LIVRE 2005 - page rieuse - Free

p. 557], et un colonel [...], ancien des
missions psychologiques.
Ils utiliseront, écrit le New York
Times [11], qui a révélé l'existence de
l'OSI (confirmée avec une insolence tranquille
par les intéressés), tous les moyens
de désinformation possibles, et même
des actions secrètes, qui couvriront aussi
bien les activités civiles, les nouvelles
"blanches" que les activités "les plus
noires des noires", selon les termes d'un
officier chargé de cette besogne. L'OSI a
fait appel aux services du groupe
Rendon, de Washington, qui a travaillé
pour le président Carter et la CIA, la
famille royale du Koweït et le petit groupe
du Congrès national irakien, opposé
à Saddam Hussein. Une firme qui a déjà
trempé dans des campagnes de propagande
lors de l'invasion du Koweït [Voir
« Beni Hill », p. 552]. [...] La loi interdit
aux agences fédérales de diffuser de
fausses informations à l'intérieur des
Etats-Unis. [...] Ce n'est sans doute pas la
première fois qu'une agence américaine
a recours à l'intox, aux mensonges pour
imposer les vues de Washington, et
déstabiliser l'opinion de ceux qui refusent
de s'incliner devant les oukases de
l'empire, mais que la proclamation en
soit désormais officialisée en dit long sur
le mépris des dirigeants américains pour
leur opinion et celles des autres
peuples. » [12]
On peut s'en étonner : « Quel procédé
baroque que d’avertir les gens qu’on va
se moquer d’eux ! » [13]
« L'Office of Strategic Influence [… utilise
entre autres] les opérations secrètes de
désinformation : diffusion de fausses
nouvelles, envois d'e-mail camouflés,
attaques informatiques pour détruire
une source hostile. Mais le nouvel Office,
dont le Département de la défense assure
qu'il n'a pas encore été officiellement
A l’Ouest rien... 556
approuvé alors qu'il existe depuis plusieurs
mois, a rencontré ses premiers
ennemis à l'intérieur même du Pentagone.
Ce sont les services chargés de l'information
militaire “normale” qui ont
organisé la fuite vers le New York Times,
dans le combat qu'ils mènent pour ne
pas être engloutis ou manipulés par ce
bureau secret obéissant au sous-secrétaire
Douglas Feith, l'un des faucons du
Pentagone. La perspective de voir un
département de l'administration, autre
que la CIA, utiliser des techniques de
désinformation, a déclenché immédiatement
un concert de protestations, y
compris de Norman Schwarzkopf, le
général de la guerre du Golfe. [14]
Réaction « du même Rumny [...] :
“L’Office d’influence stratégique ?
Nous changeons son nom, mais ce
n’est pas cela qui nous empêchera de
mentir.” [15] » [16]
Ambiance générale : « Plus rien ne
marche, et plus rien n’est cru. » [17]
[1] : (Molière, « Tartuffe », IV, 5)
[2] : (Ovide, « Les amours », III, 14, 5)
[3] : (Avinain, boucher assassin, marchant à la guillotine le
28/11/1867, cité par Le Droit, 29/11/1867)
[4] : (Yin Bingshang, « Binglei », trad. fr « Le Sac à stratégie
» (époque Ming))
[5] : (François Kircher, « Les 36 stratagèmes, traité secret
de stratégie chinoise », Stratagème n° 7, J.C. Lattès, 1991)
[6] (Cao Xueqin , « Le Rêve dans le pavillon rouge »,
chap. 1, XVIIIe , trad. fr., la Pleïade)
[7] : (Blaise Pascal, « Pensées », fragment Sel. 78
(Liasse Vanité), http://odalix.univ-bpclermont.fr/Cibp/Pen
sees/Sel78-3.htm)
[8] : (Guy Debord, « La Société du Spectacle », th. 9,
Buchet Chastel, 1967, réed. Champ Libre, 1972, p. 12,
reéd. Gérard Lebovici, réed. Gallimard, réed.
folio, http://library.nothingness.org/articles/all/fr/display/65,
renversant « le faux est un moment de vérité »,
(Georges-Guillaume-Frédéric) Hegel, « Phénoménologie
de l'Esprit » (ed. 1807), XVLVII, trad. fr. Jean-Pierre
Lefebvre, Aubier, 1991, p. 53, cité par Georg Lukacs,
« Histoire et Conscience de Classe », 1923, trad. Kostas
Axelos et Jacqueline Bois, Minuit, augm. 1960, p. 15)
[9] : (Guy Debord, « Commentaires à la Société du
Spectacle », XVII, Gérard Lebovici, 1988, p. 58, réed.
Gallimard, réed. folio, http://209.85.135.104/search?q=ca
che:wnaEPyTKuKwJ:barataria.dyndns.org/pdf/CSLSDS.pdf)