LIVRE 2005 - page rieuse - Free

Allemagne de l’Ouest, en Grande-
Bretagne, en France, en Italie, en Suède,
en Autriche et partout ailleurs, la coalition
« banques-Brejnev » a réussi à soumettre
les plus forts opposants
politiques à l’opération
Vodka-Cola. » [4]
Charles Levinson nommait
ainsi la synergie réelle
cachée derrière la guerre
froide, qui faisait taire
les peuples mais n’empêchait
pas les affaires, bien
au contraire. « L’usine
Gorki, implantée par
Henry Ford dans la banlieue
de Moscou, sera prolongée,
quarante-trois ans
plus tard, par le complexe
géant de Kama River,
construit par son propre
petit-fils. La plus grande
usine de camions existant
au monde, dont les véhicules tous terrain
sont envoyés [en 1985] … en
Afghanistan. [… A l’inverse,] le Département
d’Etat reconnut, le 25 février
1976, que les Etats-Unis, depuis 1972,
fabriquaient en Union soviétique les roulements
à bille miniatures indispensables
à la mise au point des systèmes de guidage
équipant les missiles balistiques
MIRV à têtes multiples. » [5]
Le double jeu étant dialectique, il est
révolutionnaire ! « En 1921, dans un
essai sur l’Or, Lénine recommandait à
ses camarades de se conduire comme
"les plus impitoyables des capitalistes,
jusqu’au triomphe mondial du socialisme
[…]. Quand vous vivez dans un
monde de loups, vous devez hurler
comme eux", écrivait-il [même si c’est là
un comportement de mouton]. En l’espace
de soixante ans, cette consigne a
permis à l’Union soviétique de devenir
une formidable machine à spéculer,
appliquant les techniques les plus
sophistiquées de manipulation des cours
des marchés. » [5]
« Dans cette remarquable aisance des
["]communistes["] à se
plier aux règles du marché
capitaliste, les paradis
fiscaux jouent en effet un
rôle clé. » [7] Ce rôle clé
d’aveuglement n’a cessé
de prendre de l’importance
depuis.
La synergie fonctionne
d’abord dans l’antagonisme
apparent. Et voici
encore une douceur de la
fission atomique [8]. Dans
les années 50, il devient
patent que le « paramètre
nucléaire transforme la
rivalité guerrière en
coexistence pacifique. [...]
Si la paix est impossible, la
guerre n’est pas moins improbable.
L’affronte-ment direct entre Américains
et Soviétiques est exclu et une véritable
discipline de bloc s’impose, afin qu’aucune
confrontation au sommet ne puisse
survenir du dérapage de la base vassalisée.
[...] Pourtant, Gladio n’est pas une
fiction et les gladiateurs ne sont pas des
figurants [Voir « Un réseau secret »,
p. 38]. Pendant près de cinquante ans,
les Spartacus américains ont agi dans
l’ombre des démocraties occidentales
tandis que l’Etoile rouge défilait dans les
rues des démocratie populaires au nom
d’une destinée commune : la consolidation
des empires [...] le condominium
américano-soviétique s’affirme pleinement.
» [9]
« La guerre est engagée par chaque
groupe dirigeant contre ses propres
sujets et l’objet de la guerre n’est pas de
faire ou d’empêcher des conquêtes de
territoires, mais de maintenir intacte la
559 A l’Ouest rien...