LIVRE 2005 - page rieuse - Free

me consiste ici à faire alterner les places
du mensonge et de la vérité. [...] “Rien
n’importe plus que de savoir tromper
l’ennemi, de le tromper avec méthode,
de le tromper par ses méthodes, de le
tromper parce qu’il est sincère, de le
tromper parce qu’il est avide, de le tromper
en se servant de sa bêtise, de le
tromper en se servant de sa subtilité. [...]
On peut lancer une fausse attaque, puis
frapper réellement, laisser l’ennemi
prendre conscience de son erreur et,
grâce à cela, le tromper encore.” [4] [...]
Ainsi, avant d’être tout à fait éventé, le
leurre peut-il servir une dernière fois, à
condition de le reprendre à l’envers. » [5]
« Tromper vraiment consiste d’abord à
tromper puis, ensuite, à cesser de tromper.
[...] Un coup faux, un coup faux, un
coup vrai... “[...] Quand le faux devient
vrai, le vrai lui-même n’est plus qu’un
mirage. [...] Quand le néant devient réalité,
la réalité à son tour bascule dans le
néant.[“ [6]] » [5]
L'illusion, « cette maîtresse d'erreur et de
fausseté est d'autant plus fourbe qu'elle
ne l'est pas toujours, car elle serait règle
infaillible de vérité, si elle l'était infaillible
du mensonge. Mais, étant le plus souvent
fausse, elle ne donne aucune
marque de sa qualité marquant du
même caractère le vrai et le faux. » [7]
« Dans le monde réellement renversé, le
vrai est un moment du faux. » [8] « Les
années passées [...] ont montré les progrès
de ce principe dans chaque domaine
particulier, sans exception. » [9]
On habitue au mensonge. On peut
notablement accumuler les mensonges
à court terme. Un exemple entre mille :
« “Saddam Hussein affirme qu’il ne
détruira pas ses missiles.” C’est à en croire
CBS et les services du Pentagone, ce
que Saddam [Hussein] venait de déclarer
[...]. Quarante-huit heures plus tard,
une fois l’interview diffusée en totalité
par CBS, virement de bord. Le ton change
car les propos de Saddam [Hussein]
ont été grossièrement déformés et,
d’ailleurs, il finira par accepter de les
détruire, ces missiles qui portent 30 km
plus loin que la limite fixée par
l’ONU. » [10]
Et on l'annonce même : « "Le Pentagone
veut lancer des nouvelles vraies ou
fausses dans les médias étrangers", titre
le Herald Tribune [début 2002]. Un
Bureau d'Influence stratégique (Office of
Strategique Influence) [a été] mis en
place avec [...] un budget de plusieurs
millions de dollars tirés du supplément
de 10 milliards [voté peu avant] par le
Congrès pour le budget de la défense. Il
est dirigé par un général de l'armée de
l'air, Simon Worden, qui vient du Conseil
national de sécurité. A ses côtés, un de
ses collègues en retraite, Wayne
Downing, qui était à la tête des opérations
spéciales [Voir « Downing au top »,
555 A l’Ouest rien...