, « Maskhadov parle », Le Monde,
29-30/10/2000)
[11] : (Sophie Shihab, « Dans les montagnes tchétchènes,
la tranquille assurance du président Maskhadov », Le
Monde, 4/5/2000, p. 3)
[12] : (Jean-François Julliard, « Pas de requiem pour le